Bien à Bienne : vision nocturne

vision nocturne

07/03/2012 | vision nocturne

J'aime me promener la nuit à Bienne, on y croise toujours des choses étranges.
Tenez , hier, j'ai d'abord trouvé un gros pouf en fourrure imprimé dalmatien, qui gisait abandonné dans une ruelle. Alors, je l'ai adopté. Il est vraiment énorme, ça n'a pas été facile de le ramener sur ma trotinette.
Ensuite, j'ai dégoté une super petite commode à roulette, mais du faire un choix. J'ai préféré garder le pouf. 5o mètres plus loin, je tombe sur Hans! Vous savez, notre ex-maire, qui est à Bern, maintenant.
Je crois bien qu'il ne s'attendait pas à  voir surgir avec mon gros pouf dalmatien qui avait l'air de rouler tout seul, avec juste ma tête qui dépassait à peine au-dessus.
Vu son air un peu inquiet, je crois bien que je lui ai fait peur. Alors, je l'ai salué pour le rassurer.
Il m'a répondu mais il n'avait pas l'air beaucoup mieux. Je le comprends, dans la nuit, un pouf dalmatien roulant qui parle, ça à de quoi faire flipper, même un ex-maire qui en a vu d'autres!.
J'ai vu une mouette aussi, qui semblait dormir sur le bord de la Suze. Je lui ai demandé si tout allais bien. Elle ne m'a pas répondu, mais elle à ouvert les yeux plus grand, c'est bon signe.
Ce qui m'a marqué le plus, ce n'est pas le pouf, ni même l'ex maire.
Non.
C'est elle. "la Rousse qui fait la manche".
Vous savez tous de qui je parle et pourtant vous ne connaissez surement pas son nom.
Elle vous a  abordé, une fois ou l'autre, le long  de la rue Centrale, avec son copain et leur chien.
Vous avez tenté de l'éviter, mais elle est venu droit sur vous, l'air suppliant, la voix mielleuse, pour vous demander de l'argent.
Et comme vous avez poursuivi votre chemin, vous vous êtes fait copieusement engueulé en suisse-allemand.
Au bout de quelques refus, elle se déclenche et reste branchée sur l'étape engueulade.
On l'entends parfois, avant même de la voir. Et on sait que c'est elle.
Avec ses cheveux roux, son visage qui à peut-être été beau un jour, mais dont la crispation perpétuelle lui enlève tout charme.
Sous les tâches de rousseur, son absence de sourire édenté, et surtout cette voix rauque reconnaissable entre mille.
Alors, vous changez prudemment de trottoir..
On sait bien qu'il ne sert à rien de lui répondre, elle ne ferait que crier plus fort
Je l'avais déjà repéré l'après-midi. Sur la place
Tout d'abord, je ne l'ai pas reconnu.
Mon regard c'est arrêté sur elle, parce qu'il faisait froid, et qu'elle était en chaussettes, sur une chaise roulante.
Elle semblait s'être échappée de quelque hopitâl.. sans copain, ni chien.
Alors, le soir, quand je l'ai retrouvé, dormant dans un abri-bus, allongée sur le banc, avec une simple couverture,
je n'ai pas su quoi faire.
J'ai hésité.
Elle dormait paisiblement, dans cet abribus bien éclairé et sûrement plus luxueux et confortable que bien des habitations dans d'autres pays.
Elle avait l'air libre.
Dans un sens, parce qu'il est évident qu'à cet endroit la police la verrait en faisant sa ronde.
Ca m'a rassurée.
Un peu lâchement, mais qu'aurais-je puis lui dire?
Alors, voilà, elle existe, elle fait partie à sa façon de notre ville.
J'en témoigne. 
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-Sandra m'a fait remarquer que le passage entre mon blog et mon roman était un peu rapide.
J'ai bien tenté de faire un autre blog, mais j'en ai déjà trois chez bleublog..
Mes yeux se ferment tout seul.
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Ceux de Rose aussi.

Elle lutta un instant contre elle-même pour maintenir ses paupières ouvertes.
Comme chaque fois qu'elle recevait des nouvelles de François.
Son amour de juenesse.
Celui qui l'avait interpellée alors qu'elle sintéressait à un autre.
Comme pour lui dire "hé, moi aussi, je suis là".
Avec son grand corps maigre et son visage de chat.Petit à petit, il avait su
comment rentrer dans son coeur.
Jusqu'à s'y imposer, prendre toute la place.
Avec ses brusques accès d'amour qui la surprenait à chaque fois par leur intensité. Elle se laissa tomber dans le sommeil, avec volupté.

04:34 Publié dans histoire vraie | Tags : nuit, rousse | Lien permanent | Commentaires (1) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

ton article sur le pouf m'a bien fait rire ,merci

Écrit par : clara | 07/03/2012

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