Bien à Bienne : Sweet Alabama

Sweet Alabama

26/07/2010 | Sweet Alabama

Ce matin, je me suis réveillée en pensant à Alabama. Pour ceux qui ont suivi, vous savez de qui je parle. Pour les autres, un bref résumé:
Il y a quelques années, ma soeur m'a proposé d'écrire un blog, sur internet. L'idée m'a séduite et je me suis lancée, sur un site français, très fréquenté par des femmes plus ou moins de mon âge. Ca a été une expérience très instructive, mais qui aurais pu être destructive aussi.
Chaque fois que je me connectais, je sentais les vibrations de toutes celles qui étaient en ligne, réellement, ça me mettait dans de sacré état. Il est vrai que je suis d'une grande sensibilité, voir hyper-sensibilité et qu'aussi je suis à la fois émettrice et réceptive.
Contrairement aux autres femmes, je ne tirais aucun avantage en nature ce ce blog qui distribuais des points et des cadeaux. Mais je n'allais pas bien et j'ai trouvé des yeux attentifs à mes propos. Ca ressemblait beaucoup à la vie, en plus concentré, en plus direct, avec toutes les  catégories de personnalité et de caractère qui sont capable d'aller sur internet.
Il y avait d'abord la malade mentale hyper-possesive, qui s'est jetée sur moi dès mon arrivée. La geignarde chronique et nombriliste, et tout un tas de pseudos-amies intéressées uniquement par les points qu'elles pouvaient gagner.
Ca c'était la majorité. Heureusement, dans le lot, par-ci par là, se trouvait de réelles amies potentielles, mais difficiles à détecter vu l'ambiance générale. Et parmi elle, un rayon de soleil venu de Corse. Une femme, une vraie avec un style d'écriture propre et net, teinté d'un humour parfois cynique mais jamais méchant. Au fur et à mesure, avec le temps, je me suis rendu compte de ses facultés de compréhension, mais tout de suite, ces messages positifs m'ont fait le plus grand bien.
Une dévoreuse de vie, de livre de film, une hyper-active travailleuse qui sait prendre du bon temps avec sa famille ou ses copines, pour un bon petit restau sur le port.
Et puis, ce serait trop long à raconter, j'ai pris la décision de stopper mes articles, malgré le nombre de visites important que je recevais. Et mon seul regret, c'était elle, Alabama, mon soleil de Corse qui m'avait tellement remonté le moral.
Et puis, une année plus tard, je décide de prendre mon courage à deux mains et de retenter l'expérience, me sentant plus forte. Prête à me reconfronter à la meute. Avec l'espoir d'y retrouver Alabama et les quelques autres qui trouvaient grâce à mes yeux. Mais surtout Alabama.
Je l'ai retrouvé. Et c'est là que le ciel m'est tombé dur la tête... que le destin m'a démontré sa part de cruauté gratuite et injustifiée.
Le cancer...cette saleté immonde qui m'a déjà pris mon petit papa s'attaque à présent à ma chère Alabama. Elle à décidé courageusement, et logiquement par rapport à sa personalité franche et directe, de ne pas le cacher, en continuant d'écrire ses articles. Une salauprie de cancer des poumons. Un coriace. Je ne suis de loin pas une spécialiste mais je sais que la médecine est encore très loin d'avoir compris et de pouvoir soigner efficacement le cancer. Quand j'ai demandé au médecin de mon père si on savait ce qui le provoquait, il a eu l'honnêteté surprenante de m'avouer son ignorance.
Le cancer est injuste toujours, illogique souvent et rarement guérissable. Bernard Giraudeau qui est décédé recemment, disait qu'on peut avoir des rémissions certes, mais qu'il restait là, tapis dans l'ombre comme un serpent venimeux prêt à mordre et distiller son venin mortel.
Personne, ne devrait avoir cette carte dans son jeux. Elle ne devrait pas exister. Ni elle, ni les souffrances que cette maladie entraine. Et le pire, c'est que même les soins, les traitements, infligent des douleurs supplémentaires. Un soin qui fait du mal..c'est vraiment paradoxal et encore plus injuste.
Alors. pour moi qui aime tant comprendre, il n'y a aucune réponse satisfaisante à la question : pourquoi? Je défie quiconque de me donner une réponse satisfaisante. Rien ne peut me consoler, même pas ma certitude absolue que la mort n'est pas une fin. Est-ce que ça vous soulagerais de savoir qu'après
avoir tant souffert, enfin vous pourrez ressentir un bien-être éternel? S'il y a bien un mystère qui reste insoluble, c'est celui-là.Arrive aussi rapidement, le momment ou les questions sont dépassées. Reste la souffrance, le courage nécessaire aux concernés. Cela relativise nos petites inquiétudes habituelles.Il me semble important aussi de ne pas  identifier une personne à sa maladie. Une personne, c'est avant tout un esprit, une âme immortelle. Et tout l'Amour qu'elle donne et reçois.

J'ai décidé d'en parler aujourd'hui, parce que ça me travaille. Mais surtout parce que le cancer peut toucher tout le monde. Je voudrais dire a quelqu'un qui se reconnaitra que je n'ai pas parlé de son expérience, par ce que je ne peux pas m'en donner le droit sans sa permission, mais j'ai aussi pensé très fort à cette personne en écrivant cet article. Il faut en parler, on ne peut pas rester muet quand à côté de nous ceux que nous avons de plus chers souffrent tellement . Je ne sais pas si ça peut les récomforter un peu .mais j'aimerais encore dire à tout ceux qui sont touchés de prés ou de loin que nous les aimons, et que nous savons qu'ils n'ont pas besoin que nous rajoutions nos souffrances aux leurs , aussi  démunis et impuissants que nous sommes façe à eux.  D'ou l'importance de l'Amour.

Réchauffer mutuellement nos coeurs .

03:51 Publié dans histoire vraie | Tags : cancer, amour, histoire, bienne | Lien permanent | Commentaires (2) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

bonjour cat ; ton article est bien réel ; j'ai eu un cancer et je parle à alabama autant que je le peux; je ne suis pas une maladie et je vis , je ne veux pas être enterrée vivante ; j'ai des projets; des sorties , je danse malgré ma jambe abimée et je chante , chez moi ; courage à alabama et toi

Écrit par : fanfan | 26/07/2010

ton article m'a bouleversée,
je ne sais que dire ; je n'ai aucune réponse , personne ne les a;
je suis au delà des mots car tu me ramènes vers des blessures et des colères inextinguibles ;

Écrit par : clara1 | 26/07/2010

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