Bien à Bienne : Schéma

Schéma

25/04/2012 | Schéma

Voilà, mon moral remonte.
Il suffisait de pas grand chose.
Mine de rien se faire exclure, alors qu'on ne sait pas pourquoi ça touche.
Mais ce qui importe, c'est de trouver du soutien.
Et j'en ai eu, plus que je ne l'aurais pensé, quasi unanimement, aujourd'hui.
Ca fait du bien.
Du coup, mon sentiment de solitude et d'isolement qui c'était accentué ces deniers jours à disparu.
Ca me fait réfléchir tout ça.
Parce que c'est un vieux schéma que je retrouve, mais pour une fois, ça se termine bien.
On ne peut pas plaire à tout le monde.
Ok.
Si quelqu'un ne vous aime pas et cherche à convaincre les autres de faire pareil, ou alors manigance pour vous exclure, que faut-il faire?
Avant, j'aurais concentré ma haine sur cette personne.
Maintenant, je ne le fait plus.
Je me suis un peu défoulée, pour la forme, mais sans plus.
Les faits parlant d'eux-mêmes, pourquoi en rajouter?
J'ai autre chose à faire.
Un de mes amis m'a signifié qu'il serait dommage pour ceux qui avaient envie de me voir de les priver de ma noble présence.
Ca m'a fait méditer.
Du coup, au lieu d'aller dans un endroit ou ma personne n'était pas pleinement souhaitée:
J'ai décidé d'en trouver un autre et d'indiquer aux personnes que l’apprécient qu'elles pouvaient s'y rencontrer.
C'était la chose à faire..
Je parle de ça parce que le sentiment d'exclusion c'est grave, en général.
Le risque quand ça arrive, c'est de se couper du monde et de se retrouver encore plus seul.
Alors que les autres sont vitaux.
Avoir une vie sociale, rencontrer des gens, partager, enrichi la vie.
Ca me fait réfléchir aussi.
Est-ce que je je serais capable d'exclure quelqu'un?
Pas seulement de ma vie, mais d'un groupe.
Surement, suivant la personne.
J'en reviens encore  et toujours à la même conclusion : on ne peut pas plaire à tout le monde.
Alors, ce sentiment que j'avais déjà. à l'école, que nous n'étions pas tous égaux était bien réel.
J'avais parfois l'impression de m'enfermer dans une bulle.
Mais je n'étais pas la seule responsable.
Finalement, ça me fait du bien de m'en appercevoir : c'est contradictoire, mais c'est ainsi.
Combien de fois j'ai entendu cette phrase ; "tu te fais des idées".
Ma petite maman qui m'envoyais à l'école avec une nouvelle veste et qui me demandais en rentrant :
-Alors? ..
Je n'osais pas lui dire que personne ne l'avais remarqué.
Par contre, qu'est-ce que j'étais fière, quand ma cousine à resserré, d'un coup de machine à coudre presque droit, mes velours côtelés.
Un garçon italien m'avait félicité.
Du coup. il a fallu resserrer touts mes pantalons.
Cet unique compliment, sincère, m'a donné le gout des transformations faites maison.
Mais je ne me croyais pas belle, ni même un peu jolie.
Parce que personne ne me le disait.
Je me savais aimée, ça, aucun doute, encore heureux.
Mais il y avait cette curieuse méthode pour empêcher les filles de devenir prétentieuses..
il ne fallait surtout pas me complimenter, de peur que je ne le prenne trop au sérieux et que je me croie belle.
Mais quelle stupidité intégrale!!!!!!!!!!!
Ca ne m'a pas rendu service.
Oh non.
Par la suite, aucun compliment ne pouvait m'atteindre.
Tous des menteurs!
Je l'aurais su si c'était vrai! non?
Non.
J'étais convaincue de ma faible valeur, physique et intellectuelle.
Ca a peut-être son charme, une fille qui ignore qu'elle est jolie.
Mais voyez comme il est facile d'être vite perturbée quand on ne crois pas être désirable.
On dirait que je n'ai pas encore réglé mes vieux comptes,
ou que j'ai la rancune tenace.
C'est que ça m' a pourri la vie.
Apparemment, ça me la pourri encore.
Comme si je cherchais encore à être acceptée.
Ou que j'avais toujours aussi peur d'être refoulée.
Avec les années, on croit que ça passe.
En fait, ce n'est pas vrai.
On trouve des trucs, des combines pour faire avec.
Le sentiment lui reste intacte.
Je suis toujours la même.
A la différence, que j'ai une vie.
Des enfants dont je suis fière, très fière.
Et ma petite-fille.. vous savez.
Aujourd'hui sa mère m'a dit ce que signifiait ce mot bizarre qu'elle répète tout le temps : "gigong".
Ca veut dire "pigeon".Il y en à qui rentre parfois dans leur appartement.
Enfin bref, je sais qui je suis.
Je n'a pas changé, mais j'ai fait avec.
Et j'ai découvert que j'avais du courage.

01:09 Publié dans histoire vraie | Tags : schéma, éclusion, école | Lien permanent | Commentaires (2) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

une belle leçon de sagesse

Écrit par : clara | 26/04/2012

merci Clara :), j'en apprends tout les jours ;)

Écrit par : Cat | 26/04/2012

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