30/09/2012 | Ligue de défense du Jodel

J'ai beau essayer, je n'arrive pas à me séparer en plusieurs morceaux : la Catherine qui fait des photos, celle qui écrit et celle qui rencontre des gens, c'est la même.

J'ai aussi envie de vous faire part de mes expériences dans ce qu'elles ont de positif.

Et, vous me croirez ou non, mais j'ai découvert que je ne détestais pas le Jodel.

J'ai découvert aussi que c'est un monde chaleureux et sympathique.

Et j'ai envie de le dire.

Peut-être qu'ainsi j'arriverai à motiver du monde pour aller s'inscrire dans les clubs de leurs régions?

A la base, le Jodel, c'est un technique de chant qui consiste à passer rapidement de la voix de corps (de poitrine) à la voix de tête.

Le jodel aurait été inventé dans les alpes suisses et aurait servi à la base de moyen de communiquer. Comme les chants traditionnels corses, ou , plus proche : la tyrolienne autrichienne.

C'est ce que m'en dit Wikipédia.

Ce que j'en dit, moi, c'est que j'ai passé toute une soirée à écouter du Jodel et je ne me suis pas ennuyée une seule minute.

Déjà, j'ai découvert comme ce chant pouvait être doux et harmonieux quand il est bien chanté.

Et c'était le cas.

J'observais les chanteurs, la beauté des costumes régionaux finalement plutôt tendances avec leurs matières nobles et les chaînes accrochées devant et derrière les corsets des femmes.

J'observais le plaisir simple de chanter ensemble. J'entendais la perfection absolue des voix à l'unisson et me sentais privilégiée d'être là.

Finalement il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.

Plus la soirée avançait et plus les chanteuses se lâchaient, si je puis dire.

Je ressentais leur humilité, cette manière de s'effacer pour ne mettre en avant que leur chant.

Alors qu'elles pourraient se la pêter genre : t'as vu comme je maîtrise? Ces femmes restent dans leur simplicité de paysannes, malgré la noblesse de leur art.

Ca m'a impressionée.

Je me sens fière d'appartenir à une région qui à de si belles traditions. Et un peu honteuse de ne pas les connaître mieux.

Bienne, le Seeland, le canton de Berne c'est chez moi. L'endroit où je suis née. Le Yodel, le lancer du drapeau, la lutte à la culotte sont des traditions bien vivantes.

J'avais fait un article sur les lutteurs ou je remarquais avec joie l'implication d'une nouvelle jeunesse, enfants d'immigrés aussi qui y participait.

Le Jodel méritrait le même sort, plus de jeunesse.

C'est pour ça que j'ai décidé d'en parler, parce que dans cette activité, il y a de la place pour tout ceux et celles qui aiment le chant.

Mais pas seulement. Entrer dans un groupe pour unir sa voix avec celle des autres, c'est être capable de laisser ses soucis de côté dans un intérêt commun.

Ca à un côté philosophique, presque mystique.

Pour ceux qui chantent et pour ceux qui écoutent, respectueusement.

Pendant ses 4heures, je n'ai pas pensé une seule seconde à mes soucis.

J'étais dans un autre monde.

Un monde chaleureux, vraiment, dont ne ne me sentais pas étrangère.

Pourtant, c'était la première fois que j'assistais à une soirée dédiée au Jodel.

Mais sûrement pas la dernière.

20:14 Publié dans histoire vraie | Tags : jodel, chant, jeunesse | Lien permanent | Commentaires (4) |