01/06/2010 | La Chaise Rouge chap.24
La Chaise Rouge
Papa Gurdulon aimait bien cette chaise rouge.
On ne sait pas qui, ni pourquoi elle se trouvait là, mais elle était bien pratique pour observer le lac.
Quel triste spectacle ce soir la.
Déjà, un corps de canard gonflé d'eau se heurtait contre les rochers, au milieu de bois mort, de canettes vides et autres détritus. Indiffèrent ou inconscient, un groupe de gros canetons cherchaient quelque nourriture juste a côté. Un peu plus loin, une maman foulque criait son désespoir, les eaux du lac ayant fait disparaitre son nid. D'autre cygnes et canards cherchaient leurs petits tandis que les Goélands planaient au dessus.
Cruauté de la nature dans sa sélection impitoyable. Papa Gurdulon savait qu'il n'y pouvait rien.
Mais si il pouvait sauver ne serait-ce qu'un oiseau... Et justement un foulque semblait dans une position particulièrement désespérée.
Il était trop loin pour qu'on puisse distinguer le problème.
On aurait dit qu'il était happé vers le fond. Papa Gurdulon savait que d'énormes brochets hantaient les profondeurs. Affamé, il pouvait tout a fait s'attaquer aux oiseaux affaiblis.
La Mission des gnomes lacustres est de prendre soin des êtres vivants dans, sur et autour du lac.
Mais ne sachant pas nager, Papa Gurdulon ne pouvait pas plonger pour sauver ce foulque.
Une fois de plus, la Fée noire (vous l'aviez reconnue) avait concocté un plan foireux.
Papa Gurdulon avait hâte de terminer sa tournée d'inspection pour retourner auprès de sa fille.
Pauvre petite. La troisième marque l'avait frappée, elle aussi.
Le visage de son fils, Gurdull, lui revint à l'esprit. Un peu flou..
Il n'était pas mort, mais il avait disparu.
Comme sa fille, Gurdulon scrutait souvent le ciel dans l'espoir d'y percevoir un peu de brouillard.
Mais ce soir-là, il voyait surtout de gros nuages noirs
"C'est pas bon signe" pensa-t-il.
Il regarda à nouveau le lac.
Nulle trace du foulque.
"La Nature à fait son oeuvre" se dit-il.
En fait, la fée noire avait abandonné son plan et l'observait planquée dans un buisson d'épine qui déchirait sa robe à chaque mouvement.
L'Essence, qui n'avait rien d'autre à faire, observait la fée qui observait Gurdulon qui lui-même observait le lac.
Elle savait qu'elle devait faire un acte important, un peu plus tard dans la soirée, mais n'étais pas pressée.
L'Essence portait un amour illimité à toutes ses créations, elle voulait leur bonheur, appréciait plus que tout le spectacles de ses humbles créatures que sont les gnomes.
L'Essence ne se justifiait jamais, qu'elle paraisse juste ou pas l'indifférait, elle agissait pour le bien de tous, qu'ils la comprennent ou pas.
Pourtant, elle décida de s'adresser à la Reine Catala.
Par la suite, celle-ci y repensera avec étonnement car malgré les fréquents rapports qu'elle entretenait avec l'Essence, jamais elle ne s'était adressée à elle de cette manière.
Sa Majesté Catala Reine des gnomes lacustres...
Qui aurait cru que cette petite masse ronflante, pelotonnée dans son grand lit à baldaquins, régnait sur quelques centaines de sujets loyaux...
L'Essence ne la réveilla pas, elle apparu dans son rêve.
"Catala? "
La Reine grogna dans son sommeil.
"Catala, ma petite création, j'aimerais que tu saches...
Quand je fait quelque chose, quoi que ce soit, je pense au bien de tous.
Quand je coupe une branche saine, c'est parce qu'elle servira mieux dans son nouvel état.
Et l'Arbre ne sera que peu affecté
Aie foi en moi et je serai toujours à tes côtés pour te guider dans ta tâche..."
Le grand pont.
Un petit gnome qui rentre chez lui.
Une grosse foulque mouillée qui atterri sur son dos.
Un pont pour humain.
Pas de barrière pour les gnomes.
La foulque s'agrippe
Et l'entraine dans l'eau glacée.
Gurdula attendit son mari toute la nuit.
Mais au petit matin, c'est sa soeur, Catala qui arriva.
Elle la pris dans ses bras.
Et Gurdula pleura
03:49 Publié dans conte | Tags : chaise, rouge, foulque, gurdulon, papa, conte, bienne. | Lien permanent | Commentaires (1) | Trackbacks (0) |
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Commentaires
bien triste , comme la vie
Écrit par : clara1 | 01/06/2010