Bien à Bienne : Just if y cas si on

Just if y cas si on

20/03/2012 | Just if y cas si on

Voilà, c'est fini, le message est passé.
Pendant quelques semaines, j'ai beaucoup réfléchi sur ce qu'il fallait faire.
Et finalement je tire un enseignement positif de tout ça.
J'aimerais encore y revenir avant d'être plus claire et espérer que cette expérience puisse être une bonne expérience.
Pour tout le monde.
Quand il m'arrive quelque chose, j'en parle, et je suis toujours heureuse de savoir que certain,e se reconnaissent dans mes expériences.
Je suis aussi heureuse quand on est pas d'accord avec moi.
Quand je choque, quand j'amuse, quand j’émeus
Par contre, je déteste par-dessus tout faire de la peine.
C'est sûrement pour ça que j'ai attendu si longtemps avant d'oser dire à une personne qui me faisait l'honneur de s'intéresser à mon travail, qu'elle devenait envahissante.
Je ne veux pas la juger. Elle à le droit d'être qui elle veut et finalement, nous ne nous connaissons pas assez pour ça.
Je crois que tout est parti de là.
Nous avons chacun,e notre vision du passé.
De notre jeunesse.
Nous sommes parfois étonné d'être reconnu par des personnes que nous avions oublié.
Inversement, nous reconnaissons des gens qui ne se souviennent pas du tout de nous.
Parfois, c'est une question de génération : la petite fille qui jouait dans le sable et qui m'observait tandis que je m'occupais de mes enfants.
La petite fille dont je connaissais les parents, mais à qui je n'ai jamais parlé.
Les bandes de copains qui croisaient d'autres bandes...
Le garçon qui admirais la fille en secret et vice-versa.
Tout ces gens qui se croisent à la même époque, qui parfois ont usé leurs velours côtelé sur les mêmes chaises de bois, râpé leurs
basquets sur les mêmes trottoirs.Dans le cas qui m'occupe, c'était ça.
Je pense au Strandboden, cet endroit au bord du lac ou l'été les jeunes se regroupent assis sur le gazon ou sur les rochers.
On dirait des groupes d'amis.
Mais souvent, ils se connaissent à peine.
Parfois, ce sont vraiment des petites équipes de copains qui se donnent rendez-vous.
Mais pas dans l'ensemble.
La vision est trompeuse.
En réalité, ce qui unit tout ces jeunes, c'est l'instant.
Parce qu'il fait bon.
Parce qu'on est bien là.
On joue au foot, on fume, on discute.. c'est très agréable.
Mais l'amitié la vraie, celle qui se renforce avec le temps ce n'est pas ça.
Il faut des années pour comprendre ce que la vie nous apporte, pourquoi nous agissons de tel ou telle manière.
Nos victoires et nos fautes.
Il y a les problèmes et la solitude.
En général, ça va ensemble.
J'ai eut mon lot.
Comme d'autres.
Mais les galères partagées ou non, ne font pas l'amitié non plus.
La compréhension réciproque reste ce qu'elle est, de la compréhension.
Et lorsque je dis que nous sommes soeurs, toutes les femmes le sont, soeurs d'humanité.
Si j'ai fait ce blog, c'est aussi pour ça, pour raconter ma vie.
Les gens sont libres de s'y intéresser ou pas.
Mais je ne leur téléphone pas, je ne leur écrit pas non plus.
J'évite aussi, le plus choquant, tant que je peux.
Mais c'est très relatif, ça, ce qui choque ou pas.
Si je retournais en arrière, je verrai que j'ai apprécié d'être apprécié, mais qu'à un moment ça à dérapé.
Que j'avais l'impression que les mots qu'on m'adressait ne m'étais pas destiné.
"Notre petite Daniela.." Ces trois mots là m'ont fait penser qu'il y avait méprise.
Je ne partage ma Daniela, qu'avec ma soeur.
Daniela aussi à réagit : mais qui est cette fille?
Alors, j'ai essayé de lui dire qu'il y avait erreur sur la personne, et c'est là que petit à petit j'ai compris qu'elle ne voyait que ce qu'elle pouvait voir.
Lorsqu'elle m'a appelé pour me demander de lui transmettre le numéro d'un de ces anciens amis, c'était quasi surréaliste.
D'entrée, j'ai dit que je ne l'avais pas.
Elle à insisté, insisté, insisté.
Vous comprenez? ça résume bien l'histoire. Je ne suis pas celle qu'elle crois.
Et parallèlement, il y a Facebook. Et ce qu'on y partage.
Un soir, une nuit, on s'est retrouvé à dialoguer entre "amis".
Et la méprise s'est aggravé.
Parce qu'"ami" sur facebook, c'est très large, comme concept.
Si je me souviens bien, dans cette rencontre virtuelle, une seule personne était vraiment une amie de longue date.
Les autres, des connaissances que j'apprécie, certe, mais dont finalement je ne suis pas si proche.
On avait décidé de se donner rendez-vous, pour boire un verre.
Et c'est ce qu'on à fait.
Mais celle qui se réjouissait le plus n'est pas venue.
Par contre, elle avait mon numéro de téléphone.
J'ai tenté de lui faire comprendre qu'avec mes nuits blanches, m'appeler à 9heures du matin n'était pas une bonne idée.
Et puis, je ne voudrais pas paraitre indifférente, mais jamais je ne lui ai dit que j'étais là pour elle.
Je ne suis la pour personne excepté ma famille et ceux que je considère comme mes amis.
Je n'ai pas voulu la peiner la première fois.
Ni la deuxième, ni la troisième, ni la quatr... enfin, vous voyez..
J'ai du lui dire d'arrêter, je l'ai fait le plus gentiment possible.
Expliquant que je n'étais pas disponible.
Mais je voyais bien qu'elle ne comprenais pas.
Avec ses messages, ces invitations, ces déclarations.
Ces demandes d'amitié à mes amis.
Ces intrusions déplacées sur leurs pages.
Je pense à une en particulier qui m'a beaucoup choquée, une du même style que celle auquel j'ai droit régulièrement.
La grande déclaration avec toujours la même phrase : je serais toujours là pour toi.
Et cet amalgame entre elle et nous, comme si nous étions unies par une histoire commune.
Elle ne pense pas que ça peut déranger?
Que certains n'ont pas envie qu'on leur rappelle qu'ils ont connus des heures sombres?
que ce n'est pas sa mission , ni même son droit d'en parler sur leurs pages.
Moi, j'ai réussi à faire avec, à me dire que ça pouvait passer.
Mais dans ce cas précis, ça m'a semblé inacceptable.
Dans la même semaine trois personnes qui ne se connaissent pas m'en ont parlé.
D'autre personnes l'ont fait aussi  pour me demander qui est cette fille qui prétends me connaitre, qui prétends être leur amie et dont ils ne se rappellent pas.
Je me suis rendu compte que j'aurais du intervenir plus tôt, ou plus nettement.
Et puis je me souviens que je l'ai fait, mais que ça n'a servi à rien.
Que je me suis rendue compte..qu'elle ne se rendait pas compte.
Que sous ses propos parfois décousus, parfois hors de propos, suintait une grande souffrance.
Une souffrance si évidente que je ne pouvais pas simplement l'éliminer.
Et puis, j'ai eu l'idée d'utiliser la question avec réponses multiples à choix sur mes pages.
"Un,e ami.e se montre envahissant et intrusif envers vous et vos autres ami.e fb, que faire.
Comprendre et laisser faire?
Essayer de lui expliquer?
L'éliminer.
Eh bien, au dernières nouvelles , la majorité à répondu  : essayer de lui expliquer.
C'est ce que j'ai fait. Encore une fois..
en lui suggérant d'écrire son propre blog pour compenser ce besoin de s'exprimer.
C'est ce que je fais ici. En mon nom, mais sans donner le sien.
Je suis contente qu'elle aie entendu mon message, mais je me doute que j'ai du lui faire de la peine.

J'espère de tout mon coeur qu'avec le temps, elle ira mieux et qu'elle comprendra que je devais mettre un frein.
S'il y en a qui ont suivi ces interventions et qui me trouve méchante, qu'ils essaient de me relire et de se rendre compte de la différence qu'il y a entre
quelques commentaires gentils et une multitude de posts répêtitifs, couplé à des coups de fils et des intrusions chez vos amis.
Je ne le souhaite à personne. Ca à un nom : harcèlement.
Quel qu'en soie les motifs, même en étant très très gentil, ça reste du harcèlement.
De l'abus.
Pour terminer, je suis heureuse de voir qu'on a compris ma démarche, par les messages de soutien que j'ai reçu.
Je suis profondement désolée si j'ai fait de la peine à quelqu'un qui ne voulait que m'apporter  son soutien.
Ce n'est ni elle, ni ce qu'elle offre que je freine, c'est uniquement la manière dont c'est fait : trop.
Et si il y a bien quelqu'un qui peut comprendre c'est bien moi:
"trop" est un mot qui peut me définir en partie.
Sinon, j'ai une quantité d'autres défauts, mais je ne voudrais pas me vanter.Si je me donne encore toute cette peine pour m'expliquer c'est parce que
ça me touche.

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- Mamannnnnnnnnnnnnn!!
Nadia était si profondément absorbée par son oeuvre qu’elle n'entendait pas sa fille qui s'époumonait à l'extérieur.
Quand elle dessinait, il lui arrivait d'entrer en transe.
Et dans cet état elle n'entendait rien.
-Ma-mannnnnnnnnnnnnnnn!!
Cette fois ce fut assez puissant pour la tirer de son auto-ihypnose.
Elle abandonna son crayon à regret pour ouvrir la fenêtre du salon.
-Ah ben, c'est pas trop t^t, ça fait 1heure que je t’appelle!
Nadia sourit. Sa grande exagérait, mais quoi qu'elle fasse, sa mère l'admirait inconditionnellement.
Tu veux quoi, pour ton souper?
En plus elle faisait très bien la cuisine
-Comme tu veux, chouchou.
En se rasseyant face à sa table à dessiner, elle fut ravie par ce qu'elle avait fait.
Sans aucune vanité,
Comme si elle était un crayon géant utilisé par une force invisible.

03:51 Publié dans histoire vraie | Tags : harcèlement, désolé. stop | Lien permanent | Commentaires (3) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

ton texte est très beau,
et résume parfaitement le piège paradoxal du virtuel

Écrit par : clara | 20/03/2012

Comme je te comprends, Catherine.

Écrit par : Karim Mokdad | 20/03/2012

Merci Clara, j'ai l'impression qu'à cette place qui est la tienne, la clarté reviens.
Merci Karim, ton commentaire est ma récompense. Il n'y a rien de plus important au monde pour moi que d'être comprise.

Écrit par : cat | 21/03/2012

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