13/06/2010 | Gurdula, Gurduline, et l'Univers

Quand j'ai commencé à écrire les "Aventures Extraordinaires de Gurduline" je n'avais pas vraiment conscience de ce que je faisait. En tout cas pas écrire 30 chapitres métaphorique sur le passage de l'enfance à l'adolescence. Car, c'est ça, Gurduline. Le parcours d'une enfant qui devient plus forte en traversant ses épreuves. Une enfant qui grandit. Une enfant qui comprends que les obstacles sont faits pour avancer et qui accepte d'afronter l'inconnu avec sérénité. Le moment où s'arrête l'histoire, c'est aussi le début d'une autre, le départ vers la suite du chemin initiatique qui conduira Gurduline vers d'autres défis à affronter et continuer sa croissance.
Mais ce n'est pas tout. Et c'est là que je me rends compte à quel point tout ce qu'on fait est régit par des "puissances" qui nous échappent.
Les gens qui aiment et ont lu cette histoire l'apprécient pour des raisons aussi diverses qu'intéressantes qui m'ouvrent les yeux sur la capacité de l'esprit à mettre en forme des idées qui auront plusieurs explications.
Parallèlement, j'ai rencontré une petite fille qui, elle aussi c'est mise à évoluer, en même temps que Gurduline. Je l'ai observée et j'ai vu son visage se transformer, son regard rêveur se poser sur la réalité, sa voix s'affirmer, et ses attitudes passer de la petite fille réservée à l'ado volontaire.
Tout ça sous les yeux d'une maman à la fois fière et encourageante, et en même temps complêtement préoccupée de prévenir chaque micro-souffrance du fruit de ses entrailles.
Alala la pauvre, elle va encore s'en ramasser plein sa charmante face. Mais je l'observe, elle aussi, et je suis persuadée que ce que je vois et les refléxions qu'elles m'inspirent ont leur intérêt. Le fonctionnement des êtres humains et leurs rapports entre eux me fascinent. Ce qui m'interpelle est souvent ce que je reconnait pour l'avoir expérimenté moi-même. Quoi de plus fondamental que la relation mère-fille?
Les mères et leurs filles sont le présent et l'avenir du monde. Du coup, les rapports des mamans avec leur propre mère sont le passé. Passé qui influence fortement. En bien ou en mal.
J'avoue que je parle souvent du "mal" pas pour presser sur le clou, mais pour pointer du doigt l'habitude tenace qui se répercute malheureusement.
C'est l'étape indispensable, si on veut progresser ; pour que la génération brise le cycle du comportement néfaste en l'analysant et en trouvant un autre mode de fonctionnement, il faut d'abord le repérer. C'est à ce prix que des civilisations toutes entières évolueront.
J'exagère? Mais non. Qui d'autre détient fondamentalement la clé de l'éducation de l'espèce humaine? Ce sont les mères. La manière dont elles guideront leurs garçons jusqu'au bord du nid avant l'envol compte tout autant.
Revenons à ce que j'ai remarqué aujourdhui, en oubliant pas de remercier la personne sus-mentionnée pour sa compréhension. Quoi qu'il se passe, si sa fille est concernée Maman Gurdula (on va l'appeler comme ça) ressent, décortique l'information et prends des mesures protectrices. Ceci avec un amour et une rapidité telle que, si on pouvait séparer en deux et visualiser cette information, on verrait la première partie atteindre Maman Gurdula comme une fléche et en ressortir transformée par ses filtres successifs  (ressenti,décorticage,et prise de mesure protectrice). Tandis que l'autre partie décrirait une jolie courbe tranquille qui atteindrait la petite Gurduline, qui passerait pas ses propres filtres touts différents (écoute, adaptation) et en ressortirait aussi.
Avant même que Gurduline n'aie ouvert sa jolie petite bouche, Maman Gurdula ouvre la sienne (tout aussi jolie mais plus grande..je reste sympa..tu vois) pour prévenir les dégâts supposés afin de tenter de minimiser leur importance sur sa progéniture.
La progéniture en question, reste la bouche ouverte, et rien n'en sort. La phrase de sa mère se heurte à celle qu'elle vient de former dans son esprit. Et Mirâcle! elle parvient tout-de-même à énoncer son avis à elle.Bravo Gurduline!! Je suis fière de toi. Et lorsque Maman Gurdula se rendra compte qu'elle aussi peut être fière d'avoir une fille en route vers l'autonomie , capable d'appréhender les évènements sans la protection de sa Môman, l'humanité en ressortira grandie.
C'est ici qu'on pourrait se demander de quoi je me mêle et pour qui je me prends.
A ça je réponds que j'adore Maman Gurdula et sa petite Gurduline et qu'elles m'inspirent beaucoup.
Que ma propre mère est une Gurdula à sa façon et qu'à 43 ans, je n'ai pas fini de me débarrasser de cette chape protectrice qu'elle à posé sur ma tête.
Du coup, lorsque je vois une Gurdula potentielle, j'agit ...afin de limiter les dégâts...
Si j'étais en train de parler j'aurais dit ça d'une toute petite voix...
Mais qui est la vrai Gurdula dans mon histoire?
euh..je suis comme un gamin pris le doigt dans le pot de Nutella...
La boucle est bouclée.
Alors, comment briser le cercle?
En s'entraidant. Pour le biens de nos enfants, faisons ce qu'il y a de plus difficile : acceptons de recevoir les remarques, voir les conseils sur la manière dont nous nous occupons de nos enfants. Faisons le avec amour, prenons-le avec gratitude et aidons-nous mutuellement. Comme des soeurs.
La Gurdula en moi c'est révélée précocement, mon petit bout de chou ne marchait ni ne parlait que je répondais déjà à sa place. J'avais encore une bonne excuse. Par contre, 18 ans plus tard, je suis beaucoup moins pardonnable! Heureusement que ma fille n'est pas rancunière et qu'elle à sa façon si diplomatique de me faire comprendre les choses.
Du genre : C'est ton avis, je l'ai entendu et je le respecte, mais je ne le partage pas.
C'est joliment dit, non?
Les mères sont un sujet d'introspection inépuisable.
Elles, on, fait de notre mieux. Et quoi qu'il se passe pour nos enfants, nous en recevons et prenons la responsabilité. Alors je crois que c'est comme dans tout, une question de "part des choses". Nos enfants ont leur cerveau et leur personnalité différente de nous. En construction, certes, donc, il s'agit de leur montrer l'existence des outils et non pas de clouer à leur place à grand coup de marteau.
Une petite anecdote pour finir. Quand j'ai reçu mon permis, j'étais fière de conduire ma maman ou elle voulait aller.
Quand j'ai remarqué les curieux coups de pieds qu'elle donnait dans le fond de la voiture.
Elle "freinait".
A force de se mettre à ma place et de vouloir me protéger, elle a oublié qu'elle n'était pas aux commandes...
Ca résume tout.
Voilà, soyons gentil avec nos mères , leur comportement résulte souvent d'un trop plein d'amour, même si cela ressemble parfois à un manque de confiance. Elles s'inquiêtent, et si nous pouvons, évitons de relayer leurs angoisses sur le sang de notre sang.
Encore un dernier petit mot pour remercier Rose-Marie de son si gentil commentaire de hier. Ajouté à ceux de ma soeur que je suis si heureuse de retrouver et de ceux de Clara si attentive et perspicace, me manquent plus que ceux de mes copines chéries et de tout les connus et inconnues qui voudront bien et mon mon bonheur sera total!
Bisous  je vous aime!

03:07 Publié dans reflexions | Tags : gurdula, bienne, questions, réponses | Lien permanent | Commentaires (2) | Trackbacks (1) |