Bien à Bienne : Bienne-Tamanrasset

Bienne-Tamanrasset

03/01/2012 | Bienne-Tamanrasset

Drôle de journée.
Je tente de remonter la pente, petit à petit.
Mais on dirais qu'il faut encore que j'apprenne.
Que je redevienne dure.
Que je me méfie plus.
Tout ce que je déteste.
Il serait tellement plus simple de se faire confiance.
C'est dans ma nature.
Je fais confiance automatiquement.
Quel que soit l'être en face de moi.
C'est d'ailleurs ainsi que j'ai vécu mes plus belles expériences de vie.
Comme en Afrique, lorsque j'ai rencontré dans les lavabos du camping, ce grand touareg aux
vêtements tachés de cambouis et que je lui ai prêté mon savon.
C'était vraiment pas grand chose.
Mais lui, ça la marqué.
Et quand il est revenu, quelques heures plus tard, dans ses beaux vêtements brodés, je ne l'ai pas reconnu.
C'est vrai, raconté comme ça, on peut se dire, vraiment, elle n'a pas fait un grand effort.
Mais si je précise que le camping, c'est juste un vaste terrain.
que les voleurs guettent la nuit pour voler ce qui traîne au dehors.
Qu'en Afrique, on peut mourir pour un appareil photo.
Que les lavabos en questions étaient plus que vétustes.
Un semblant de bac et un semblant de robinet d’où coule un semblant d'eau.
Alors, quand il est apparu, si noir, dans la nuit si noire, je n'ai vu que deux yeux brillants.
Et lorsqu'il s'est approché dans le semblant de lumière,avec son t-shirt sale et ses pantalons déchirés,
sûrement que quelqu'un d'autre que moi aurait eu raison d'avoir peur.
J'avoue que je n'y ai pas prêté attention.
J'étais très fatiguée des mille kilomètre de route cabossée que nous venions d'accomplir.
Quand je dis cabossée, c'est encore trop beau.
Quand je dis "route" aussi.
Imaginez une bande ,avec des trous, des grands trous, parfois aussi grand voir plus que la voiture elle-même.
Et à côté d'elle des cailloux trop gros eux-aussi, et trop nombreux pour qu'on puisse emprunter autre chose que
la bande prévue.
Alors, c'est comme un jeux vidéo, en plus dangereux.
Il faut se concentrer à tout prix pour ne pas se retrouver coincé dans un trou.
Zigzaguer, entre les trous.
La nuit d'après, on en rêve, comme après une journée de ski, sauf que la neige c'est du sable.
Pendant que j'y pense ;
Le Touareg crasseux, était en fait un riche homme d'affaire qui possédait entre autre,une agence de voyage.
Mohamed, c'était son nom, nous a  prêté un guide et une jeep, pour nous montrer les trésors du Sahara.
Entre autre, nous avons visité une source fabuleuse , au milieu du désert.
Je ne l'ai pas ru quand il à dit qu'il y avait des crocodiles.
L'autre soir, à la télé , j'ai vu un reportage sur cet endroit féérique.
Il y avait bien des crocodiles.
C'est ça, l'Afrique, on ne sait jamais quand un semblant est une vérité, ou lorsqu'une apparence est un mensonge.
Il faut trier, sans arrêt.
Se concentrer, comme sur la pseudo-route qui mène à Tamanrasset.
Et en Suisse?
En Suisse, les routes sont de vraies routes.
Mais les gens sont pareils.

04:30 Publié dans histoire vraie | Tags : bienne, tamanrasset, route, vérités et mensonges | Lien permanent | Commentaires (3) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

en suisse comme ailleurs cat
il faut toujours se méfier

Écrit par : clara | 03/01/2012

je suis très d'accord avec ton image de Suisse, des routes et des gens. mais aussi en Suisse comme par tous il y a des gens comme Mohamed. ca me fait le souvenir Burma, j'ai visité illégale il y a 20 ans. moi je trouve avoir de confiance est mieux que se méfier. même si on prend une claque de plus dans la vie. est ce qu’on risque de rater la vie, si on se méfie trop ou est ce que je suis là ou je suis parce que je me méfie pas assez ? j’ai vraiment pas envie de me méfier ;-)

Écrit par : daniel | 04/01/2012

merci pour vos avis. Merci pour vos différence qui font toute la valeur de ce blog. Merci

Écrit par : Cat | 04/01/2012

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