02/01/2012 | Le droit au malheur

le droit au malheur
Bonne année!!
A la gare, il me fonce dessus, hirsute, bourré, je ne sais pas si il me reconnait ou si, simplement, je suis sur son chemin.
Il y a quelques années, on pouvait encore avoir de vraies conversations.
Mais l'abus .. les abus de toutes sortes, de problèmes et de médicaments anti-douleurs l'ont fait devenir ainsi.
Et ça s'accentue.
Comme un réglage Photoshop, un petit curseur sur lequel on passe le stylet et qui sature, hyper-sature la photo.
Je l'évite de justesse avec mon vélo.
Mais je lui souris et lui lance un :
-Bonne année!
.. au passage.
Je n'ai pas trop envie qu'il me prenne dans ses bras.
En fait, je n'ai pas trop envie que qui que ce soit me prenne dans ses bras.
C'est mon droit.
Ces deniers jours ont été spécialement pénibles.
J'ai pêté un plomb, comme on dit chez nous.
Et, vous savez quoi?
Ca fait du  bien.
J'ai pleuré. arrêté de sourire, pas dormi. Pire encore : je ne range plus rien. (pour une suisse c'est grave).
Je me suis donné le droit  : le droit au malheur.
En plein pendant les fêtes.
Je n'ai pas choisi l'instant.
C'est arrivé là, c'est tout.
Attention! les fêtes de fin d'années ne sont pas forcement bonnes pour la santé.
Il y a même des effets secondaires contradictoires auquel on ne s’attend pas.
Pour ma voisine , c'est pareil.
Elle traine sa déprime dans les escaliers.
Elle ne supportera pas une fête de plus, après une semaine à "nocer" sans interruption.
Une cause de déprime plutôt étrange, et forcement pas grand monde pour compatir.

Quand on tape : déprime de fin d 'année sur Google, on trouve tout de suite des résultats.
Ca concerne du monde.
Alors, je voulais en arriver là :
déprimer oui
culpabiliser?
no, no, no!!
..Comme disais la géniale Amy Whinehouse : je suis quelqu'un de positif, mais je ne sais écrire que sur mes soucis.
Pourquoi n'avons nous pas su prendre soin d'elle?
Quand on la voit chanter, je me rends compte maintenant, c'est comme un cadeau qu'elle faisait, tant elle semblait fragile, tant elle devait prendre sur elle.
Parce qu'à chaque fois, elle revivait ses émotions.
Pourtant, ça aussi, elle l'avait expliqué.
Elle savait que ceux qui la bousculaient le faisait pour l'argent, pour offrir des images aux paparazzis, elle s'en fichait disait-elle.
Mais elle était vraiment trop sensible.
Et trop géniale aussi. Ca fait beaucoup pour une seule femme.
Personne pour la protéger, ni des autres, ni d'elle-même.
Sinon, comment aurait-elle pu acheter et boire cette bouteille d'alcool fatal.
Alors qu'on écrivais en grand tout ses excès, cette nouvelle est passée quasi-inaperçue.
Amy est morte, non pas à cause de ses excès, mais justement parce qu'on la forçait à les combattre.
Ce n'est pas ce qu'elle voulait.
Si on l'avait laissé faire, peut-être serait-elle encore là, comme un Keith Richard, par exemple.
La quantité qui l'a tuée fut fatale parce que son corps était propre , justement.
Ca aussi, c'est contradictoire, c'est un phénomène qui à un nom pourtant, le syndrome du sevrage.

Des milliers de gens en meurent chaque année.

On la voulait sobre, elle l'est.. pour toujours.
J'entends ceux qui disent que ses excès l’auraient tués de toute façon.
Mais qu'est ce que vous en savez?
Cessons de vouloir le bien des autres à leur place.
Occupons nous de nos fesses.
Ca sera ma première résolution pour 2012.
Parce qu'il n'y a que comme ça que je peux ensuite prendre soin de mes enfants : en commençant par moi.

00:26 Publié dans histoire vraie | Tags : malheur, droit, contradictoire, amy whinehouse | Lien permanent | Commentaires (2) | Trackbacks (0) |