Bien à Bienne : Trouilles

Trouilles

09/02/2012 | Trouilles

Ames soeurs et peurs idiotes.
J'aime rencontrer de nouveaux êtres. Je voulais écrire, de nouvelles personnes, mais "personnes" ç'est "personne".
Alors "êtres" c'est mieux.
Je suis quelqu'une d'enthousiaste.
Ca me caractérise bien, l'enthousiasme..
Même si ça doit retomber d'aussi haut que ç'est monté, je ne cherche pas trop à me tempérer.
Je suis ravie, ça me rempli de joie et j'ai envie de partager tout ça.
Le problème c'est qu'en plus d'être enthousiaste, je suis sensible.
Très. Très sensible.
Et si, dans mon élan envers un humain,  il dit quelque chose qui tient du malentendu ou une remarque désobligeante,
ça me transperce comme une flèche atteindrait un oiseau en plein vol.
Avec le temps, ça fait un peu moins mal. Je ne vais pas en mourir, ç'est sur.
Mais ça me blesse assez pour instaurer immédiatement une distance irrémédiable.
J'anticipe au point de saisir la moindre perche pour me justifier.
Genre, si c'est une femme, je glisse une remarque, plus ou moins fine, sur mon hétérosexualité farouche.
Si j'en vient à parler de croyances , là je précise que je ne fait partie d'aucune secte.
Et si c'est un homme, que je suis farouchement opposée à toute forme de rapprochement autre qu'amicale.
Mais avant d'en arriver là, je suis tout simplement heureuse quand j'ai la chance de trouver quelqu'un qui parle la même langue.
C'est assez rare, il faut dire. D'ailleurs, je peux citer sans problème les noms de ceux ou celles que j'ai connu dernièrement et avec qui j'ai ressenti cette impression.
Déborah. Par exemple.
Dès que j'ai entendu sa voix, au téléphone, j'ai su.
Après, ce fut virtuel, et ça c'est "empiré en bien".
Mais il a fallu pour nous deux l'épreuve de la rencontre pour qu'on sache que oui, vraiment, on ne c'était pas fait des idées.
C'est que ça n'arrive pas tout les jours, ces choses là.
Une nouvelle rencontre, avec une belle personne, une belle âme.
La voix, c'est important.
Si les yeux sont le miroir de l'âme, alors la voix en est l'expression concrète.
Je constate aussi que je devrais vraiment me fier à mon intuition : je déteste qu'on me donne des petits noms réducteurs genre "chouchou" ou pire "ma puce".
Ma puce!! vous avez déjà vu une puce de près? c'est hyper-moche! J'ai beau adorer les animaux, je ne suis la puce de personne.
Bon, une fois qu'on se connait, là c'est différent.
J'ai essayé d'être indulgente, mais les deux dernières fois qu'on m'a donné du "baby" ou du "chouchou" dans la première phrase, ça c'est mal fini.
Comme dis le vieux proverbe : on ne pête pas au lit dès la première nuit.
Je déteste aussi les remarques sexistes, ou sexuelles.
-Euh.. je m'excuse, mais "on ne pête pas au lit.." c'est un peu les deux, non?
Tiens, ma bonne conscience! Je parlais pour les autres, moi c'est différent.
Je dis ce que je veux et j'espère que ce sera bien pris.
Tout-de-même , je m'auto-censure un peu. Justement suite à de mauvaises expériences.
-Un exemple!! un exemple!!
Je cherche...
Une très vieille histoire.
Vous voulez rigoler un peu?
Je suis très jeune. 14-15 ans et je rêve d'une chose : dire "je t'aime" pour la première fois à un garçon.
Il s'appelait Manu. Il était grand et charmeur , menteur aussi, à l'italienne.
Genre "parole et paroles".
On se promène dans le parc de la ville et tout les trois mètres, il m'embrasse fougueusement.
Et moi, je fais comme dans les films :
1) je laisse tomber mon sac comme si il n'avait plus d'importance vu la passion du moment (alors qu'en vérité je tiens à mes affaires et ça m'embêterait qu'on me le pique).
Mais je ne peux pas le regarder, vu que :
2) je ferme les yeux (toujours comme dans les films).
3) là, j'ai un peu honte, mais bon : je lève un peu la jambe droite en arrière. (ça aussi je l'ai vu dans un film et ça me semble être le truc indispensable à faire pour que le tableau soie complet.)
Donc, on avance, pas très vite, vu qu'il faut que je ramasse mon sac à chaque fois.
Voilà qu'on arrive enfin vers l'accessoire indispensable à tout couple d'amoureux qui se respecte : un arbre.
L'arbre.. propice au grandes déclarations.
Voilà donc, qu'il me regarde dans les yeux et qu'il me dit quelquechose.
J'ai totalement oublié ce que c'était.
Moi, je ne pensait qu'à une chose ; placer mon fameux "je t'aime".
Je commençait à me faire vieille(!), et je n'avais pas encore eu d'occasion, vu ma grande timidité, mon expérience sentimentale avoisinait le néant.
Donc, je me lance, courageusement.
Et je lui dit, en tremblant et en bafouillant, un espèce de "jejeje tttttaim".
La honte.
Mais rien en comparaison de ce qui c'est passé une semaine plus tard.
Le rustre avait tout raconté à ma copine Sabine, en oubliant pas de souligner à quel point j'étais ridicule.
Du coup, je me suis vengée sur un autre.
Quand, arrivé devant la gare, ce pauvre garçon m'a avoué son amour en me demandant si c'était réciproque, j'ai répondu que je ne savais pas.
(Ca n'a l'air de rien, mais il suffit de peu pour briser un coeur, quand on est adolescent.)
Du coup, il s'est vengé en sortant avec ma copine Sabine.
Je vous épargne la suite de ma vie sentimentale, pour aujourd'hui.
J'ai un peu dévié de mon sujet d'origine, mais en repensant à cette histoire, ajoutée à mes années de célibat,
je constate que les sentiments sont une "arme" à manier avec précaution.
C'est pet-être pour ça que les gens ont tellement peur qu'on les apprécie?
Mais pas seulement.
Il y a toujours un doute... des doutes.
Des peurs, plus ou moins idiotes. Peur d'être rejeté, peur d'être aimé, peur de la peur...
La peur est une prison dans laquelle on s'enferme tout seul.
Peur d'être jugé, peur du regard des autres.
Finalement c'est ça le problème, juste une question d'assumer ou pas?
Faut-il vraiment faire preuve de courage pour dire à quelqu'un qu'on l'apprécie?
Ca semble plus facile de s'insulter.
Alors on se traite de ci ou de ça, pour dissimuler ses sentiments.
Car les sentiments peuvent être dangereux pour la santé?
Ca dépends des intentions..
Genre Glenn Close dans "Fatal Attraction".
Ca me rappelle une fois, j'étais à la gare et un garçon tout timide s'approche de moi avec un petit billet.
Il s'éloigne et va se poster un peu plus loin pendant que je l'ouvre.
Il était écrit :
- Est-ce que je peux être ton esclave?
Encore une fois, je m'éloigne du sujet.
Je voulais parler des peurs idiotes,, mais parfois elles sont justifiées.
Et des âmes soeurs.
Qu'est-ce qu'une âme soeur à votre avis?
Est-ce que ça existe vraiment?
On verra ça demain, si tout va bien..

03:31 Publié dans histoire vraie | Tags : peurs, sentiments | Lien permanent | Commentaires (3) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

:)

Écrit par : didier | 09/02/2012

j'ai rencontré mon âme soeur

Écrit par : clara | 10/02/2012

Vraiment bien fait ton article, j'attend d'en lire plus. Bonne continuation et à bientôt :)

Écrit par : mutuelle des NAC | 14/02/2012

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