Bien à Bienne : Sous les Neiges d'antant

Sous les Neiges d'antant

26/11/2010 | Sous les Neiges d'antant

Soudain, par la fenêtre, le ciel se déchire en milliers de petits morceaux qui paillonnent, et ma vue habituelle devient merveilleuse.
J'aime la neige.
Dans un élan subit de générosité, je phtographie ma vue pour l'envoyer à Gisèle (eh oui, c'était moi. J'oublie de signer et j'ai un nouveau numéro..donc, à moins qu'elle aie reconnu l'endroit..elle va se poser quelques questions.. Ben, c'était moi. Et tu me manques, ma Gsèle, j'avais envie de partager ce petit moment de bonheur, et j'ai pensé à toi, dans ta Catalogne.
Maintenant que ton si joli petit-fils est né, une partie de ton coeur supplémentaire est restée ici. Mais, elle à le coeur grand, Gisèle, elle en a bien assez pour tout le monde.
Il y a deux grande catégorie d'humains : ceux qui font grandir l'amour..et les autres : ceux qui ne disposent que d'une quantité réduite d'affection et qui, pour pouvoir "l'utiliser" sur quelqu'un de nouveau, doivent en retirer à quelqu'un d'autre. Oui, oui! ça existe, j'en connait. Ils ne font pas exprès, ils ne s'en rendent même pas compte. Je me demande de quoi ça vient, d'ailleurs, ça reste un mystère pour moi. Parce que ces personnes n'ont rien de particulirs au prime abord, qui les distinguerait des autres, et pourtant..ils portent ce lourd handicap qui en fait ce qu'ils sont. Des êtres qui vont faire souffrir des proches qu'ils adoraient jusque là, d'un jour à l'autre, en leur retirant brusquement le capital affectif dont ils ont besoin pour une autre personne.
Je crois que quelqu'un que je connait bine saura de quoi je parle.. mais bon.. on s'y fait avec le temps, on se fait à presque tout.. on en rit même. Lorsque l'on comprends qu'on y est pour rien, lorsqu'on observe cette curieuse répartition sentimenntale aller et venir au sein de la même famille. On attends son tour, on se dit que ça finira bien par revenir. Et ça revient. C'est pour les plus petits que c'est difficile.. Et en cette période de fête qui s'annonce, il va falloir être vigilant.
Pour moi, pendant longtemps, les fêtes, c'était "le Prévoux", le petit village natal de ma maman. Dans la maison de mes grands-prents, ma tante préparait le plus magnifique des soupers de Noêl. Avec sa fameuse sauce aux morilles avec l'ingrédient secret, son poulet à la peau dorée et craquante, les meringues du dessert et les petites décorations personalisées avec notre nom écrit dessus pour marquer notre place à table.
Le sapin qu'on décorait ensemble, avec des boules anciennes peintes  la main, la télé en noir et blanc qui ronronnait au-dessus, le morbier qui martelait les heures et m'inquiêtait un peu..vous savez ce que c'est, un morbier? c'est une immense pendule, qui va presque jusqu'au plafond, avec un grand balancier en métal derrière une sorte de porte vitrée en bois sculpté. Une porte avec une clé. Pour moi, forcement, ça signifiait qu'il y avait quelqu'un à l'intérieur..sinon, pourquoi une clé?
Mais les jeux avec ma grande cousine, mon petit cousin et ma soeur me distrayaientt vite de ces considérations mystérieuses. On en finissait pas d'explorer touts les recoins de la maison, découvrant au passage, les romans photos de ma tante et les petites revues comiques de mon oncle.
L'odeur du repas se rependait partout,, faisant grimper notre appétit et notre exitation. Alors, on mettait nos anoracks et nos pantalons de ski, nos grosses bottes et nos gants, nos bonnets à pompons..pour aller creuser des tunnels dans les mètres de neige qui entouraient la maison.
On faisait des bêtises, aussi ..on utilisait les toits comme tobbagan..on bombardait les voitures sans penser à mal..on grimpait aux arbres ou on se couchait dans la neige en agitant les bras et les jambes pour y dessiner des anges.
Et le plus beau, c'est quand Monsieur Charli, le forgeron du village, sortait sa Troïka pour y atteler deux gros chevaux de trait et qu'il nous invitait à y grimper pour la plus mémorable des promenades à travers les gigantesques sapins centenaires.
Tu t'en souviens, ma soeur? tu étais petite, si choue avec ta frange de cheveux si blonds...on faisaient les iidiots en bout de table, on faisait le concours de celui qui recevrait le moins de cadeau et c'était toujours notre cousin Christian qui gagnait. "Que" 5... Et tandis qu'on se faisait pêter l'estomac d'une troisième ration de frites, on découvrait au fur et à mesure les dessins dorés de la plus belle vaisselle de ma tante.
Mes grands parents.. mes chers grands parents, si bons, si aimants...vos sourires, la lueurs dans vos yeux, les bougies , les reflets sur les boules du sapin, les cheveux d'ange qui pendent sur les branches, le tic-tac du morbier et la fête qui n'en finissait pas, du 25 jusqu'au Nouvel-An. La St-Sylvestre, comme on disait là-haut...
Vous connaissez le Col-des-Roches? Juste avant la frontière avec la France. A la sortie du Locle, vous prenez sur la gauche et vous montez une petite route sinueuse...et voilà Tout en haut, le Prévoux. Un village dont le nom s'est décidé dans un combat à coup de fourche entre mon grand-père et un voisin..heureusement que mon grand-père à perdu..sinon, le village s'appèlerait encore ..j'ose à peine le dire:  "les Queues".

Si vous continuez, vous arrivez à la Brévine, la Sibérie de la Suisse, ou chaque année on enregistre des températures polaires record. On y allait parfois, patiner sur le lac des Taillères, gelé. Et manger des cornets à la crème, des bricelets...
Tout ce qui me semblait tellement normal.. quand j'y repense aujourdhui, je vois toute cette culture du "Haut" du canton de Neuchâtel. Les traditions... J'étais "la fille à la Paulette"...je le suis toujours, mais il y a longtemps que mes grands-parents ne sont plus là.
Après leur disparition, on à continué encore quelques années mais leur absence laissaient un trop grand vide. Comme un gros trou dans le coeur. On nous as tenu à l'écart et je n'ai pas vraiment pu faire mon deuil. A cette époque, on croyait encore que les enfants oubliaient la douleur, qu'ils ne pouvaient pas déprimer... On avait des secrets, que tout le monde connaissait sauf ceux qui étaient concernés. Des secrets qui font des dégats..
C'est à cette époque que j'ai commençé à penser qu'il faudrait que les adultes disent la vérité aux enfants.
Que les enfants étaient aptes à comprendre.
Mais on ne nous prenait pas au sérieux. On se moquait de nous, on nous donnais des surnoms qui nous poursuivait toute nos vie, affectueux souvent, mais encombrants.
Aussi beaux que me semblent mes souvenirs, pour devenir ce que je veux aujourdhui, j'ai du m'en éloigner, aller jusqu'à passer pour une traitre pour ne plus correspondre à l'image à laquelle j'aurais du me comforter...
Eux n'ont pas changé. Ma tante et mon Oncle habitent toujours dans cette maison que je pourrais dessiner les yeux fermés. Toute blanche, avec des volets rouges..

07:44 Publié dans histoire vraie | Tags : neige, prévoux, famille, noël | Lien permanent | Commentaires (2) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

c'est un Noël féérique que tu nous décris là; mais que tu as l'air amère malgré tout ;
prends bien soin de toi cat et plonge toi dans la magie de Noêl de cette année , pour que tes enfants en gardent un souvenir émerveillé

Écrit par : clara1 | 26/11/2010

Salut ma Cat, allez ne sois pas nostalgique... Bientôt c Noël, pour moi la période la plus belle de l'année, même si le temps qu'il fait pendant cette période, c pas ma tasse de thé... Merci pour la photo, je dois dire que de voir la neige comme ça virtuellement ça me va bien... car en vérité tu sais que je déteste la neige....Je te souhaite à toi et tes loulous le meilleur, et je te promet que quand je vais revenir on ira ce faire une bouffer et on se parleras toute la nuit si c nécessaire..... BIZ

Écrit par : Gisi | 27/11/2010

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