Bien à Bienne : should i stay or should i go

should i stay or should i go

25/05/2012 | should i stay or should i go

Je vais essayer de lui parler.
Peut-être qu'elle lira mon blog, ça lui arrive parfois.
Dans ce cas , écoute-moi.
Tu sais que , en tant normal, je t'apprécie, mais tu deviens invivable.
Tu juges tout le monde.
En même temps tu dis que les gens doivent balayer devant leur porte, mais ce n'est pas ce que tu fais.
Tu cherche des solutions qui ne fonctionnent pas, tu le vois toi-même.
Tu crois que tu te remets en question, mais tu n'es pas en mesure d'écouter vraiment.
Quand je te quitte, je suis à bout de nerfs, tellement je dois me contenir pour ne pas te dire tes quatre vérités.
Tu te plaint sans arrêt, de petites choses sans importances pour ne pas voir la vérité :
Tu aurais tout le temps, toutes les possibilités pour que ça change, mais tu ne fais presque rien.
Parce que tu es en dépression.
Je te plaint.
Mais j'ai déjà connu ça.
J'ai déjà eu une copine comme toi qui à fini par me faire des reproches insensés.
Je sent que ça commence avec toi.
Mais tu oublie trop vite ce que je fais pour toi .
Tu n'a qu'une vraie copine, tu me l'a dit toi-même, alors prends en soin un minimum avant qu'elle, que je, ne fuie.
Je vais faire des efforts, encore.
Je suis une vraie copine.
La question que je me pose c'est celle-là : tu as une habitude qui me fait rire en temps normal , mais qui explique pourquoi tu fais de ta propre vie l'enfer qu'elle est devenue.
Quoi que je dise, tu rabaisse mes propos.
Tu ne fais surement pas exprès, mais c'est fatiguant.
Tu fais retomber l'énergie.
Je dis : oh regarde, Sidney fait de la trotinette!
Tu réponds : oh moi aussi je faisais de la trotinette à son âge, ça n'a rien de spécial.
Et là, tu t'auto-remonte en rajoutant : j'avais beaucoup d'équilibre, je m'en souviens bien.
Sauf que Sidney à 1an et deux mois, déjà.
Donc si tu te souviens de ce que tu faisais à cet âge, bravo!
Tu oublie aussi qu'à cette époque reculée, il n'existait pas de trottinette pour les touts petits comme celles qu'on fait maintenant.
Mais surtout : dans ta phrase "ce n'est rien de spécial", il y a déjà une conotation négative et réductrice.
Alors, je suis d accord, bien sûr que ce n'est pas exceptionnel, mais c'est chouette!!
Tu pourrais dire : bravo Sidney! par exemple.
Ou : ah oui, elle se débrouille bien.
Mais non, quasi systématiquement, c'est toujours "rien de spécial".
Collé à : moi aussi ou je connais quelqu'un qui...
Tu veux un autre exemple? j'en ai des tas.
Parce que c'est systématique.
Alors, si tu ne le lis pas, je vais te le dire pour que tu arrête ça.
Je n'en peux plus.
Tu vis rarement le moment présent.
Tu vis dans le passé.
Je ne vais pas te dire de de secouer, parce que je sais qu'un dépressif en est incapable.
La dépression je connais, j'en sort.
Personne n'est à l'abri.
Voilà, il fallait que ça sorte.
Je te le redis, tu es ma copine, je n'aime pas te voir comme ça et je ne t'aiderai pas en te cachant la vérité.
Je passe mon temps à essayer de te remonter, je t'écoute comme tu m'écouterais si j'étais à ta place.
J'espère que ça va passer.
Parce que la personne que tu es vraiment, elle, je l'apprécie.
Mieux, je l'aime et je serai toujours là pour elle, pour toi.
Je suis encore là, malgré tout.
Tout ce que je constate, si je le vois si bien, c'est parce que certainement, je suis comme toi.
quand je vais mal, je m'auto-remonte.
Quitte à oublier toute objectivité.
Je rabaisse les autres pour ne pas trop voir à quel point moi-même je suis basse.
Et si quelqu'un dans ces moments là en rajoutais en me disant mes quatre vérité.. je le prendrais mal.
Alors je vais être patiente.
Et quand tu ira mieux je trouverai le moyen de te dire tout ça pour qu'on en rigole ensemble.
En attendant, comme dirais Clara, je dois me protéger.
Pas de toi, mais de la maladie.
La dépression est un poison contagieux.
Dont le temps et l'amour sont les seuls antidotes.

· ·

09:38 Publié dans histoire vraie | Tags : dépression, insupportable, amie | Lien permanent | Commentaires (2) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

oui j'allais te le dire, protège toi,
ton texte est très émouvant , très triste;
j'ai la chance de n'avoir jusqu'à présent jamais fait de dépression, des petites déprimes, mais pas la maladie, donc je ne suis pas la meilleure pour comprendre:
mais quand je te lis , je vois que tu peux te noyer avec elle;
et vu de l'extérieur, l'impression est bizarre;
ton amie n'accorde plus aucune valeur à ceux qui l'entourent , et son seul moyen de se retrouver est de se trouver au moins égale à ceux qui font des exploits;
est ce un moyen de survie?
je conçois que tu sois à bout car tu es très fragile encore;
prends soin de toi,
et j'espère que ton amie consulte

Écrit par : clara | 27/05/2012

Merci Clara, grand merci, j'ai une lueur d'espoir, je lui ai parlé et cette fois ,elle m'a écouté. Mais je prends un peu large tout de même parce que je t'écoute et je sais ce que tu me dirais. gros bisous

Écrit par : Cat | 28/05/2012

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