22/05/2010 | Rien ne dure (suite des Aventures extraordinaires de Gurduline)

Dans la tête de Gurduline, les pensées s'agitaient comme une guêpe prise au piège dans un tronc d'arbre.
Ca partait dans tout les sens, se heurtait, s'arrêtait..reprenait.
Toutes ces informations, ses intuitions qui s'expliquaient, ses impressions se confirmaient, sa vision s'éclairait...enfin.
Toute la journée, les émotions se succèderent.
D'abord. le Choc.
Ensuite un sentiment d'injustice ; d'abord Gurdull, maintenant  c'était son tour...

De la Tristesse: pourquoi lui?
De la Révolte: pourquoi moi?
De la Curiosité : le Jugement..
Le soir tombait sur le plongeoir, la température se rafraîchit et Gurduline frissonna.

-Tu veux mon pull? proposa Zargall.
Gurduline rosit.
-Volontiers.
Et, alors qu'elle retroussait les manches trop longues pour elle, Gurduline se dit que ses amis ne l'abandonnerait pas, quoi qu'il advienne.

Le lendemain matin elle se réveilla avec un puissant mal de tête. Comme si une armée de  nains avait fait le ménage dans son cerveau pendant la nuit.
Maman Gurdula remarqua que sa fille n'était pas bien.
Elle lui prépara une tisane de feuilles de chêne au gout puissant et aux effets réparateurs.

Gurduline réfléchissait encore..et finalement décida de profiter de ses amis et de sa vie un maximum avant que l'Essence ne décide de son sort.
Elle fit son lit d'abord et rangea sa chambre, D'habitude, un joyeux désordre régnait dans son coin de terrier.
Trugnu la regardait en roulant des yeux pour manifester son étonnement.
Gurduline ne voulait pas que la troisième Marque arrive trop tôt.
Elle comprenait que c'était irrémédiable, par contre, si elle pouvait éviter que l'évènement se produise trop vite... elle se devait de friser la perfection.
avant de sortir, elle fit une toilette consciencieuse à son Trugnu, lui coupa sa frange avec l'aide d'un scotch pour qu'elle soie bien droite.
La troisième Marque serait animale, donc, logiquement, elle devait à tout prix traiter tout les animaux qu'elle rencontrait avec le plus grand respect. Comme s'il en avait été autrement...
Déterminée à passer une journée dépourvue de menaçe, elle donna encore un coup de main pour la vaisselle et , cette fois, ce fut sa mère qui la regarda d'un air surpris.
Du coup, elle accepta sans histoire, de laisser sortir Gurduline.

Notre petite gnomette, se rendit au plongeoir, en faisant bien attention de ne pas écraser de fourmis.

La Fée noire ruminait sa revanche.
Pourriture de saleté bleue!! elle ne s'attendait pas du tout à trouver un adversaire aussi vigoureux dans l'entourage de Gurduline.
Par contre, par le jeux des apparences, elle avait dupé facilement les jumeaux.
La tactique était bonne, il lui fallait juste peaufiner  les détails...
Elle ne savait pas que le destin, pour une fois, serait de son côté.

Sur le chemin, Gurduline s'auto-encourageait.Je ne vais pas me laisser abattre, pensait-elle.
Et puis, je ne suis pas seule, Zargall et Zargalette me soutiennent.
Au moment précis ou elle se faisait cette remarque, elle passa devant l'endroit ou couvait la maman foulque. Et constata la disparition du nid.
Une sombre intuition l'envahit.

Arrivée au plongeoir, les mines sombres de ses amis confirmèrent son pressentiment.
- Gurdy.. dit Zargalette.
Au lieu de lui faire un simple bisous gnomique, elle serra Gurduline dans ses bras.
Zargall fit de même.
Gurduline fut si surprise qu'elle oublia de rougir.
Son coeur pesait des tonnes.
-Qu'est-ce qui se p...
Elle n'eut pas le temps de finir.
Zargall l'interrompit brusquement.

-On doit partir.

Autour de Gurduline, le monde n'existait plus.

Pas un son, pas un mouvement ni aucune odeur.

Du blanc...

Rien que du blanc...

Gurduline venait de s'évanouir.

06:02 Publié dans conte | Tags : conte, fée, bienne, gnome, plongeoir, maman, zargall, zargalette | Lien permanent | Commentaires (2) | Trackbacks (0) |