Bien à Bienne : Psychologique

Psychologique

23/04/2012 | Psychologique

Psychologique
Je me souviens, il n'y à pas si longtemps, pour qualifier une maladie imaginaire, on disait encore : c'est psychologique.
Il faut avoir connu la souffrance de l'esprit pour savoir qu'elle est bien plus douloureuse plus insidueuse, voir carrément sournoise, que les affres physiques.
Mis à part, peut-être ceux de l'accouchement.
La, si on ne savait que cela sert à donner la vie, on penserait à coup sûr qu'on se rapproche de la mort.
Si vous êtes un homme, vous devez vous dire que j'exagère.
Mais si vous êtes une femme, une mère, que vous avez bonne mémoire et que vous faite partie de la majorité, vous savez que j'ai raison.
Alors, de grâce, que les privilégiées qui ont connu la facilité m'épargnent, leur "oh, moi j'ai presque rien senti", parce que, si elles ont eut cette chance,
ce n'est pas le cas du reste de l'humanité féminine.
C'est, à ce que je sache, l'unique cas ou la force de la douleur sert à quelque chose d'indispensable.
Sinon, il n'y aurais plus personne.
Le jour ou les hommes comprendront ce que nous faisons pour la continuité de ce monde, alors, eux qui paniquent au moindre bobos, commenceront-ils
enfin à nous ériger des statues à tout les coins de rue.
A nous distribuer des médailles.
A nous apporter le petit déjeuner au lit tout les matins.
Et pas seulement une fois par année quand c'est notre anniversaire.
Bon revenons à mon thème principale, la douleur psychique.
Celle qui conduit à la dépression par exemple.
Je suis en train de me rendre compte qu'on ne guérit  pas si facilement

d'une dépression.
Autant de temps il a fallu pour plonger..
autant de temps il faut pour remonter.
Et encore, on ne remonte pas tout droit.
Il faut des palliers de décompression.
Je m'en rends compte parce que c'est ce qui m'arrive.
Je vais bien, mais..
Le "mais" qui change tout.
Je remonte plus lentement que je ne le voudrais.
Je vois à quel point j'avais touché le fonds.
Jour après jour.
Sans m'en rendre compte.
Je luttais certes.
Tandis que les poids enchaîné à mes chevilles m'attiraient doucement vers le bas.
Une fois là, je ne suis pas tombée.
J'ai donné une impulsion pour regagner la surface.
Alors, on ne s'est rendu compte de rien.
Je pensait que ce serait facile.
Que ça irait tout seul..
En réalité, je dois m'agiter, battre des bras, secouer les pieds.
-Mais de quoi tu te plaint? t'as tout pour être heureuse....
STOP! c'est exactement le genre de chose à ne pas dire à un dépressif.
Pire :
-T'as cas te secouer.
Bien sûr, c'est ce que je fais.
Je suis en phase de guérison, donc, ok, je peux, doucement mais je peux.
Par contre quelqu'un qui est en plein dedans ne peux pas.
c'est justement, précisement son problème.
Les choses les plus simples deviennent compliquées.
Tout pèse plus lourd.
Je refuse de prendre des médicaments parce qu'ils faussent le processus.
Et il y a les effets secondaires, en plus.
Alors, de grâce, laissez- nous le temps.
Compatissez un brin.
Ne faites pas l'erreur de juger suivant les événements.
Finalement, ils importent peu.
Pour un petit oiseau qui fait son nid, chaque brindille est importante.
Je vais aller me coucher.
Prendre soin de moi.
Etre un peu égoïste pour mon bien.

02:57 Publié dans histoire vraie | Tags : dépression, remontée | Lien permanent | Commentaires (1) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

oui prends soin de toi ;bisous

Écrit par : clara | 23/04/2012

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