Bien à Bienne : procrastinage

procrastinage

04/08/2010 | procrastinage

PROCRASTINAGE
Je suis là!!! Ne vous inquiétez plus. Me revoilà! En fait, je me suis bêtement endormie sur mon ordi... J'ai essayé pourtant, j'ai lutté contre le sommeil, de toutes mes forces.. mais mes rêves étaient si agréables... je n'en sortais pas.
En plus j'avais mon cher.. comment l'appeler? Euh.. futur père mon petit fils,fille en visite et nous avons eu une très profitable conversation. Le genre de conversation qu'on aurait pas pu avoir avant.
Mais le temps..ah le temps! Le temps à un effet magique qui transforme les choses.
Bref, le soleil se levait lorque nous avons terminé. Et là, courageusement, je me suis dit : allons écrire mon article.
J'ai même tenté de faire la suite des aventures de gurduline (gurduline.bleublog.lematin.ch) et j'y suis arrivée..un peu..mais la fatigue m'a fait presser le mauvais bouton et hop! disparu la suite..
Alors, exeptionnellement, je me suis donnée le droit de procrastiner.
Procrastiner..vous connaissez? c'est un mot que j'ai découvert il n'y a pas longtemps : c'est l'art de remettre au lendemain.
A la maison, j'ai une spécialiste dans cet art ancien et néanmoins indispensable à toute flemme qui se respecte.
Moi, j'ai plutôt tendance à penser qu'il ne faut pas remettre au lendemain ce qu'on peut faire le jour même.
Mais voilà..parfois.. on peut pas!
Par contre, ma devise reste: il n'est jamais trop tard pour bien faire!
Il fait beau, je me suis installée sur ma terrasse, à l'ombre et je papote avec ma petite maman qui est passé apporter des fraises.
Ma fille à envie de fraises.
On se doute bien que c'est plus "pour faire genre" qu'autre chose. Mais ce que fille veut...elle l'obtient.
Tant ce que ça reste dans les limites du raisonnable.
Il faut aimer les gens tant qu'ils sont là, tant qu'on le peut.
Parce qu'ils disparaissent parfois volontairement, ils ne supportent pas l'image de leur déchéance et, quitte à être seul et malheureux,
vivent reclus, ou ne répondent pas au téléphone de l'hôpital.
C'est le cas d'une dame que beaucoup d'entre vous connaissent, parce qu'elle travaillait à la Clinique dentaire.
Passage obligé de tout écolier biennois à mon époque.
Quand elle faisait l'appel, avec sa voix si particulière, je suppliais le ciel pour qu'elle m'oublie.
Ce qui n'arrivais pas.
Et des tas d'années plus tard. je l'ai retrouvé, comme voisine de ma petite maman.
Quand je vais lui rendre visite, je la croisait souvent, moi parquant mon vélo, elle ramassant son courrier.
Et on discutait quelques mots...
Le temps semblait passer sur elle sans l'âbimer.. toujours le même physique svelte, et sa voix particulière...
Mais voilà..elle ne disait rien, elle ne se plaignait jamais..on ne pouvait pas deviner.
On a su quand même qu'elle était à l'Ile. Ici c'est comme ça qu'on appelle l'Inselspital de Bern. L'Hôpital de l'Ile.
Mais qu'elle ne réponds pas au téléphone.
Il en faut plus pour désarçonner ma petite maman. Elle à laissé sonner...
Et finalement elle à répondu, son timbre particulier semblant venir d'outre-tombe.
Elle ne reviendra plus jamais. Elle ne veut pas qu'on vienne lui rendre visite.
Elle veut qu'on garde une belle-image, sans doute.
En attendant, elle est très seule, et c'est encore plus dure de souffrir quand on est seul.
Mais peut-être pas autant que de lire la stupeur et la pitié dans les yeux de ceux qui pourraient la voir.
Donc, nous devons respecter sa volonté.
Mais ça lui a fait plaisir que ma mère lui téléphone, elle à dit qu'elle pourrait recommencer.
Moi, j'aimerais que nous ayons une petite pensée pour elle qui à rassuré des générations d'écoliers.
La vie est pleine de surprises..
Heureusement, il y en a aussi de très bonnes, comme hier.
Je vais faire quelques commis et je vois une action sur les feuilles à plastifier.
Ca tombe bien, je n'en ai plus. Par contre, je n'ai pas pris assez d'argent avec moi.
Gentiment, la vendeuse propose d'en mettre quelques paquets de côté.
Et je m'en vais.
Quand je reviens l'après-midi, le jeune homme à la caisse me tends mes trois paquets avec un tiquet dessus.
Je lui dis : "ah vous les avez déjà tipé, mais je n'en voulais que deux".
Il me réponds : "mais c'est déjà payé : l'homme derrière vous, ce matin, il a payé."
Je me souviens d'un monsieur, avec un caddy rempli de bouteilles d'eau.
Un monsieur gentil, qui à tenu ma trotinette, le temps que je pose mes courses.
Un monsieur que je voyais pour la première fois. Je ne sais pas ce qui l'a motivé?
Le fait est qu'il m'a offert trois paquets de feuilles..
En fin d'après-midi, j'ai assisté au ravissant spectacle offert par une famille de foulque.
La grosse maman sur son nid. Le papa qui lui apporte des branches pour le consolider.
Et les deux petits, aperçus quelques instants.
Je vais y retourner, j'espère qu'ils seront encore là, que je puisse prendre de meilleures photos.
Je me sens un peu gêné à l'idée de retourner au magasin.. mais j'aimerais quand même remercier mon généreux donateur.
J'avais vraiment besoin de ces feuilles...je me dis que le destin, encore une fois est intervenu pour placer sur ma route quelqu'un qui avait
..qui avait quoi, les moyens..pas seulement, l'envie de me faire plaisir? Je me souviens de sa façon de me regarder, qui m'avait
frappée, un regard très doux. Peut-être que je ressemble à quelqu'un qu'il connait? Peut-être qu'il à aimé mon sourire?
Je me demande? Parce que, il à attendu que je partes. Et ensuite, il à fait ce joli geste.
J'avoue sans peine, que j'étais ravie, d'autant plus que je suis plutôt serrée au niveau du porte-monnaie.
Mais ce qui me restera, c'est surtout la délicatesse de ce présent, dans la manière qu'il m'a été fait.
Voilà, une jolie façon de terminer mon article.
Au-dessus de moi, les nuages s'assombrissent...
J'ai faim.. il est 18h37 et, encore, je suis désolée d'avoir été si tardive.
Je vous embrasse, à demain!

19:15 Publié dans histoire vraie | Tags : procrastiner, feuilles, sommeil, cadeaux | Lien permanent | Commentaires (1) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

l'histoire de cette dame est dramatique ; si elle a continué à voir des proches , ils ont assisté à sa descente , et donc pas de stupeur ; quand je vois mes gens malades , je n'éprouve pas de pitié , mais de la tendresse ,
la tendresse est une force pour celui qui la donne et celui qui la reçoit ,
il est bien tragique qu'elle se prive ainsi de contacts chaleureux par le choix de ne pas montrer sa déchéance
pourtant on est tous candidats à cette déchéance
alors pourquoi avoir peur d'imposer ce spectacle? les gens ne viennent pas voir une image mais une personne ; que de confusion dans la tête de quantité de personnes entre les deux ;
essence veut dire être en latin ; c'est l'infinitif du verbe être ;
on aime un être pas une apparence ; on assiste un être pas une coquille cassée ;
quelle souffrance aussi impose t elle aux gens qui l'aiment et à qui elle demande de l'oublier
quand l'orgueil prend cette dimension , c'est une tragédie

Écrit par : clara1 | 04/08/2010

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