Bien à Bienne : premier mai aux couleurs de la vie et de la mort

premier mai aux couleurs de la vie et de la mort

02/05/2012 | premier mai aux couleurs de la vie et de la mort

Premier mai 2012 aux couleurs de la vie et de la mort.
C'était un petit garçon  comme les autres.
Il avait 12 ans, promesse d'adolescent.
Il aura 12 ans à tout jamais.
Je ne connais pas sa maman qui pleure quelque part dans une ville de France.
Mais je connais sa voisine du dessous, c'est ma soeur.
Il me serait trop facile de rédiger un article émouvant sur la manière dont
c'est achevé sa vie.
Je ne vous ferai pas cette injure.
Par respect envers cette famille, je n'utiliserai pas leur douleur pour faire un beau texte.
Mais ça me touche, forcement ça m'atteint.
Ma petite fille est malade.
J'allais dire, un peu, malade.
Parce que tout devient relatif face à la mort d'un enfant.
Rien n'est plus injuste.
Alors,soyons heureux avec ceux que nous avons.
Profitons de chaque instant, de chaque bêtise, de chaque ennervement.
Regardons les avec un peu plus d'indulgence que d'habitude.
N'oublions pas que si nous avons nos peines, ils ont aussi les leurs.
Ils ne le montrent pas toujours.
Souvent même, nous n'en savons rien.
Nous serions étonné de ce qu'ils dissimulent sous leurs airs coquins.
Parce que nous perdons la mémoire.
Avec un petit effort, nous devons être capable de faire revenir cet enfant que nous étions nous aussi.
Et là, nous saurions.
Aujourd'hui, dans quelque part dans une ville de France et ailleurs dans le monde, des enfants ont disparu.
C'est une tragédie qui s'est déroulée hier aussi et qui continuera demain.
Depuis la nuit  des temps jusqu'à leur fin, il en sera ainsi.
Tout les prêtres, les curés et les immams du monde se retrouvent avec la même question sans réponse.
Face aux parents qui demandent : pourquoi?
Pourquoi leur Dieu a-t-il permis cela ?
Ils ne savent pas.
Personne ne sait.
Alors, on pourrait dire que c'étaient des anges et que les anges sont fait pour vivre au ciel.
Mais les mamans ne veulent pas avoir des anges.
Elles savent que ce n'est pas vrai, que leurs enfants étaient comme les autres.
Alors, pourquoi?
On ne sait toujours pas. On à jamais su répondre à cette question.
Les fatalistes diront: Inch Allah. Ou c'était Sa volonté.
Ce qui revient au même.
Mais pourquoi!! Bon Dieu!! Pourquoi un créateur quel qu'il soie voudrait qu'un enfant meurt?
Parce que Dieu n'existe pas, dirons d'autres.
Ca n'explique rien de plus.
La question reste la même et on y réponds pas.
Parce qu'on ne sait pas.
C'est peut-être justement ça.
On s'en rendrais compte si on étais pas aussi vaniteux, aussi occupé par nos plus ou moins propres petites vies.
A quel point on ne sait rien.
Si vous aviez vu aujourd'hui dans quel état d'ennervement et de fatigue j'étais.
Quelques nuits sans dormir et ma petite-fille qui a la crève.
Le temps passé à rechercher une liste de commissions que j'ai posé quelque part, mais où?
Et mon fils qui me dit : magne-toi! Tandis que je fais le ménage toute seule.
J'ai presque implosé.
J'étais si épuisée que ce que je suis capable de tolérer d'habitude m'a soudain semblé démesuré.
Je suis rentrée et je me suis couchée très très tôt.
Et tandis que je me relève, je trouve deux messages.
Un ami qui me confie sa peine.
Ma soeur qui me confie la sienne.
Et soudain, je suis plus légère.
Je reprends des forces et je relativise.
Je réponds et tandis que je le fais, je me dit que mes souffrances passées ont trouvé leur utilité.
A force de les raconter, elles apportent à d'autres la certitude qu'ils peuvent être compris.
Ca me réchauffe le coeur.
Je termine par un commentaire d'une certaine Pasacale que je remercie au passage.
C'est beaucoup léger et très agréable d'apprendre que mon article sur la meilleure coiffeuse de la ville
lui aie permis de la rencontrer.
Ilénia.
Mais elle a changé de salon et on ne sait pas ou elle est.
Je vais enquêter.
Si vous avez ce renseignement, merci de me le faire parvenir!!
Ca semble si léger.
Pourtant, une coiffure réussie donne confiance en soi.
Une confiance qui nous accompagne dans notre vie de tout les jours.
Un grand changement dans la vie d'une femme est souvent couplé avec une transformation capillaire radicale.
Il m'aimait avec les cheveux longs? Eh bien, je vais tout couper!!
Ca n'a apparemment pas de rapport, mais maintenant, dans ma vie, il y a deux Gisèle
C'est si rare que la première s'est étonnée. Mais je confirme, j'en ai deux.
Si elles me lisent, je les embrasse toutes les deux.
A ma soeur, j'envoie toute ma force et son coeur fera le reste.
A mon ami, pareil.
A vous tous qui me lisez en ce moment un grand merci d'être là.
Et à Clara sans qui ce blog n'aurais pas la même force, je souhaite qu'enfin ses douleurs cessent.
Si vous lisez son commentaire journalier vous n'imaginez pas qu'elle est maintenant en chaise roulante.
Elle ne s'en plaint jamais.
Au contraire, chaque changement est pour elle une occasion d'avancer.
Et moi je suis riche de vous tous.
Merci d'être.

05:12 Publié dans histoire vraie | Tags : premier mai, vie, mort, enfant, pourquoi | Lien permanent | Commentaires (2) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

oh ce pauvre enfant , ses pauvres parents;

on ne sait pas pourquoi,
ces questions lancinantes sur le départ d'innocents finiraient par détruire tout un chacun;
je n'ai hélas jamais trouvé la réponse;
aucune réponse à cette horreur;
comme tu dis, ça remet tout à sa place;
et tu sais qu'un fauteuil roulant n'est rien ;
c'est simplement une autre façon de voir la vie ,mais jamais celle de comprendre le reste;

Écrit par : clara | 03/05/2012

un fauteuil roulant n'est pas rien. Il est pratique, dramatique, maniable ou pas, définitif ou pas.. mais en tout cas pas rien.La réponse au reste je ne la connais pas, mais je sais ou est la réponse à l'absence : dans les bras de quelqu'un qui nous aime.

Écrit par : cat | 08/05/2012

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