Bien à Bienne : petites solutions au grand problème

petites solutions au grand problème

06/11/2011 | petites solutions au grand problème

Tout les jours, dans notre ville, des gens se lèvent le matin, en se demandant s'ils auront encore le courage de passer cette journée.
Parfois, ils ont des enfants, qui vont partir à l'école le ventre vide, avec dans leur vieux sacs crasseux, quelques feuilles froissées des devoirs non faits.
En chemin, il croiseront d'autres gens, le regard vitreux, qui se dirigent avec peine dans le seul endroit ou ils pourront poser leur misère.
Tout les jours, les alcooliques font leurs provisions au Denner le plus proche, parce que c'est moins cher, parce que la qualité importe peu, tant que l'effet est là.
Tandis que, dans leurs belles voitures, les cadres parcourent les quelques centaines de mètres qui les séparent du travail.
Ni les uns, ni les autres ne se verront vraiment.
L'épaisse vitre à l'épreuve des balles sur les berlines confortables..barrière-frontière entre deux mondes qui ne se rencontrent jamais vraiment.
Et même s'ils se croisent, et même s'ils se parlent, les uns et les autres ont des codes qui leur sont propre.
Ce qui ce fait, et ce qui ne se fait pas.
Ce qui se dit et ce qui ne se dit pas.
Est-ce que la tolérance en ce cas, signifie accepter que cela soie possible?
Dans la même ville.
Des enfants qui partent en vacances.
D'autres pas?
Si c'est ça, alors, je suis intolérante.
Et même, je trouve ça dégueulasse.
Et j'ai réfléchi.
Vous savez combien coute une campagne d'affichage ?
Tout ces prospectus que l'on imprime sur papier glacé?
Ces petits gadgets que l'on distribue?
Ce n'est qu'un exemple.
Ces bornes inutiles qui jalonnent nos rues.
Cette culture accessible à ceux qui le peuvent.
Ces luxueuses résidences qui ne servent à rien.
Ces emplois qu'on invente pour occuper ses copains.
Cette police qui traque les petits mais épargne les nantis.
Tiens, à ce sujet, comment est-ce possible que le pyromane qui incendie des voitures depuis plus d'une année court toujours?
Et l'assassin d'Angela? avec son bâteau de luxe?
Ces lois qui passent et ne sont pas respectées.
Cette absence de volonté politique qui coupe dans le social pour faire des économies, et va chercher, ailleurs, de couteux intervenants
qui se mettront dans la poche tout ce  qu'ils peuvent au passage.
Alors qu'importe si certains enfants ne verront jamais la mer.. on a le lac ?
Tant que c'est aux autres que ça arrive, c'est supportable n'est-ce pas?
Fermons les yeux sur ces demeures envahies par les cafards, puisque la famille à qui elle appartiens continue d'encaisser les loyers.
Mon impression, mais c'est plus que ça, c'est une certitude, c'est que nous vivons dans une ville séparée par un mur invisible.
Il y a le bon et le mauvais côté de la barrière.
Autant, il me semble facile pour ceux qui n'ont rien d'imaginer une vie meilleure,
autant je crois que ceux qui n'ont pas de vrai soucis n'ont aucune idée de la réalité de ceux qu'ils côtoient pourtant tout les jours.
Une ville devraient être comme une famille.
Le maire, la mère.
Une maman qui se soucie de ses enfants, qui procure des vêtements, de la nourriture, un habitat stable, un travail.
Mais sans lui faire la charité.
En lui faisant confiance.
En croyant à ses possibilités, en lui donnant le droit de les développer.
Et quand j'y pense, nous avons tout ça.
En Suisse, nous sommes gâtés. Très. Trop?
Surement, certains de nous le sont.
Au point d'oublier, ou de ne pas comprendre que ceux qui sont dans la galère ne l'ont pas forcement cherché.
Que l'injustice, les coups du sort, ça existe.
Et ça peut arriver à tout le monde.
Alors, au lieu d'attendre que Monsieur X. se retrouve au chômage suite à sa maladie et qu'à cause de son âge,il ne trouve plus d'emploi.
Qu'il doive déménager, dans un quartier moins joli. Dans un bloc aux murs si fins qu'il entendra les conversations d'â côté.
Qu'il ne pourra pas dormir tant les canalisations sont bruyantes.
Que ces enfants ne pourront plus sortir jouer dehors, à cause de la route.
Que dans leur nouvelle école, il y a tant de violence qu'apprendre quelque chose tient de l'exploit.
Que son fils se fera voler son nouveau vélo et crevé les pneus de l'occasion qu'il le remplace, pour la troisième fois en un mois.
Peut-être que là, entre deux médicaments contre la dépression, il commencera à comprendre..
Ceux qui sont aux oeuvres sociales, la grande majorité, ont des ennuis qui sont à peine croyables.
Ils en ont tellement que pour quelqu'un qui n'a jamais connu de véritables soucis, il serait inconcevable de vivre ainsi.
Des ennuis si pesants que leurs poids rend chaque mouvement plus difficile.
Et que régulièrement, ce même poids les faits rouler vers l'arrière, alors que péniblement ils avaient gravi quelques mètres.
Tandis que dans ce tunnel qui semble sans fin, ils cherchent la sortie, ceux du dehors surfent sur le net, easy-jettent, si loin si vite que l'écart se creuse encore.
Je n'envie pas les gens qui ont de l'argent. Je ne suis pas à l'aise avec eux.
Je n'ai pas LA Solutions, mais je crois que les petites actions donnent de grands résultats.
Je serais pour, par exemple, la création de nouveaux jardins.
Vous savez, ces petits lopins de terre ou chacun peut venir cultiver ce qu'il veut.
Fournir un terrain, des outils, donner des parcelles aux familles et particuliers qui en feraient la demande.
Ca serait le genre de pas qui ferait aller de l'avant toute une partie de la population.
Avec la permission de construire des petites cabanes.
Un jardin, ça n'a l'air de rien , mais c'est thérapeutique.
On peut en être fier. Manger les délicieuses carottes qu'on y a fait pousser.
Décorer sa maison avec les fleurs qui y sont nées.
Agrémenter sa cuisine avec des herbes aromatiques.
Passer du temps ensemble.
Prendre l'apéro avec ses voisins.
Développer, l'amitié, la solidarité.
Voilà, c'est une idée. Faisons des jardins.
Ce serait mon premier projet, si j'étais au conseil municipal.

01:53 Publié dans histoire vraie | Tags : solutions, problèmes, jardin | Lien permanent | Commentaires (2) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

Mon amie Bio a un jardin...une parcelle qu'elle loue à l'année à une collectivité...on s'y sent bien, les enfants adorent y aller car y'a un bois à côté et pas de route....que des jardins....on cultive, on regarde pousser, on compare avec les autres, on papote, on échange, on déguste et cuisine les produits récoltés, on est très fière des produits, pour mon amie c'est son havre de paix, une très bonne thérapie et je suis une des seule "adulte" autorisée à l'aider, mais c'est aussi beaucoup de boulot, des maladies, la mauvaise herbe qui repousse aussi vite qu'on l'enlève, l'arrosage le soir après une longue journée de travail, si tu pars en vacances...trouver quelqu'un pour s'en occuper, la première année c'est beaucoup de temps et d'investissement pour une récolte pas toujours à la haute de nos espérance, une couleuvre qui s'installe dans le composte, un crapaud coincé dans le tube de l'arrosoir ^_- . Mais j'aime et j'aimerais bien en avoir un....mais un tout petit...^_^

Écrit par : Véro | 06/11/2011

voilà, très joli texte, ma soeur

Écrit par : Cat | 06/11/2011

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