Bien à Bienne : Mon indignation

Mon indignation

14/10/2011 | Mon indignation

Et si on s'indignait ?
Le mouvement des indignés prends de l'ampleur, un peu partout.. sauf chez nous, apparemment.
C'est vrai qu'on est plutôt bien loti, comparé aux autres..apparemment.
Un exemple tout simple, peu de gens savent que l'aide social ne suffit pas pour vivre normalement.
On peut tenir, certes, c'est mieux que rien, mais, c'est démontré, je vous épargne le calcul, qu'une famille mono-parentale avec deux enfants
n'a pas la possibilité de se nourrir aussi bien qu'une famille normale.
Aller au cinéma? Euh.. oui, chacun son tour.
Le restaurant? Il y a le MacDonald.. et ses merveilleux shake's à la pistache, on apprends à avoir des plaisirs simples.
Partir en vacances? Mieux vaut ne pas y penser.
Comprenons nous bien. Sans l'aide sociale je ne sais pas comment j'aurais fait pour survivre.
Ca m'a sauvée. Et je lui en serai éternellement reconnaissante.
Si je m'indigne, c'est contre les gens qui pensent que la plupart de ceux qui la reçoivent sont des fainéants.
Que les femmes qui se retrouvent seules avec leurs enfants l'ont bien voulu.
Qui me méprise et me le font sentir.
Pour eux, c'est une honte.
Mais voilà, je m'indigne quand même parce que la vie devient plus chère, les enfants plus grands et pourtant, depuis le temps
que j'en dispose, j'ai pu constater à quel point les politiciens n'avaient de cesse d'économiser sur le social.
Lorsqu'on ne peut plus assurer le même train de vie que ses amis, on est vite mis de côté.
Comment voulez-vous rendre les invitations qu'on vous fait?
Et même si vos amis sont compréhensifs, qui auraient envie d'aller "profiter chez les autres" sans leur rendre la pareille?
C'est ainsi qu'on se marginalise peu à peu.
Quand mes enfants étaient petits, j'ai mis ma fille dans diverses garderies.
Mauvaise idée..mais ne nous égarons pas.
Économiser sur le social c'est sacrifier tout une partie de la population.
Je ne parle pas pour moi, puisque je suis un cas trop particulier, mais croyez moi, personne n'a envie d'être aux oeuvres sociales.
Ou alors, le moins de temps possible.
En fait, il fut un temps ou je travaillais, ou j'avais trouvé une solution pour m'en tirer, et puis un gros coup du sort m'a contraint à arrêter et j'ai du me résoudre à faire cette demande.
Je n'oublierai jamais la chaise sur laquelle j'ai du m'assoir pour attendre mon premier rendez-vous. Tant elle était elle-même marquée, imprégnée de détresse de tout les dos qui s'y étaient appuyés.
Et puis j'ai commencé à remonter la pente, mais soudain, l'état à fermé le robinet et
d'un jour à l'autre, j'ai reçu la moitié moins. Imaginez votre salaire divisé par deux! Parce que votre patron à décidé de faire des économies..
Suppression des allocations spéciales.
Si je tenais celui qui a eu la bonne idée de proposer ça...eh bien, que pourrais-je faire à part manifester mon indignation?
Ca ne l'empêcherais pas de partir en vacances..
Moi j'aurais aimé le faire avec mes enfants.
Enfin, je ne veux pas me plaindre, je ne veux pas la charité non plus.
Des exemples, j'en ai des tas..
Heureusement pour moi, il y a des personnes extrêmement compétentes qui travaillent aux oeuvres sociales.
Des personnes qui subissent autant que leurs clients les dégats causés par ses économies.
Qui tant bien que mal jonglent avec le peu de moyens mis à leur disposition.
Heureusement.
A aucun moment ne me viendrais l'idée de critiquer ces personnes ,au contraire. j'ai rencontré aux oeuvres sociales, des
personnes travailleuses, intelligentes et compréhensives.
Je suis persuadé que si ces personnes avaient plus de moyens mis à leur disposition, plus de personnel, moins de stress, forcement
ça se répercuterais sur leurs dossiers.
Croyez-moi, vraiment, il n'est pas confortable d'être dépendante de l'aide sociale.
Je connais une famille qui a réussit à s'en sortir.
Et du coup continuer de voir leurs vrais amis, car un des avantages de leur passage, fut le tri dans leurs relations..
Je m'indigne contre les économies sur le social, parce que c'est un domaine que je connais.
Je vous assure, je m'en tirais mieux avant qu'on décide de diviser mon allocation par deux..
Et c'est pas tout, chaque année, on recevait une somme supplémentaire pour les fêtes..supprimée elle aussi.
Avec comme message sous-entendu : vos enfants ne méritent pas de cadeau.
J'arrête la et pourtant ce n'est pas fini.
Le moindre coup du sort peut être fatal quand on se retrouve là.
La maladie, un incendie.. la mort, l'injustice.. ou tout à la fois et en même temps.
Et pourtant, je suis toujours la, et pourtant, j'ai même réussi à avoir un ordinateur.
alors qu'importe si j'ai trouvé mes meubles dans la rue, qu'importe si mes rares rideaux sont fait maison avec des bouts de tissus, qu'importe si je ne vais chez le coiffeur qu'une fois tout les deux ans..
Je suis vivante et je veux m'en sortir.
Mais il y a une chose que je n'ai pas perdu, c'est ma capacité à m'indigner.

01:41 Publié dans histoire vraie | Tags : indignation, social, politique, économies | Lien permanent | Commentaires (1) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

je suis aussi avec attention ce mouvement qui envahit même les usa,
c'est rare,ce mouvement apporte de l'espoir et de la fraicheur ;
l'indignation reste la preuve de la conscience collective,
elle n'est pas enfouie sous les hamburgers et la téléréalité
le peuple voudrait il enfin autre chose que des jeux et du pain?
j'en suis fort heureuse

Écrit par : clara | 14/10/2011

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