Bien à Bienne : Les Survivants (Abraxas part.3)

Les Survivants (Abraxas part.3)

08/03/2010 | Les Survivants (Abraxas part.3)

Nous sommes des survivants.

Nous qui avons environ 40 ans sommes passés par plus d'épreuves que j'espère nos enfants ne conna'itrons jamais.

Nous dont les parents sont parfois venus de l'étranger pour trouver du travail à Bienne..

Nous qui avons du faire notre place.

Nous qui avons du trouver notre identité, étant souvent moitié-moitié.

Quand notre pays d'origine ne nous reconnaissait plus, ou ne nous as jamais reconnu.

Certains ont connu le rascisme déjà...

Je me rapelle mon étonement la première fois qu'on m'a traitée de sale-française..

pourtant j'étais propre..

Après l'école, on nous as dit, tu dois travailler, mais tu ne peux pas faire ce qu'il te plait...

A l'Orientation professionelle, on assistait même à des petites conférences sur le métier qu'on ne ferait jamais

parce qu'à la fin on nous annonçait qu'il ne faut pas rêver..la profession est bouchée..

Alors que faire!? Glander? Chômer sans avoir jamais travailler.

Ou se faire exploiter?

Essayer de se divertir avec ce qu'on pouvait.

A cette époque, les overdoses étaient fréquentes...

On ne connaissait rien, mais on voulait tout essayer

Il fallait bien s'occuper..

Il fallait bien s'intégrer..

Certains avaient les moyens..

D'autres se débrouillaient...

Le Sida n'existait pas...

Alors on s'amusaît

On allait a la Villa

On y apprenait comment optimiser les quelques lattes qu'on pouvait tirer..

On allait à l'église..mais pas pour prier...

Et le Sida est arrivé

Pourquoi eux et pas nous?

Qu'est-ce qu'ils ont fait ou pas de plus ou de moins pour mériter ça?

On voulait tous partir ..en Jamaïque..en Amérique

On méprisait ceux qui revenait...

Et puis, il y a eut ceux qui souffraient tellement qu'il n'ont pas attendu la mort,

ils sont allés à sa rencontre..de toutes les façons..

On avait pas d'argent mais de l'imagination..

Certains sont tombés plus bas que terre ...

..et ce sont relevé, accomplissant leur destin avec ou sans gloire

sans que l'on reconaisse leur courage et leur force..

on ne va quand même pas distribuer des médailless!...on devrait pourtant.

Combien de ces gamines se sont fait abandonnées avec leurs enfants ?

N'ayez pas pitié d'elles, elles sont plus fortes que vous

La lutte n'est pas finie, tant qu'il y aura des cons...

et malheureusement, cette espèce-là n'a besoin de rien pour s'épanouir..

Le miracle est que malgré ou à cause de tout ça, cette génération qu'on a appelé

en son temps "génération perdue" souvenez-vous en, à suvécu.

C'est elle qui fait de notre ville ce qu'elle est aujourdhui.

Et leurs enfants construisent la vie de demain.

Ils ne peuvent pas se douter par quoi leurs parents sont passés..et c'est tant mieux.

Aujourdhui, ils ont le droit de sourire, de s'amuser, de se défouler, de se retrouver...

Une deuxième chance leur est donné

Je ne sais pas comment ça se passe ailleurs,

j'y suis allée pourtant, j'ai cherché dans le monde entier un endroit ou je serais mieux,

mais je n'y suis pas restés longtemps..

je suis revenue chez moi. A Bienne..

Parce que finalement c'est ici que je suis bien

04:47 Publié dans BIENNE | Tags : bienne, abraxas, survivants | Lien permanent | Commentaires (1) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

C'est vraiment beau et vrai, tout ce que tu as écrit BRAVO !!!! bisous :o)

Écrit par : Gisèle | 08/03/2010

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