Bien à Bienne : Les parents idéaux, entre Malcolm et la Petite Maison dans la prairie

Les parents idéaux, entre Malcolm et la Petite Maison dans la prairie

11/10/2011 | Les parents idéaux, entre Malcolm et la Petite Maison dans la prairie

Imaginons, c'est le matin, le midi, ou le soir, vous avez décidé de lire mon article du jour. Peut-être que vous vous êtes fait un petit café, ou sorti une bière du frigo, que vous allez allumer une clope?
Chacun ses petits rituels.
Et si lire mon blog est devenu une habitude, alors, chacun de ses petits gestes prends une saveur particulière.
Mon amie très chère traverse des instants difficiles.
L'amour de sa vie, la chair de sa chair, son tout petit est malade.
Ce qui la laisse , croit elle dépourvue et impuissante.
Alors que c'est tout le contraire.
Mais peut-être ne s'en doute-t-elle point, ce qui m'inspire les lignes qui vont suivre.
Chacun de ses petits bisous, chaque particule de crème qu'elle dépose sur les petits boutons de varicelle, sont autant
de points gagnants dans ce test grandeur nature que lui inflige la vie.
Les maladies de nos enfants construisent les hommes et les femmes qu'ils deviendront par nos façons de nous en occuper.
Je m'explique : ma petite maman à moi, était , est toujours mais j'ai grandi et je me soigne toute seule, était donc, la plus merveilleuse des infirmières.
A un point tel que j'adorais être malade et que je conserve encore aujourd'hui le souvenir émus des délicieux instants qu'elle me faisait vivre.
Malgré la fièvre, malgré les douleurs, les petites attentions rituelles dont elle m'entourait, couplé à son amour décuplé devant mes souffrances,
tout ça donc, reste dans ma mémoire parmi les meilleurs souvenirs de mon enfance.
Tout d'abord, elle me faisait un lit frais. Changeant toutes les housses de coussins et duvet, et je plongeais mon nez dans l'odeur délicate de son adoucissant.
Et puis, elle m'apportait des coussins supplémentaires pour que je puisse m'assoir confortablement.
Ensuite, un petit thé. Et après, elle me demandait ce que j'avais envie de manger et cuisinait exprès pour moi tout les plats que je préfère.
Si je n'avais pas très faim, elle arrivait quand même à me nourrir en préparant une assiette avec un petit pain de sils découpé en tranches recouvertes de nutella.
Et puis, connaissant mon gout pour la lecture, elle m'achetait un magasine, tout neuf, que je découvrais avec délice.
Jusqu'à ce que la fièvre me fatigue trop et la, elle venait me border, pour que je soie solidement fixée dans mon lit, scellée par son affection dans mon cocon rassurant.
Tu vois, copine, je suis sure que tu as inventé tes propres gestes, développé tes propres rituels pour réconforter ton tout petit.
Et lui aussi conservera dans sa mémoire tes attentions et tes preuves d'amours.
Il faut qu'il aie des larmes pour que tu puisse les sécher.
Sans elles il ne pourrait pas apprendre à devenir plus tard un homme qui saura comment on fait quand ses propres enfants seront malades.
C'est une transmission, mais plus que ça encore, c'est la construction d'un homme.
Construction qui passe par l'épreuve, par la douleur partagée, certes, mais qui abouti à l'assurance pour le petit qu'il est soutenu dans l'épreuve.
Et toi, pauvre maman inquiète et fatiguée, quand tu y repensera plus tard, tu saura que tu as fait ce qu'il fallait.
Je ne sais pas si mes mots vont t'aider un peu, je l'espère.
Le cordon qui nous relie à nos enfants n'est coupé que physiquement, on continue d'être relié toute notre vie par l'amour.
Et du coup, quand ils souffrent, on a mal aussi.
Ma fille était si délicate, je me rapelle de ses grands yeux baignés de larmes quand ..elle se coupait un doigt avec une page.
Malgré tout, aujourd'hui, c'est une jeune femme au caractère très fort.
Et je veux croire qu'elle tire une partie de cette force de l'amour et de l'admiration inconditionnels que je lui donne.
Certains d'entre nous n'ont pas eu la chance d'avoir des parents présents lors de leur enfance.
Pour ceux-là, il faut faire preuve d'imagination, ou trouver des modèles.
Genre "parents Ingalls". Vous savez, ceux de "la petite maison dans la prairie".
C'est une histoire vraie, vous savez? la petite Laura Ingalls à vraiment existé et c'est elle qui en à fait un livre.
Et Mickael Landon en incarnant papa Charles Ingalls, l'a rendu mythique.
Le père idéal.
Celui  qui remarque tout de suite que sa fille à un problème et qui fait tout pour l'aider.
Celui qui malgré sa pauvreté recueille les enfants abandonnés.
Celui qui a toujours un bon conseil, toujours le temps pour ses amis.
Qui n'hésite pas une seconde à faire 2000kilomètres à pied dans une tempête de neige, avec une jambe cassée et 45 de fièvre pour le bien de sa famille.
J'exagère un peu, mais ç'est pour donner une idée, au cas ou il y aurais quelqu'un parmi vous qui aussi incroyable que ça puisse paraitre ne connaisse pas Charles Ingalls.
Je suis sure que même Clara sait qui c'est, malgré ses rapports distants avec la télévision.
Charles Ingalls est un mythe.
Pas sa femme, paradoxalement.
J'avance une théorie.
Caroline est trop parfaite, trop effacée, trop toujours d'accord avec son mari.
Charles lui à du caractère. Il est capable de s'emporter, de se battre, rarement, mais si il le faut, bref il a du caractère.
Caroline aussi, mais cette douceur écoeurante à mes yeux d'enfants manquait de relief.
Maintenant, je la vois différement, je comprends son courage, son abnégation et je me souviens aussi que parfois, elle faisait preuve d'initiative étonnantes.
Elle aimait ses filles autant que son mari, mais d'une manière différente.
Curieusement  je me sens plus proche de Charles.
Et par une curieuse association, je découvre dans Wikipédia que Linwood Boomer jouait dans la série. (le mari de Mary).
Linwood est le créateur d'une autre série très différente. Une sorte d'anti-petite maison.. Malcolm.
La pire famille qu'on puisse connaitre, apparemment.
C'est la mère qui porte la culotte et c'est à elle que je m'identifie.
Elle élève ses cinq garçons d'une main de fer.
J'adore Malcolm, j'adore toute la critique de la société américaine qu'on peut y voir en deuxième lecture.
Pris au premier degré, c'est souvent hilarant.
Toute la période ou le grand fils Francis, est plaçé dans une école militaire, la manière particulière dont Doowie perçoit la vie, la débilité assumée de Reese, et le regard de surdoué de Malcolm.
Le tout petit qui a tout compris de ses  aînés est machiavélique, le père plus enfantin que ses enfants..
Les seconds rôles, le copain en chaise roulante, ses parents névrosés, les professeurs.. sont particulièrement soignés.
Et pourtant, cette famille aussi imparfaite qu'elle soie, m'émeut davantage.
L'époque, le système D, les problèmes scolaires et financiers, mais surtout l'humour.
C'est surement ce qu'il manque cruellement à la famille Ingalls.. un zeste d'humour.
Alors, le parent idéal serait pour moi, un savant dosage d'humour, d'amour et d'imperfections.
Quoi de pire pour un enfant qu'un parent parfait? déjà, ça n'existe pas.. alors celui ou celle qui tente de faire croire à ses enfants qu'il est un,e saint,e
lui ment forcement.
Et les enfants détestent qu'on leur mente.
Ou pire qu'on ne leur donne pas d'explications, en omettant de parler des choses, en les gardant secrètes.
Ca se faisait beaucoup, dans le temps : les fameux secrets de famille qui ont fait tant de dégats.
Les enfants savent quand on leur ment.
Bon, trois heures du matin, j'arrête là.
Certainement, vous pensez à quelque chose, la tout de suite.
C'est le but.

03:07 Publié dans histoire vraie | Tags : parents.enfants, malade, malcolm, la petite maison dans la prairie, charles ingalls | Lien permanent | Commentaires (4) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

Le matin j'ouvre ton blogue comme un journal, avec mon café ou mes tartines....
C'est mon vécu à moi aussi, maman me soignant, j'ai trouvé moi aussi un rituel inspiré de maman pour mes petits gars...bon j'étais nettement moins malade quoi toi ^_-....la petite maison dans la prairie (qu'il m'arrive encore de regarder) et que je connais par coeur.....c'est vrai caroline était effacée, même un peu froide avec ses filles, mais c'était pour mieux les préparer à la vie dur qu'était la leur. Charles sans Caroline n'aurait pas pu être ce père aussi dévoué. J'ai vu Caroline se retourner les manches quand c'était necessaire et elle était aussi efficace que Charles, mais fallait bien nous montrer la différence du rôle du père et de la mère. Quand ils vendent leur maison à cette nouvelle famille de "ingalls"... plus jeune....Charles se fait plus rare et Caroline travaille dans le restaurant de Nelly, on l'a voit plus et tout en gardant cette discrétion s'impose bien. ma pointe d'humour c'était la famille Olson.....Hariet Niels et leur enfants me faisait mourir de rire...Mais à chaque épisode on versait notre larme de joie ou de tristesse. Je crois qu'aucune série ne m'a bouleversé à ce point, surtout le dernier épisode, j'ai pas souvenir d'avoir autant chialé devant la télé...Mes enfants n'ont pas du tout adéré, je suis contante que mon cher mari aime aussi cette série.
Pour se qui est des secrets de familles, qui sont très souvent des secrets de polichinel, je préfère moi aussi la vérité qui peut faire mal sur le moment mais qui peut évité de détruire une vie si c'est mal révélé plus tard....Nos enfants ont une capacité d'adaptation impressionnante, faut leur faire confiance.
Bon je vais voire si le deusième épisode de Dexter est sorti....ouh lala c'est très loin de Charles mais il a aussi des règles de conduite et des principes...^_- Bisous passe une bonne journée

Écrit par : Véro | 11/10/2011

j'adore malcolm lol;
quand la mère va chercher son fils soldat prisonnier dans une cabane , mes fils m'ont dit en riant : c'est toi
chaque maman fabrique sa vie avec ses enfants
je suis tout à fait d'accord avec toi ; le cordon ne se coupe pas , il s'étire indéfiniment; il transporte l'amour qui nous lie , comme il transportait jadis la nourriture vers le foetus ;

Écrit par : clara | 11/10/2011

la photo est superbe

Écrit par : clara | 11/10/2011

Ca c'est de la réponse !! merci souer!! je pense bien que mes souvenirs et les tiens sont liés à jamais. C'est très juste ce que tu dis sur Caroline.
Clara, l'épisode dont tu parles est un de mes préférés!!

Écrit par : cat | 12/10/2011

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