Bien à Bienne : Le présent de notre passé

Le présent de notre passé

24/06/2012 | Le présent de notre passé

Le passé de notre présent

par Bienabienne.bleublog.lematin.ch, dimanche 24 juin 2012, 02:15 ·

Forcement, on a tous un passé. On vit tranquilement et soudain, toc toc, le voilà qui s'annonce à notre porte.

Quand j'ai vu qu'Yves"aimait" une de mes photos, je me suit dit : tiens, il m'a reconnu.

Ensuite, je suis allée voir la vidéo qu'il à créé à base de photos d'époques.

Des années 80.

Elles sont troublantes ces photos.

Déjà, Yves est extrêmement doué.

Portaits ou personne en entier, les filles surtout qu'il a pris semblent donner quelque chose de très fort.

Elles sont belles, sexy même, et pour une fois, pas du tout ridicule, malgré les coupes et la mode de l'époque.

J'ai rarement vu des photos des années 80 aussi intenses.

Non, Yves ne m'avait pas reconnu.

Il a fallu que je ressorte ma photo -culte, pour qu'il se remémore qui j'étais.

Et puis, j'ai compris, il m'a expliqué et fait lire un article paru récemment dans Biel-Bienne.

Moi aussi ça me ferait plaisir que Biel-Bienne fasse un article sur mes injustices.

Genre : accusée à tort, elle vit un calvaire avec ses enfants.

Ou comment un prof peut en toute impunité ...

Et patati et patata...

Ca finira bien par éclater, cette histoire.

Je vous l'ai raconté 10 fois.

Parlons plutôt d'Yves.

Dans mon souvenir, c'était un ado sympa, avec un grand sourire.

Maintenant, c'est un homme en souffrance.

Le sort n'épargne personne, mais lui a dégusté.

Un chauffard alcoolique a brisé sa vie.

Il raconte comment pendant quelques instants, il est sorti de son corps.

Une expérience qui , à elle seule, change une vie.

La suite est terrible.

Je veux voir le positif, ce qui lui reste et pas ce qu'il a perdu.

Sa santé, son travail, ses amis..

Ses amis si nombreux du temps ou son sourire illuminait les journées à la piscine.

La souffrance n'aime pas la compagnie.

Lui reste alors, une femme très belle et des filles aux joues ornées de fossettes.

Ce qui me fait penser et dire qu'heureusement pour lui, il a pu préserver son essentiel.

Et tant pis si les amis des beaux jours ne supportent pas la pluie.

Par contre, ça il faut le dire : il n'est pas toujours facile d'avoir un ami qui va mal.

Et puis, les amis des beaux jours aussi, ont reçu leur lot de malheurs.

Personne n'est épargné.

Quand ce fut mon tour, j'avais l'impression que personne dans cette ville ne souffrait autant que moi.

Tout en ne comprenant pas pourquoi personne ne venait compatir.

C'était comme si je n'existais plus aux yeux du monde.

Comment pouvait-on afficher autant d'indifférence face à mes tourments?

Je le sais maintenant, mais à l'époque, je croyais vraiment que la pauvre victime que j'étais

méritais davantage de reconnaissance, et d'aide surtout.

La douleur aveugle.

De l'aide, j'en avais.

Mais je ne la voyais pas..

La peine est une cage dans laquelle on s'enferme.

Et le spectacle n'est pas beau à voir...

Quel que soie le côté duquel on se place d'ailleurs.

Aujourd'hui encore,  j'ai des restes d'émotions.

L'angoisse s'insinuait à travers mes organes comme un poison aux effets pernicieux.

Contagieux.

Et on ne comprends pas.

Comment ? tu souffre de me voir souffrir?

Mais qu'elle drôle d'idée?

A quoi ça sert?

Contente toi de compatir, de me plaindre et d'insulter ceux qui m'ont fait du mal.

On dirait que tu m'en veux d'aller mal?

Mais tu te rends compte un peu?

Tu crois que ça m'aide ?

Les reproches muets se balancent de part et d'autre.

Chacun rejetant sur son prochain sa propre misère..

Tout cela a-t-il un sens?

Bien sûr.

C'est tout l’intérêt.

La difficulté étant de ne pas quantifier ni comparer.

De se rappeler que les rôles sont interchangeables.

Peut-être qu'ainsi nous pourrons enfin avancer ensemble.

10:21 Publié dans histoire vraie | Tags : présent, passé, souffrance, résilience | Lien permanent | Commentaires (3) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

J'en ai les larmes aux yeux mes filles viennent vers moi et ma femme aussi, merci pour ce merveilleux article bisous à bientôt Yves Patricia Jessana Jada Jenifer

Écrit par : Yves Erismann | 24/06/2012

ton article est très beau

le malheur fait peur; les gens doivent craindre qu'il soit contagieux et s'en vont;

reste la substantifique moelle de la vie

Écrit par : clara | 24/06/2012

un bel article Cat !

Écrit par : didier | 24/06/2012

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