Bien à Bienne : La Fée noire (suite des Aventures extraordinaires de Gurduline)

La Fée noire (suite des Aventures extraordinaires de Gurduline)

20/05/2010 | La Fée noire (suite des Aventures extraordinaires de Gurduline)

La Fée noire se gratta furieusement la tête avec sa baguette.

L'inspiration lui faisait cruellement défaut.

Et puis, toute cette joie, ce bonheur étalé...lui donnait la nausée.

Saleté de Gurduline!

Cette sale gamine ne pouvait pas être aussi stupide que les autres adolescents?

 

Ca lui faciliterais la tâche.

En tant que représentante du mal parmi les fées, sa mission consistait à pousser la gnomette à la faute.

Le plus vite possible.

Elle y était parvenu relativement facilement les deux premières fois.

Un jeu de fée!

En parlant de fée...la Blanche commençait à l'énerver sérieusement : à faire sa crâneuse transformée en cygne, à coller Gurduline jour et nuit pour la protéger. à intervenir pour réparer ses fautes!

Franchement, elle n'avait pas une grenouille à changer en prince, ou un truc du genre? N'importe quoi qui lui aurais laissé le champ libre...

Mais même.. on aurait dit que la gnomette se doutait de quelque chose.

Qu'elle faisait attention de ne pas commettre La Faute, qui lui apporterais la troisième Marque.

Pourtant les jumeaux (charogne de gamins!) qui se disaient ses amis, ne lui avait rien dit.

Elle l'aurait su.

Elle avait ses informateurs...

Un léger sourire cruel se dessina sur ses lévres...dans son cerveau maléfique, une pensée se précisait..

Les jumeaux, justement! Voilà!

Elle se transforma aussitôt en foulque pour ne pas attirer l'attention, et pris la direction du plongeoir.

Les jumeaux s'y trouvait déjà, comme à leur habitude.

"Parfait" se dit la Fée Noire.. et maintenant, soyons subtile...

D'un coup de baguette magique, elle s'auto-mutila l'aile gauche, pour faire encore plus vrai, elle fit couler un peu de son sang par-dessus.

Puis. elle se rapprocha plus près pour que le frère et la soeur puisse la voir.

 

-Zargall! regarde, un canard blessé!

Les foulques détestent qu'on les traitent de canards, mais la fée Noire ne se préoccupait pas de ce détail, son plan fonctionnait.

-Ah oui, dit Zagall.

-Il faut l'aider, décida Zargalette.

La Fée Noire, se félicitait, ces deux crétins de gnomes seraient ses instruments. Elle retint le gloussement de satisfaction qui montait en elle.

Par contre, elle détestait tellement les gnomes que, lorqu'ils la sortirent délicatement de l'eau, elle ne put réprimer un frisson de dégout.

-La pauvre, se mépris Zargalette, elle tremble.

-Si Gurduline était là, elle lui tricoterais une couverture, plaisanta Zargall.

-Gurduline! bien sûr,elle saura quoi faire pour la soigner, dit sa soeur.

La décision fut vite prise, de toute façon, ils étaient toujours d'accord et ne se disputaient jamais.

 

Avec quelques branches et un cornet en plastique trouvé dans une poubelle du débarcadère, ils confectionnèrent

une sorte de brancard, sur lequel, ils déposèrent la foulque et s'en allèrent retrouver Gurduline.

 

Sur le chemin, ils croisèrent une autre foulque, qui couvait ses oeufs sur le marchepieds d'un bâteau amarré.

Une grosse et bonne maman foulque, qui remarqua tout de suite la supercherie. Elle voulu alerter les jumeaux, mais les foulques maitrisent difficilement le dialecte rugueux, proche du suisse-allemand, qui sert de llangage aux gnomes. Elles ne pouvait pas non plus abandonner son nid. Elle tenta quand même quelques "poot poot"

d'avertissement.

- On dirait qu'on la dérange, remarqua Zargall.

-C'est normal, dit sa soeur, elle protège ses oeufs.

Si les jumeaux s'étaient donnés la peine de suivre les cours de langues animales donnés par le vieux Varleaux, ils auraient compris.

Mais voilà..ils pensaient à tort, que savoir communiquer avec  un oiseau aussi commun ne leur apporterait rien.

Ils préféraient courir les bois, s'amuser à chaparder des objets, et toutes sortes d'autres bêtises.

Ce qui ne les empêchaient pas d'avoir du coeur, et c'est justement cet fait qui les rapprochaient de Gurduline.

 

Ils passèrent devant la fameuse raciine en forme d'éléphant qui annonce l'entrée du terrier de leur amie.

 

-Guuuurd!!

Bien sûr, les gnomes ont rarement des sonettes à l'entrée de leur habitation, pour s'annoncer, il fallaiit crier.

-Guuuuuuuuuuurdy!!crièrent en coeur les jumeaux.

 

La Fée Noire bouillonnait dans son corps de Foulque, elle allait enfin arriver à ses fins. Une fois à l'intérieur, il lui serait facile de semer le trouble et de pousser Gurduline à la faute.

 

Quand soudain, un fléche azzurée jaillit du terrier.

 

Trugnu enragé.

Personne ne l'avais jamais vu dans cet état.

Avant même que qui que ce soit puisse intervenir, le Trugnu bondit sur la fausse-foulque et lui planta ses ongles acérés dans la gorge.

Le sang gicla.

Ce fut ultra- rapide, le temps de cligner des yeux.

La foulque gisait à présent sur le sol, déstabilisée par une force inattendue chez un aussi petit Trugnu.

Il arracha un oeil de l'oiseau et se mit à tirer avec ses dents pour en briser le nerfs.

La fée noire lutait intérieurement pour ne pas se retransformer.

Les jumeaux, la bouche ouverte de stupéfaction restaient plantés, tenant encore le brancard vide.

Varlette, la voisine, alertée par les grognements trugnuesques, contemplait l'horrible spectacle avec une fascination morbide.

A présent, Trugnu arrachait l'autre oeil, la tête de l'oiseaux commençait à se détacher du corps.

 

Gurduline, absorbée par une broderie au point de croix, dans sa chambre tout au fond du terrier, ne se doutait pas une seconde du drame qui se jouait devant chez elle.

Les plumes de foulque volaient autour du Trugnu, qui mettait toute son énergie à les arracher une à une.

 

La fée Blanche qui veillait sur Gurduline sentit que quelque chose n'allait pas et se propulsa dehors.

Elle comprit tout de suite ce qui se passait vraiment.

D'un coup de baguette, elle retransforma son ennemie la Fée Noire ; honteuse et malmenée, celle-ci préféra quitter le secteur en maudissant ce misérables bestiau qui l'avait démasquer.

 

La fée noire est méchante, d'accord, mais elle est aussi stupide. Si elle avait réfléchi un peu plus, elle aurait vu les défauts de son plan.

 

Tout ce mal pour rien.

C'était d'autant plus bête que, si elle avait attendu, elle aurait obtenu sans peine ce qu'elle souhaitait.

Il est impossible que Gurduline ne fasse plus de faute, personne n'est parfait..

 

Zargallete et Zargall réalisèrent que la maman foulque avait essayé de les prévenir..et que chaque leçon est bonne à prendre. Par leur refus d'apprendre une langue qui leur semblait inutile, ils ont faillit apporter le danger dans le foyer de leur amie si précieuse. Ils décidèrent de rentrer chez eux

 

La Vie est bien faite, elle met sur notre chemin tout ce dont nous avons besoin.

Au lieu de s'interroger , de douter ou de rejeter, prenons ce qui nous est donné.

 

Et lorsque le petit Trugnu, si vaillant et courageux, vint se blottir auprès de Gurduline, la bonne fée blanche d'un dernier coup de baguette, lui avait fait sa toilette.

06:12 Publié dans conte | Tags : bienne, conte, fée, gnome, foulque, trugnu | Lien permanent | Commentaires (2) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

Yeeeeeeeeeeeeessssssssssssss !!! cet épisode est trop cool.... il ce passe pleins de choses et tu est prise dans l'histoire..
De plus il y a pleins de messages...
Merci et encore s'il te plaît :o)

Écrit par : Gisi | 20/05/2010

les amis de gurdy pris au piège de l'apparence, comme beaucoup,
un très bel épisode

Écrit par : clara1 | 20/05/2010

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