Bien à Bienne : L'expérience de l'âge

L'expérience de l'âge

19/06/2012 | L'expérience de l'âge

Dans la journée d'une femme en général et la mienne en particulier, il y a des jours qui comptent plus que d'autres.

Le 18 juin  2012 restera pour moi une date importante.

Pour de multiples raisons.

Principalement parce qu'aujourd'hui, j'ai respecté mon premier engagement de photographe alternative.

J'étais quand même un peu nerveuse. avant de partir, je me suis frittée avec mon ado de fils.

Je ne savais pas comment m'habiller, comment me coiffer, et bébé chouinait de plus belle tandis que je tentais de me maquiller la moindre.

A l'arrêt du bus, mes renforts m'attendaient ; soeur, fille.

Et nous voilà dans le bus direction Orvin.

C'est tout près, en bus,

quelques francs et on y est.

Notre destination : la Résidence les Roches.

Orvin.

Le cadre est magnifiques, orné de montagnes.

Le bâtiment spacieux, moderne.

Tout respire le calme et la propreté.

J'appréhende un peu, parce que c'est la première fois de ma vie que je mets les ballerines dans un home pour personnes âgées.

J'ai des idées pré-conçues.

Des images qui sont certainement vraies ailleurs, mais pas là.

J'ai découvert un endroit particulier, la gentillesse et le naturel de l’accueil que nous avons reçu, ma petite famille et moi, m'aurais mis totalement à l'aise si je n'étais pas si sensible.

Je me suis retrouvée seule un instant avec une dame qui souffrait, qui était toute seule dans sa chambre et ne pouvait pas se joindre aux autres pour les activités prévues.

Elle ne se plaignait pas, elle constatait seulement sa difficulté.

avec une dignité remarquable.

Elle à encore réussi à me donner un vrai sourire pour ma photo.

J'ai jusqu'à présent toujours eu de la peine à comprendre comment on pouvait aimer travailler dans un home pour personnes âgées.

Aujourd'hui, j'en ai un début d'idée..

Moi qui aime les parcours de vie, rencontrer des personnes qui ont passé 100 ans sur cette terre, c'est comme un chercheur d'or qui aurais trouvé une mine.

C'est bien simple, je suis tourneboulée.

Pendant deux heures, j'étais dans un autre monde.

Ce n'est pas tellement ce qui à été dit , mais bien plus les silences qui m'ont rempli.

Maintenant, je suis chez moi, je regarde mes photos et tout y est.

Je suis contente.

Doublement.

Parce qu'à Orvin, il y a aussi ma cousine Florence.

Quand je vois  la créativité qui explose à tout les étages de sa maison, j'ai l'impression que je suis chez moi..

On est reparti les bras chargés de vêtements, de menthe et de citronnelle et même un jacuzzi gonflable!

Ma cousine mérite un article à elle toute seule.

J'ai donc fait ces photos, mais je ne peux pas les montrer tout-de-suite.

Elles font partie d'un projet, il faudra aussi discuter les autorisations, et tout ça, c'est le boulot de Kyoo.

Kyoo qui est venue m’accueillir à la descente du bus.

Avec un grand sourire et un petit gag : dans les corridors, un luxueux matériel photographique attendait.

Elle à cru un instant que c'était le mien.

Par hasard, un autre photographe était présent pour réaliser un catalogue des locaux.

Un homme charmant qui n'a pas regardé mon appareil avec mépris.

Il aurait pu.

Au contraire, il s'est intéressé à mon travail.

Je crois même qu'il aurais préféré être à ma place.

Je le comprends.

Ces femmes qui tricotent.

Qui crochètent.

Chacune à sa façon.

Qui participent à ce beau projet de défilé en réalisant les modèles.

Et elles bossent!

Certaines si vite que j'ai du mettre mon appareil sur réglage "sportif".

C'est beau, ce qu'elles font, les bonnets sont tellement chouettes que j'en aurais bien piqué quelques -uns pour ma collection!

Maintenant j'ai hâte de les travailler ces photos.

Je vais en choisir une, qui ne montre pas de visage, mais qui symbolise mon propos.

Les autres, vous les verrez quand j'aurai reçu le feu vert.

177 photos plus loin, j'étais épuisée.

Tant d'émotions.

J'ai vu aussi l'unité de l'Arc-en-Ciel, qui est réservé aux personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer. C'est là que ma cousine bosse, de nuit.

Je me suis sentie privilégiée de pouvoir rencontrer ces gens.

Et ce n'étais pas fini.

Sur le chemin du retour, deux bonnes surprises suppléentaires m'attendaient :

Une jeune étudiante que je n'avais pas reconnu.

En fait, c'est la très jolie épouse de mon confrère-bloggeur-et-néanmoins-ami,

qui aimerait bien que je la photographie.

Elle est si pétillante d'énergie que deux bises plus tard, j'étais requinquée.

Pour bien terminer, un très joli message de Sandra, et là aussi, on parle photo,

on s'est compris, elle et moi.

Pour ceux qui me connaissent vous savez à quel point c'est important.

-Mais alors, tu ne photographie que des femmes?

Oh non, je photographie les hommes aussi, et il y a une séance prévue pour juillet dont

je me réjouie particulièrement!

-Aha!!

Mais non, c'est quoi ce "aha" plein de sous-entendus ? je suis une professionnelle, moi madame!

On touche avec les yeux, comme dirait ma mère.

13:04 Publié dans histoire vraie | Tags : expérience, âge, les roches, photo | Lien permanent | Commentaires (1) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

j'adore ;
j'adore ta photo qui a saisi le geste de la crocheteuse , et j'adore ton texte
je m'y retrouve;
un centenaire trop tôt disparu m'a beaucoup appris ;
je suis sûre que tout va être superbe

Écrit par : clara | 19/06/2012

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