Bien à Bienne : Frappée au coeur chap.23

Frappée au coeur chap.23

30/05/2010 | Frappée au coeur chap.23

Tout se passa très vite
D'abord, le ciel s'assombrit.
Ensuite, l'Essence apparu.
C'était extrêmement rare.

Gurduline qui était en train de rentrer tranquillement chez elle se sentit extrêmement seule.
Tout était noir autour d'elle.
L'Essence lui démontrait sa puissance.
Elle changea de forme plusieurs fois, passa du rouge intense au bleu lumineux, se scinda en deux, puis se rassembla en une sorte d'étoile brillante.
Gurduline ne l'avais jamais vu aussi distinctement.

Le Trugnu, restait étrangement calme dans son sac.
Gurduline avait peur, en même temps, elle attendait cet instant plus ou moins consciemment, au fond d'elle planait une sorte de soulagement mêlé de crainte.
Un sentiment bizarre.

-Gurduline.
Quelle drôle de voix.
D'ailleurs pouvait-on vraiment appeler ça une voix.
On aurait dit que le ciel et la terre s'unissait pour former un tout. Compact.
Au centre duquel se trouvait Gurduline.
Elle voyait des mots s'éclairer dans son esprits.
Elle SAVAIT que c'était l'Essence.
Qui, quoi d'autre?

TU AS COMMIS UNE FAUTE.
C'EST LA TROISIEME
RECOIS LA MARQUE

Cette fois, ce fut douloureux, très douloureux.
Le coeur de Gurduline se déchira.
Elle ne pouvait plus respirer.

Elle s'effondra sur le sol, à demi-morte.

Quand elle se réveilla quelques heures plus tard. Il faisait nuit.
Un rond de lumière l'éclaira.
Elle sentit qu'on la soulevait, qu'on l'enveloppait dans quelque chose.
Elle ne vit pas le minuscule corps de la fourmi qu'elle avait écrasée sans le faire exprès.
Elle ne voyait plus rien d'ailleurs.
Elle ne sentait que son coeur déchiré et un puissant sentiment d'injustice.

Hercule, la déposa délicatement dans son bateau gonflable.
Il était très en retard au rendez-vous mais il était venu quand même.
Son instinct d'humain si particulier...
Avec sa lampe de poche, il fouillait les bois autour du ponton
quand il découvrit Gurduline.
Comme lorsqu'elle c'était évanouie, quelques jours auparavant,
au plongeoir de la plage.
Tout les êtres sont liés, tout ce qui vit communique.
La connexion entre Hercule et Gurduline devait être très forte.

Hercule savait ou elle habitait.
Il vérifia que le petit Trugnu se trouvait bien dans son sac.
Il y était, profondement endormi

La lune éclairait la rivière ,il  fut facile au garçon de trouver la racine caractéristique qui marquait l'entrée du Terrier.
Ses parents, et les autres gnomes de la communauté, s'apprêtaient à partir pour la rechercher.
Munis de torches, de bâtons, ils formaient une colonne qui s'arrêta net quand le bâteau d'Hercule accosta.
Ils se figèrent dans un silence respectueux.
Hercule ne voulu pas les effrayer. Il parla d'une voix douce et le vieux Varleaux, qui comprenait le français traduisait au fur et à mesure.

-N'ayez pas peur, je suis votre ami, j'ai trouvé Gurduline couchée dans la forêt.

Des murmures respectueux parcoururent l'assemblée.
Avec un soin infini, Hercule déposa la gnomette, qu'il avait enveloppé dans sa casquette, aux pieds de ses parents.
Gurdula et Gurdulon, transi d'inquiétude, se dépêchèrent de l'emmener à l'intérieur.
Varleaux parla au nom de tous:

-Nous vous remercions ami humain. Vous avez sauvé un membre de notre clan et notre reconnaissance vous est acquise pour l'éternité.
Tout les gnomes s'inclinèrent en signe de gratitude.

Hercule se sentait coupable, si seulement il avait pu se rendre à temps au rendez-vous..
Il ignorait que l'Essence organisait aussi la vie des humains.

-J'espère que ce ne sera pas trop grave, Gurduline est mon amie, je tiens beaucoup à elle. S'il vous plait, laissez-moi revenir demain pour prendre de ses nouvelles.
-Bien sûr, ami humain, désormais vous êtes bienvenu parmi nous. Que l'Essence de la Terre nourricière, vous protège, vous et votre famille.
Le vieux Varleaux s'inclina encore une fois, et Hercule remonta dans son canot gonflable.

Cette nuit là, l'Essence apparut dans les rêves de toute la communauté.
Les parents de Gurduline la veillèrent toute la nuit.
Elle était consciente mais fièvreuse.
Le Trugnu faisait des aller-retour entre la rivière et le terrier. Il avait compris que sa chère Gurduline nécessitait des soins.
Il contribuait de son mieux en rafraichissant son petit corps dans l'eau glacée, il se secouait pour s'auto-essorer, puis se couchait sur le front brûlant de Gurduline.
Toute la nuit.
Quand le soleil se leva, la température de la gnomette redevint normale.
Son coeur la faisait encore souffrir.
Et toujours, ce sentiment d'injustice.





















03:38 Publié dans conte | Tags : conte, coeur, bateau, hercule, essence | Lien permanent | Commentaires (1) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

pauvre gurdy ; et oui l'injustice est un sentiment très douloureux ; la photo de cette collision d'étoiles est parfaite symboliquement

Écrit par : clara1 | 01/06/2010

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