Bien à Bienne : Discutons un brin Chap.21

Discutons un brin  Chap.21

28/05/2010 | Discutons un brin Chap.21

Habituellement, et traditionnellement, les gnomes connaissaient parfaitement les plantes et leurs effets. Ils savaient les combiner entres elles pour obtenir des poisons, des médicaments, ou des breuvages-ouvreurs-d'esprit.
Ils savaient aussi à quel point il est important de respecter les proportions, et surtout de ne pas abuser des bonnes choses.
Les breuvages-ouvreurs-d'esprit par exemple, étaient réservés aux anciens, lors des cérémonies.De toute manière, ils respectaient une certaine sagesse, qui les préservaient. Bien sur, comme partout, on trouvait des exceptions.
Valreaux, par exemple, dans sa jeunesse faisait partie d'un petit groupe qui passait son temps à tester tout ce qu'il pouvait : champignons, datura,salvia etc..Avec le temps, le grand-père de Varlette s'était assagit. Lui restait une grande expériences des drogues naturelles, de leurs effets et des moyens de les contrôler.
N'ayant pas été invité à déguster le filet de triton alpestre, il n'avait pu empêcher les convives subir les méfaits de la tritonite. Par contre, son intervention rapide sur sa propre famille permis de limiter les dégâts.
Si Papa Gurdulon s'étaient contenté de la recette classique du Triton panné à la Bressane, rien ne serait arrivé... Mais bon, grâce à lui et à la Fée Blanche, nul gnome n'eut à subir des conséquences trop grave suite à l'ingérence de ce met délicieusement trompeur.

Pour Trugnu, gratifié d'un magnifique os de Triton, rongé avec délectation, demeurait encore quelques signes typiques d'intoxication à la tritonite.
Tandis que les cheveux des gnomes concernés reprenaient leurs couleurs normales,la laine du  compagnon de Gurduline gardait encore sa teinte verte fluorescente.
Son comportement curieux indiquait que son organisme éliminait les substances nocives moins rapidement.
Gurduline s'en rendit compte en le découvrant sous un tas de pulls, tout tremblant et mouillé de sueur.
Elle s'empressa de le rassurer.

La Fée Blanche savait qu'elle ne pouvait pas éliminer totalement la tritonite, le corps devait faire une partie du travail tout seul, elle prescrit donc aux deux familles, des tisanes dépuratives et les mis en garde contre certains symptômes persistants.
Par exemple, il serait probable que leurs perceptions s'amplifient encore quelques temps.

Gurduline n'allait pas tarder à s'en rendre compte.
Au sortir du Terrier, le soleil qui caressait sa joue l'emplit immédiatement d'une félicité anormale pour quelque chose d'aussi anodin, mais ce qui arriva par la suite fut bien plus surprenant.
D'abord, elle trouva ça charmant.
Le premier brin d'herbe qui se présenta sur son chemin voulait faire la conversation.
-Bonjour Gurduline, dit-il d'une voix chlorophyllé.
Surprise, Gurduline s'arrêta net.
Trugnu ,dans son sac-à-Trugnu, s'agita nerveusement
-Il y a quelqu'un? demanda la gnomette.
-Eh bien voilà l'essentiel du problème, continua le brin d'herbe. Personne ne fait attention à moi.
Gurduline, regarda de tout les côtés pour trouver qui pouvait bien lui parler, mais elle ne voyait que des brins d'herbes..et comme jamais auparavant, ils ne s'étaient exprimés, elle n'imagina pas un instant que cela puisse être différent.
-Je suis devant toi, insista la voix plus fortement.
Cette fois, Gurduline, qui avait l'esprit de plus en plus ouvert sous les restes d'effet tritonitiaux, compris que c'était l'herbe qui lui parlait.
-Oh, excusez-moi, euh..madame...
-Monsieur! rectifia l'herbe.
-Pardon..euh, Monsieur, je ne savais pas que vous me connaissiez.
-Et pourtant je pousse juste en face de chez toi. Je te vois tout les jours et tout les jours tu passes devant moi sans me voir.
L'herbe poursuivi :
- Je parle au nom de tous les brins d'herbes derrière moi, nous avons des revendications.
Gurduline compris qu'il était sérieux et s'assit en tailleur pour mieux l'écouter.
-Déjà, nous demandons un minimum de respect. Un petit bonjour n'as jamais tué personne!
Les autres brins d'herbe ondulèrent en signe d'approbation.
-Ensuite, nous aussi, nous avons une âme, nous ne pouvons pas nous déplacer, et lorsque vous nous piétinez sans ménagement, nous ne pouvons pas nous sauver.
Gurduline n'avait jamais pensé à ce problème. Mais l'idée que sans le vouloir, elle avait ignoré et blessé quelqu'un lui procura un grand sentiment de tristesse et d'injustice.
- D'autant que nous ne demandons qu'à rendre service! continua le brin, sur un ton plus doux. Si tu savais, tout ce que nous savons!
Personne ne prête attention à nous. Nous entendons toutes les conversations Et par exemple..
Gurduline se pencha pour mieux l'entendre. Elle ne put pourtant savoir la suite.
-Gurduliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiine!
Maman Gurdula, toute inquiête, appelait sa fille.
En gnomette obéissante qu'elle était, Gurduline salua le brin d'herbe et lui promis de revenir le lendemain.

04:05 Publié dans conte | Tags : herbe, conte, bienne, gnome, hallucinations, perceptions | Lien permanent | Commentaires (1) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

et oui on ne voit plus ce qu'on a constamment sous le nez ; ton histoire est pleine de sagesse cat

Écrit par : clara1 | 28/05/2010

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