Bien à Bienne : Des gens bien, à Bienne et ailleurs

Des gens bien, à Bienne et ailleurs

20/05/2011 | Des gens bien, à Bienne et ailleurs

Je m'étais préparée, autant que possible à la disparition de mon chat.
Il était âgé. Exceptionnellement âgé.
Et ma peur principale était qu'il n'aie pas la fin tranquille qu'il méritait.
J'avais pris mes précautions.
Sur la terrasse, un filet de tissus l'aurait empêché de sortir par la porte du voisin.
c'est une des particularité de ma terrasse..
La porte du voisin..son bureau est attenant et il lui arrive d'aérer un peu, ou même
de passer par là quand il a quelque chose à dire.
Bonjour l'intimité!
Enfin bref...on a la fin qu'on mérite.
Ce qui est notable chez les chats , c'est qu'ils ont la faculté de décider de l'instant.
J'aimerais partir comme lui.
C'est ce que ma dit ma mère.
Et ça m'a touché, parce qu'elle sait qu'il était dans mes bras, serré contre mon coeur.
Son petit corps enveloppé dans une serviette de bain rouge.
Je n'osais plus regarder sa tête.
Elle ne lui ressemblait plus.
La vie qui l'habitait remplissait un espace qui avait disparu.
J'ai encore cette dernière image.
J'essaie de l'oublier.
Mais je n'ai pas pleuré.
Je suis heureuse au contraire, comme si j'avais passé et réussi un examen.
Pourtant, lorsque j'imaginais mon état à l'idée de perdre le chat de ma vie,
c'était terrible.
Pour l'instant donc, je suis étonnée : ça va.
Personne n'a eu besoin de me ramasser à la petite cuillère.
Je suis un peu sonnée, certes, mais j'ai toutes mes facultés intellectuelles.
J'ai même réussi à installer toute seule le programme que Dominique m'a apporté.
Merci Dominique!!
En parlant de Dominique, il me fait penser à Gisèle.
?? pas physiquement, bien sur, ni même moralement, afin si peut-être dans cette espèce de droiture qui émane de leurs personnes.
Il me fait penser à Gisèle, à cause de ce que j'ai ressenti lorsque nous sommes allées boire un verre pour la première fois.

Certaines personnes sont comme des cadeaux que la vie place sur votre chemin pour vous rappeler comme les êtres humains peuvent être.
ETRE.
En plus d'un nouveau programme pour mes photos, il m'a apporté une compilation des oeuvres de Nicolas Bouvier.
Tiens, voyons ce que dit mon amie Wiki : écrivain, photographe, mais surtout, voyageur infatigable.
Un de ses livres "l'Usage du Monde" est considéré comme un chef-d'oeuvre de la littérature de voyage.
Suisse. Né au Grand-Lancy et mort en 1998 à l'âge de 69 ans, cancer..
Salauprie de cancer!!
Il n’épargne décidement personne.
alors.. ça démoli ma théorie sur la fin qu'on mérite..
Ca marche peut-être pour .. pour qui au fait?
Non, ça ne marche pas du tout.
La mort est un mystère, un de plus.
On ne sait jamais comment on va mourir.
Certaines personnes m'ont dit : il mérite de mourir paisiblement, sans souffrir.
Je l'ai mal pris.
Qu'est-ce qu'on voulait me dire?
Qu'il aurait fallu le faire endormir?
Que j'étais incapable de me rendre compte de la prétendue souffrance de mon chat?
Parce que sinon, c'est clair qu'il mérite de partir paisiblement.
Comme tout le monde.
A l'exeption de ceux qui ont semé la haine et la désolation.
Ceux-là ne méritent rien.
Et si dans l'idée chrétienne de l'Amour de Dieu, nous serons pardonné de nos pêchés, alors?
A quoi sert l'Enfer?
J'ai du louper un épisode dans mon catéchisme...
C'est pas très logique tout ça.
Dans le fonds je préfère encore l'idée du mystère.
On ne sait pas.
Et que celui  qui n'est pas d'accord me jette.. me jette quoi?
Je n'ai pas envie de me faire lapider pour délit d'expression.
Heureusement, dans notre pays, on peut s'exprimer, douter, remettre en question, sans rien risquer.
On peut.. quoi que...
Regardez la géniale prestation de Yann Lambiel, qui crée le buzz pour Amnesty International, avec une pseudo-condamnation à 35 ans de prison
pour s'être moqué du Conseil fédéral.
Dans notre pays, on peut s'exprimer.
Le problème, c'est que du coup, on ne fait plus vraiment attention.
Les mots perdent ainsi leur valeurs.. et il faut des actions pour être remarqué.
Remarqué oui..mais écouté.. ça c'est une autre histoire.
Et on finit par payer.
C'est peut-être la seule chose qui est indéniable :
dans notre pays, on paie.
On nous apprends depuis tout petit.
Les banques nous envoient leurs petites tirelires à remplir, histoire de nous apprendre à économiser.
Économiser pour mieux payer.
Il reste
encore des gens qui savent donner, de leur temps, de leur compétence, de leur personne.
Des gens biens.
J'en connait quelques uns.

02:43 Publié dans histoire vraie | Tags : nicolas bouvier, dominique, léo, gisèle, ballon | Lien permanent | Commentaires (2) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

Le départ de Léo me fait penser à celui de papa. Voilà maintenant 10 ans qu'il est parti. C'est lui qui a décidé de son moment. C'était avec moi. Même si il souffrait, je pense qu'il est parti sereinement, entouré d'amour. C'est comme ça qu'on devrait tous partir. Mon grand garçon a été très touché, depuis hier il a de gros chagrins. Il m'a demandé "Maman si je vois une étoile filante et que je fais un voeux, tu crois que Léo peut revenir?"
J'ai trouvé ça très touchant.
Le petit est plus détaché, lui m'a dit "c'est pas grave maman, il nous reste les têtards"
Ils ont tenus a lui laisser un petit souvenir. Je te les apporte samedi.
Je vous embrasse et je me réjoui de vous revoir.

Écrit par : Véro | 20/05/2011

après la mort on est engourdi ; l'absence vient après ;
et tu as écouté ton coeur , tu savais ce qu'il fallait pour leo
des gens qui savent tout mieux que tout le monde , on en voit tous les jours ,
à nous de ne pas leur donner l'importance qu'ils n'ont pas

Écrit par : clara1 | 20/05/2011

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