Bien à Bienne : Conte d'Internet

Conte d'Internet

28/03/2012 | Conte d'Internet

Congratulations Madame Machin! Vous avez gagné 80000 dollars à une loterie ou vous n'avez jamais participé.
Quelle chance!
Madame Machin n'en crois pas ses vieux yeux.
Elle clique de ses doigts dévorés d'artrite sur la petite enveloppe qui va ouvrir le message.
Comme on lui a appris, au cours d'initiation internet de la Migros.
Jetant un oeil sur la photo de son défunt mari, accroché au mur (la photo pas le mari) et lui parle,
comme en l'en a pris l'habitude depuis qu'il n'est plus.
Ses petits enfant aussi, elle ne les voit plus. Ni ses enfants d'ailleurs.
Pourtant, ils sont bien vivants , eux.
Elle aussi : vivante,  mais seule, tellement seule.
-T'as vu ça Henri? on à gagné à la loterie!
Sur la photo, les sourcils broussailleux d'Henri semblent indiquer un léger intérêt.
Elle continue.
-Si, si! je t'assure!! attends je vais voir ça mieux.
Sur la table à côté d'elle, elle saisi ses lunettes et doit coller son nez sur l'écran pour arriver à percevoir quelque chose.
Il faudrait qu'elle les change.
Elle soupire.
Avec son A.V.S. elle touche à peine que quoi payer son loyer et faire quelques commis chez Denner.
Mais là, tout va changer!
-Combien y z'ont dit? 800.00 dollars. Je comprends pas bien. Ca fait combien en francs suisse?
Elle recule un peu et voit un carré qui clignote : "click here".
-Click, ça dit. Je clique alors.
Et elle clique.
Apparait un questionnaire.
Heureusement pour Madame Machin, il est en anglais, ça lui évitera de donner son numéro de compte , son mot de passe et toutes les indications nécessaires pour se faire plumer.
Elle est désespérée.
Heureusement, elle n'a pas encore appris à utiliser le traducteur automatique.
Un peu plus tard dans la soirée.
Madame Machin s'installe à nouveau derrière son ordinateur.
-Je vais consulter mon courrier, Henri.
Sur la photo, les sourcils ont l'air un peu agacés.
Un début d’Alzheimer et Madame Machin ne se souvient plus qu'elle l'a déjà fait.
Le mail de la loterie n'apparait plus en gras, elle n'y prête plus attention, par contre, elle remarque un autre message.
"Important, urgent, ouvrir en priorité."
-Hooula Henri!  C'est peut-être des nouvelles des enfants!
Pleine d'espoir, elle clique.
C'est français.
"Chère Madame Machin.."
Elle est un peu déçue, ce ne sont pas ses enfants, mais c'est bien à elle qu'on s'adresse, alors, elle poursuit.
"Je m'apelle Marie Machin.Après de longues recherches  j'ai découvert que nous avions des liens de parenté.Nous sommes cousines au 42ième degré.
-Henry! c'est incroyable! c'est la famille qui m'a retrouvé!
Elle poursuit nerveusement.
".. d'après des sources officielles  irréfutables".
-T'as vu ça Henri, c'est officiel! C'est écrit. C'est sur!!
"Le dossier avec toutes les preuves est à votre disposition auprès de Maître N'Diaye, quartier 12, Ouagadougou.
"La constitution de notre arbre généalogique m'a couté mes économies, mais je ne le regrette pas. Je suis si heureuse de vous avoir enfin retrouvé".
Madame Machin écrase une larme.
Tant de désintéressement, et grâce à la magie d'internet, un part de la famille lui revient.
"Je vis avec ma mère qui est paralysée suite à une longue maladie. Mon père est mort dans un tragique accident d’hélicoptère, et nous sommes bien embêtés présentement.
Car mon petit frère aurait besoin d'une opération des yeux, sinon il va rester aveugle.C'est pour cela que ma joie de vous retrouver chère cousine s'assombrit quand je pense à nos dures conditions de vie.
Tout mon espoir réside en vous, il n'y a que vous qui pouvez nous sauver la vie.Nous sommes tous tellement désespérés de ne pas pouvoir payer le billet d'avion pour qu'il puisse venir se faire opérer dans un hôpital suisse.
Je sais que vous ne pourrez pas rester indifférente face à un enfant de votre famillle. Vous pouvez nous envoyer la somme avec Western Union.Dakar, pour Monsieur Malik N'Dialo, qui est mon époux.
Madame Machin est effondrée.
Elle ne dort pas de la nuit.
le lendemain, elle se rends à la banque et vide son compte de ses maigres économies.
Heureusement.
Au guichet de Western Union, il y a Mlle Lala.
Mademoiselle Lala en a déjà vu de toutes les couleurs.
Elle comprends tout de suite que Madame Machin ne connait pas ces gens à qui elle allait envoyer son argent.
Patiemment, elle lui explique qu'elle est victime d'une arnaque .
Madame Machin à eu de la chance.
Une fois rentrée à maison, elle regarda la photo de son cher Henri.
Il avait l'air soulagé

03:09 Publié dans histoire vraie | Tags : conte, internet, arnaque | Lien permanent | Commentaires (3) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

Et pourtant malgré ça y'en a encore tant qui se font avoir par ces mails bidons. Il faudrait plus de Mlle Lala....Heureusement à Bienne on en a une...^_- bisous bonne journée

Écrit par : Véro | 28/03/2012

les arnaques fleurissent sur le net,
j'ai réussi de justesse à éviter à mon amie fanfan d'envoyer de l'argent à un médecin prisonnier en afrique et qui avait besoin d'argent pour passeport et autres.............

Écrit par : clara | 28/03/2012

Ma chère soeur, tu étais avec moi quand nous avons vu Mlle lala qui, même si nous ne faisions qu'envoyer quelques dollards, s'est donné la peine de nous prévenir de ce risque. Clara, mon histoire est fictive, mais la tinne est bien réelle et c'est toi la Mlle Lala de Fanfan.. qui n'en loupe pas une :).Ces arnaqueurs sont des criminels dangereux.Quand je pense à Fanfan, je me dis qu'elle à du coeur, trop peut-être, que les émotions de ses aventures lui donne raisons de vivre, mais elle à de la chance d'avoir une amie comme toi, moi aussi d'ailleurs. :)

Écrit par : Cat | 29/03/2012

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