Bien à Bienne : Cartons du coeur et bois flottants

Cartons du coeur et bois flottants

25/06/2010 | Cartons du coeur et bois flottants

Presque la pleine lune...
Clara qui habite en France et compati à mes difficultés me demandait hier :
- Vous n'avez pas les Resto du Coeur?
- Eh non, chère amie, ici, on est en Suisse, nous avons les Cartons du Coeur.
La classe intégrale. Imaginons, vous avez un trou passagé dans votre budget, alors, vous saisissez votre téléphone et vous appelez le numéro
des Cartons du coeur.
Au bout du fil, une charmante dame ou un charmant monsieur vous réponds :
-Carton du Coeur, bonjour.
- Bonjour, c'est moi..vous vous rappelez? vous m'avez déjà aidé un peu avant Noël...
- Oui, bien sûr, je vois votre carte, vous habitez toujours au même endroit?
- Non, on a déménagé, maintenant on est là.
- Attendez je note. Là. Voilà. Alors on va vous aider, ne bougez pas, on arrive.
- Super, merci beaucoup, à toute à l'heure.
Deux heures plus tard, une voiture avec un grand coffre s'arrête devant chez vous. Et là, vous avez, soit le grand habitué, genre membre fondateur qui en à vu de toutes les couleurs et vous regarde avec une méfiance à peine dissimulé...
Soit, la nouvelle, genre dame patronnesse en plus mince (dans mon esprit torturé les dames patronnesses sont toujours en surpoid).
Donc, celle-ci est mince. Elle à fait une effort inversé pour son habillement.
C'est-à-dire qu'elle tente de "faire pauvre". Ceci dans l'intention louable de ne pas étaler ses moyens devant les yeux des mal-nantis qu'elle ira ravitailler.
Mais le pauvre n'a pas que des yeux, il a un cerveau aussi, la plupart du temps, et remarque les ongles manucurés, les souliers vernis, le pantalon trop bien coupé et repassé, la veste griffée.. et le brushing laqué.
La dame à des consignes, elle ne doit pas poser les questions qui  brûlent ses jolies lévres rougealèvrées. Elle se retient. Ca aussi, le pauvre le remarque. Elle se retient de parler, mais son regard qui furtive partout en dit long sur ce qu'elle pense.
Les meubles dépareillés, la vaisselle pas faite, le vieux chat tout maigrichon...
Le pauvre à envie de lui expliquer, de se justifier. L'incendie qui à ravagé tout ce qu'il avait, l'enfant malade dont il faut s'occuper, le chat malade aussi et ses médicaments qui coûte la peau du ..ul.
Mais personne ne dit rien.
On déballe les cartons, qui n'ont de cette matière que le nom. On vide les caisses en plastique de leur contenu.
Le pauvre est content, son frigo va se remplir, les briques de lait, de jus d'orange... les boîtes de thon, d'ananas et de petit pois taille xxl. etc.. etc.. car Monsieur Carton a pensé à tout, le papier de toilette, le dentifrice, le pauvre n'aura plus faim et sentira bon. Et pour terminer, joie ultime..tada... roulement de tambour... l'enveloppe. The enveloppe. Pudiquement, le pauvre ne l'ouvre pas tout de suite
mais il sait ce qu'elle contient, plus ou moins...de bons ou d'argent pour s'acheter ce qu'il veut. Ce qui est curieux, c'est que plus le temps passe et plus le contenu de l'enveloppe diminue. Il y a une raison logique à ça, les méchants junkies.
Les "méchants junkies" sont une catégorie de pauvre à part, qui ne s'intéressent que très peu au contenu des cartons et beaucoup plus au contenu de l'enveloppe. D'ou pénalisation du pauvre. Pénalisation relative car les cartons sont bien conçu et franchement, le pauvre, même s'il ne touchera jamais aux boites de haricots (le pauvre n'aime pas les haricots) qu'il remisera avec celles de la dernière fois. Les enfants du pauvre se jettent sur les plaques de chocolat et le pauvre utilise les 20 francs de l'enveloppe pour s'acheter du pain et des cigarettes. Pendant quatre jours, c'est la fête dans l'appartement du pauvre. Devant son frigo débordant, il écrase une larme.
Voilà, ma chère Clara, c'est ainsi que ça se passe chez nous. C'est beau, ça aide bien, c'est un coup de pouce qui ne pourra être renouvelé que dans trois mois, sauf exception. Et lorsque l'on remercie le vieil habitué du portage de carton, il sort invariablement la même phrase :
- Faudrait pas que ça devienne une habitude.
Le pauvre est susceptible, mais sur sa table pleine à craquer trône le prix de son silence. Alors, il bredouille :
- Euh non... mais il n'en pense pas moins.
N'oublions pas que le pauvre se passerait bien d'être pauvre, que ce n'est pas forcement de sa faute.. et que s'il pouvait choisir, il aimerait bien avoir une voiture, partir en vacances ou même seulement se payer un "double giant" au Mc Do au lieu de baver devant sa télé. Heureusement chez nous, les pauvres ont quand même la télé. On en trouve parfois sur les trottoirs. Oui, oui, Clara, sur les trottoirs! Et elles fonctionnent parfaitement, parfois il y a même la télécommande. Sinon, le pauvre se lève pour changer de chaîne.
A ce point là de mon histoire, je me demande l'effet qu'elle ferait sur un pauvre plus exotique..un pauvre africain par exemple...
Comme quoi, tout est relatif. Surtout la pauvreté.
Je me souvient, la première fois que j'ai téléphoné, les cartons débutaient et faisaient encore les courses en fonction des familles...
Et moi, naïvement, j'osais demander du pain complet...
Les pauvres ont de ces idées, parfois..
Voilà, Clara, tu vois, je ne suis pas à plaindre. Enfin, pas tant que ça. J'ai encore ma petite dignité...Et internet!! quel beau pays!!
Disons que j'aimerais emmener au moins une fois mes enfants en vacances... Heureusement qu'avant de me retrouver dans cette situation, j'ai eu le temps de voyager.
Et j'ai bien l'intention de devenir riche et célèbre avec mes contes!
Comme dirait un de mes ami étranger:
-Quoi, tu reçois de l'argent de l'état et tu te plains parce qu'il arrive en retard!?
Relativité..relativité...

Devant le théatre municipale, un essaim d'abeille squattait les marches du Théatre de la vieille ville. Dans les bureaux d'en face, un homme n'en menait pas large, une seule piqure de cet insecte et... Ca serait dommage, -cet homme charmant ayant la dure tâche de quider mon insertion professionelle, je n'aimerais pas qu'il lui arrive quelque chose de fâcheux


Vous savez que je collectionne les beaux bois flottants que je trouve aux abords de mon lac. Je suis fascinée par ces branches qui restent si longtemps dans l'eau qu'elles se patinent, deviennent légères, et prennent des formes étranges.
Imaginez, j'arrive au bord de l'eau et, le choc. Devant mes yeux ébahis, le rêve, à portée de main. Une montagne de bois flottants. Et pas les petits que je trouve d'habitude, non. Des grands, des énormes, des immenses de ceux qu'on ne trouve que dans des endroits inaccessibles. J'ai fais des photos. Voyons si elles sont bien.
Vous voyez le tronc au premier plan? avec une tête de cerf, juste au pieds de ma fille. Il est sur ma terrasse maintenant.
Les ados, c'est ch.... parfois, ça mange beaucoup, ça rigole pour des blagues débiles, mais ça m'aide à porter des troncs qui pèse une tonne.
A demain , j'espère with all my love!!

02:56 Publié dans Lac de Bienne | Tags : lac, bienne, bois flottants et guêpes tueuses | Lien permanent | Commentaires (2) | Trackbacks (1) |

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sarouel femmes

Bien à Bienne : Cartons du coeur et bois flottants

Trackback par : sarouel femmes | 22/10/2012

Commentaires

à chaque pays sa façon et en france à chaque commune ; l'état fait peu et rien pour les moins de 25 ans ; les villes font ce qu'elles peuvent suivant leur sensibilité et les associations pareil ; dans ma commune les gens peuvent faire leurs courses et ne payent qu'un tout petit pourcentage , mais ils prennent ce qu'ils veulent ;
ah le regard de ce qui ont!!!!!!!!!!!!!il est partout le même

Écrit par : clara1 | 25/06/2010

J'aime la réponse de ....désolée Diane, c'est mon blog...et je n'aime pas qu'on le salisse

Écrit par : Diane | 27/06/2010

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