Bien à Bienne : Capitaine de sa vie

Capitaine de sa vie

13/10/2012 | Capitaine de sa vie

Vendredi soir...

Je sens le stress ...

Les demandes qui s'accumulent, les problèmes non-résolus, la fatigue, bref... je décide de faire quelque chose pour moi.

Oh, c'est tout simple, une petite ballade au bord du lac, mais qu'est-ce que ça fait du bien.

Je sens les larmes qui coulent.

Je ne suis pas triste, c'est la fatigue.

Alors je laisse et je suis contente de n'être pas maquillée.

Ma peitite fille est si heureuse de descendre de sa poussette pour courir voir les canards.

Mon coeur de grand-aman ne palpite que pour elle, dans cet instant et la peur terrible qui lui arrive quelque chose.

Je sais que je plongerais sans hésiter mais je préfère que ça n'arrive pas.

Comment pourrait-elle comprendre que c'est dangereux, profond?

Sa mère, 20 ans plus tôt, m'avait fait le coup.

Je croyais stupidement qu'elle savait déjà tout.

Grave erreur.

Le lac ne l'impressionanait pas.

L'eau déjà très froide non plus.

C'est joyeusement qu'elle a sauté dedans.

Et heureusement, à cet endroit là, vers les gros rochers qui bordent le lac, il n'est pas si profond.

Ca n'a duré qu'une demie-seconde pour que je la rattrape, mais elle était complêtement trempée.

 

Alors forcement, je me dis  : telle mère ,telle fille !

Ca c'était passé si vite, je n'ai pas eu le temps de faire quoi que ce soit.

Mais je ne me ferai pas avoir cette fois.

Je la tiens par son capuchon.

Elle s'assied, bien gentiment à côté de moi.

Elle sent ma peur, mais elle s'en fiche.

Elle tente une ruse : en faisant mine d'aller s'assoir un peu plus loin.

Genre : je suis une grande fille.

Mais je la connais ; je sais qu'elle ne s'installe que pour tromper l'adversaire.

Et que si je relâche mon attention une demie-seconde, elle va s'élancer.

L'eau est toute proche et très profonde à cet endroit.

Alors bien sûr, je ne me relâche pas.

Je continue de la tenir, qu'elle le veuille ou non.

Je comprends qu'elle veuille voir les canards de tout près, et là il y en a beaucoup.

Mais je n'arrive pas à me relaxer dans cet endroit si potentiellement dangereux.

Alors, je la prends son mon aile et je l'emmêne plus loin.

On longe le lac.

Là , curieusement, on dirait qu'elle à compris. Lorsque son  bâton tombe sur les rochers, elle

le réclame, mais ne va pas le rechercher elle-même.

Je reste quand même tout près.

On ne sait jamais ce qui peut passer par la tête d'une aussi petite fille.

Elle a 17 mois.

Dans quelques temps, elle vivra son deuxième Noêl.

Mais cette fois, elle sera debout, elle s'exprimera. Elle s'émerveillera devant le sapin.

Et jouera dans les cartons de ses cadeaux.

Vous avez remarquez? On dépense des sommes folles pour faire plaisir aux enfants, et ils s'amusent plus avec les emballages, surtout si ce sont des cartons assez grand pour s'y glisser.

Je me réjouie déjà.

Maintenant, je suis le chef de ma famille et la tradition de Noêl est très importante pour nous.

Pour mes enfants, pour ma mère. C'est ça notre famille depuis des années.

Mais  peut-être que nous le ferons avec ma soeur et ses enfants? je l'espère.

J'adore mes neveux qui adorent leur cousine et réciproquement.

Toute une chaîne d'amour.

Je repense à la confidence d'une amie , sur les agissements coupables d'un cousin pervers.

Elle me le racontait comme une anecdote.

Parce que personne n'avait rien fait.

Alors qu'elle en avait parlé.

J'en ai entendu souvent des histoires comme ça.

Je déteste, non, je hais profondement cette mentalité qui vise à couvrir les actes d'un membre de la famille pour ne pas attirer l'attention sur elle.

Au prix du sacrifice de l'innocence.

Comme si ça ne valait rien.

Par contre, on accordera beaucoup d'importance à ce que la même petite fille ne mette pas ses coudes sur la table.

Ou qu'elle soie bien coiffée.

Comment voulez vu qu'une fois adulte, la même petite fille en question n'aie pas un sens des valeurs bousculé?

Une fois devenue femme, elle continuera à croire que son apparence vaut plus que le mal qu'on peut lui faire.

Alors, avant de critiquer ou de jalouser ces femmes qui semblent si préoccupées d'elles-mêmes qu'on les croit imbues de leur personne voir superficielles, posez vous la question ; et si les apparences étaient trompeuses?

Elles le sont tellement souvent.

Très souvent, ces femmes là, justement celles qui soigne tellement leur extérieur sont pourrie à l'intérieur.

Alors, forcement, elles se croient mauvaises.

Certaines comprennent qu'elle sont victimes et passent toutes leur vie à reproduire ce schéma.

Parce que c'est tout ce qu'elles connaissent. Et le changement fait peur.

Elles chercheront de nouveau bourreaux pour rejouer sans cesse la même tragédie.

Ou alors, elles trouveront des hommes-enfants qu'elles pourront choyer sans risque.

Mais aucun des deux ne les rendra heureuse.

Ou bien encore, elles feront comme moi : elle seront abstinente.

Comme ça, elles ne risquent rien.

Je ne risque rien, mais j'admire profondement ces femmes qui même si elles n'en tire pas le bonheur qu'elles méritent, s'impliquent dans une relation qu'elles tenteront de rendre satisfaisante.

Je n'ai pas, plus, ce courage.

Ni cette générosité.

Plutôt nue qu'en fourrure...

Je veux croire que la guérison est possible.

Qu'à force d'avancer les enfants abusés, filles ou garçons d'ailleurs, sauront se débarasser ce ce truc mauvais qui ne leur appartient pas.

Je crois qu'il faut commencer par là, si on veut guérir.

Déjà identifier l'offense.

Ensuite constater à quel point elle est destructive.

 

D'ailleurs ,dans le dictionnaire des synonymes,sous "offense" on trouve "dégradation".

Et là, il faut décider de s'en débarasser, une fois pour toutes, on en veut plus.

On en arrive à la colère, à la peine, à toutes sortes d'émotions qu'il faut gérer, les unes après les autres.

Elles n'ont pas d'ordre précis, ça dépends des personnes.

C'est un processus qui ressemble à celui du pardon.

Parce qu'il faudra aussi passer par là.

C'est certainement le plus dur : comment pardonner l'impardonable?

Pardonner à l'offenseur, mais aussi à soi-même de n'avoir rien pu faire.

Si on y arrive, ça va tout de suite mieux.

Le poison cesse d'agir.

On oublie pas au passage que pardonner ne signifie en aucun cas reprendre contact avec la personne qui nous a fait du mal.

Ou faire comme si de rien n'était.

On pardonne, mais on oublie pas.

Et on choisi librement si oui ou non on veut garder le contact.

Pourant même à ce stade, la douleur persiste.

Chez certaines, une souffrance si grande que rien ne semble pouvoir la calmer à moins de s'abrutir d'alcool ou de médicaments.

Pourtant, un jour, elle diminuera, et l'espoir renaîtra.

Parce que le dernier paramètre dans le processus de guérison est aussi le seul qu'on ne contrôle pas.

Le temps.

Comme le corps, l'âme et le coeur ont besoin de temps pour cicatriser.

C'est pas plus bête que ça.                                                                          

Je le sais parce que c'est ce que je vis actuellement.

Peut-être que, pour comprendre comment j'ai fait, je devrais relire ce blog depuis le début.

Parce qu'entre ce moment et mainteanant, mon niveau de souffrance c'est abaissé d'au moins 90%.

J'ai recommencé à sourire, à rire, à espérer.

A croire en les autres et en moi-même.

Même si je doute encore parfois, ça n'a plus rien à voir.

J'écris tout ça, parce que j'ai de l'espoir.

L'espoir d'aider au moins une personne qui me lira.

Je ne pense à personne en particulier.

Hier j'ai reçu sur Facebook un commentaire d'une amie qui se retrouvait dans mes écrits.

Ca m'a donné l'idée d'utiliser cette possibilité pour aider quelqu'un.

Sur les 9000 visites mensuelles à ce blog, combien viennent-elles de personnnes qui souffrent?

Quand aux autres, celles qui ont l'avantage de se sentir bien, continuez comme ça! :)

Le monde n'est pas divisé en deux parties, je le sais bien.

Ceux qui souffrent se sentent souvent très seul.

Si c'est votre cas, surtout ne perdez pas espoir, ça va allez mieux.

J'en suis la preuve vivante.

Les épreuves ne s'arrêterons pas, mais vous pourrez les affronter sans crainte.

Et même, si, si, je vous assure, vous souhaiterez en avoir pour avancer encore.

03:15 Publié dans histoire vraie | Tags : enfant, importance | Lien permanent | Commentaires (2) |

Commentaires

c'est un très beau texte et une magnifique photo

Écrit par : clara | 13/10/2012

^_^

Écrit par : Véro | 14/10/2012

Écrire un commentaire