Bien à Bienne : Burn-out

Burn-out

30/06/2011 | Burn-out

Burn-out

Imaginez une bougie, une belle et luxueuse bougie parfumée aux huiles essentielles précieuses.
Bur-out, "fin de brulâge" c'est le terme anglais utilisé pour décrire l'instant ou, après avoir éclaités pendant de longues heures, sa flamme vacille et tremblote, avant de s'éteindre.

C'est par cette métaphore terriblement efficace que  Herbert Freudenberger, psychothérapeute et psychiatre américain décrit pour la première fois les effets de burnout.
La brulure interne.
A la base, il travaillait dans une clinique accueillant des toxicomanes. Une "free-clinic" qui fonctionne en partie grâce aux jeunes bénévoles qui y travaillent.
Herbert remarqua qu'au bout d'un certain temps, bon nombre d'entre eux présentaient les mêmes signes d'épuisements psychique et physique.
C'était les années 70. C'est donc, l'origine de la description des symptômes de cette affection.
B.O.S. burn-out syndrom.
Une maladie qui frappe les Battants, ceux qui s'impliquent émotionnellement et physiquement dans leur travail, tellement qu'arrive l'instant du craquage.. et ils perdent toutes motivations.
Bien sûr, je résume, les recherches, les observations sur les stratégies d'évitement, par exemple utilisées par les personnes atteintes pour tenter de le surmonter sont très intéressantes.
Surtout pour quelqu'un comme moi qui se passionne tant pour les parcours humains.
Ce que je note, entre autre, c'est que Herbert lui-même ainsi que d'autres chercheurs qui se sont consacrés au burn-out, se sont rendu compte que ça leur arrivait aussi.
Finalement, ce qu'on remarque le mieux chez les autres, c'est ce qu'on vit soi-même. Ce que l'on connait.
Alors, forcement, si je vous en parle aujourd'hui, c'est que ça me touche de près.
Je connait des gens à qui ç'est arrivé.
Et ça m'arrive à moi aussi.
Je vous rassure, pas en ce moment.
Mais je me dis qu'il faut y faire attention.
Surveiller les signaux d'alarmes, qui sont différents d'une personne à l'autre.
Il y en a qui vont tenter d'éviter, et d'autres qui vont bosser encore plus.
Mais dans les deux cas, ils  tombent malade quand même.
Les signaux?
Ca peut être des rhumes à répétition, l'organisme qui dit : "Hé Zezet! je commence à avoir de la peine à me défendre". Des maux de ventres répétés.
Mais aussi, des insomnies, des problèmes nerveux.
Et puis, on est moins efficace.
Certains se tournent vers l'alcool. parfois, les médiaments.. et ça peut aller jusqu'au suicide.
Ca ressemble beaucoup à une dépression, mais la différence essentielle réside dans le fondement.
Le burn-out est une maladie de travailleur.
Qu'importe qu'ils soient payés ou non. Riches hommes d'affaire, médecins, avocats ou bénévoles, mères au foyer...
Le point commun c'est un déséquilibre entre les efforts produits et le résultat escompté.
Comme pour ces jeunes gens qu'observait Herbert dans sa clinique, tant d'efforts pour aider les autres et le découragement devant une tâche impossible à accomplir sans frustration.
C'est pour celà que c'est à la fois logique et injuste, quand le burn-out attaque des professeurs ou des infirmières.
Mais aussi des artistes.
Il semblerait qu'un des moyens pour l'éviter consiste à dépersonnaliser  la tâche...tiens, et pourquoi je pense à Clara?
Parce qu'elle disait "MES malades". Alors, elle me dira peut-être :
-Oui, mais moi c'est pas pareil, c'est mon dos qui..
Ou alors, peut-être que comme moi, elle se reconnaitra dans la description.
On se donne, pour ses enfants, ses patients, ses clients..SES.. et à force, il ne reste plus rien de soi.
L'autre jours, j'ai vu un reportage avec un policier d'urgence et un jeune homme désespéré qui pleurait sur son épaule.
Après son départ en ambulance, le journaliste demande au policier :
-Alors? ça vous fait quoi, tant de détresse.
Réponse du policier :
-Rien.
Grand sourire. L'homme est bien droit, en pleine forme.
Il continue :
-On est obligé, sinon, on ne tiendrait pas longtemps.
Et pourtant, durant l'intervention, l'homme c'est montré patient, compréhensif, humain, quoi.
Compatir et réagir, mais ne pas s'impliquer personnellement.
Savoir garder la distance nécessaire.
Voilà.
On EST pas son travail. On FAIT  un travail. Et jamais, au grand jamais, le travail ne doit être plus important que la santé de celui qui l'exerce.
Pour son propre bien, mais aussi celui des autres.

Le burn-out, c'est donc le résultat d'un ensemble de causes liées au travail.
Donc, restons vigilant.
Afin de ne pas encore empirer la situation.

Parfois, il faut apprendre à dire non.
Pas besoin d'être sec, ou définitif.
On a le droit :
Le droit de pas pouvoir.
Le droit de pas savoir.
Le droit d'être occupé.
Le droit de changer d'avis.
Le droit d'aimer.. ou pas.
Aujourd'hui, je me suis réveillée, fatiguée..
Épuisée.. pas assez récupéré.
J'ai réussi à avancer un peu .
Mais moi, c'est la nuit que je vis.
La nuit, je suis tranquille.
La nuit, j'ai la paix..........




Peut-être que c'est ça, mon remède anti burn-out??
et le vôtre?

04:19 Publié dans histoire vraie | Tags : burn-out, bienne, travail | Lien permanent | Commentaires (2) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

Tu sais que je me suis investis très longtemps pour les autres, je continue d'ailleur, mais à plus petite dose pour me préserver. je pensais être devenue égoiste mas non je crois que mon métabolisme et ma conscience on fait d'eux même un "filtre" pour me préserver. J'ai, avec mon expérience, développé un radar qui m'indique les priorités et mes limites et ça marche. Mon seul talon d'achille là ou je peux aller hors limite c'est ma famille....Quand on aime on compte pas ^_^Bisous ma soeur et préserve toi

Écrit par : Véro | 30/06/2011

j'ai réalisé que j'y arrivais à ce burn out après avoir perdu deux personnes ; puis mon dos a cassé ..........................et j'ai revu mes priorités ;
mon fils en a fait un il y a deux ans , il a dû consulter

Écrit par : clara1 | 30/06/2011

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