19/03/2010 | Bienne est le monde

Bienne est le monde
J'ai vécu une expérience assez enrichissante cet après-midi. Celà m'a fait prendre conscience du sens de mon travail, de comment j'en suis arrivée là, de ce que Bienne à exceptionnelle.
Il y a une sorte de progression logique dans mon travail, qui est arrivé aujourdhui à une étape importante. Quoi que l'on fasse, il y a plusieurs phase :
l'envie , les moyens de réaliser ce qu'on veut, la théorie, la pratique. le début, les progrès, le sens de ce qu'on fait, l'évolution, la compréhension de ce processus, les moyens techniques, la motivation, la reconnaissance,les débouchés...j'en oublie et j'ai bien sur encore des choses à découvrir,
D'abord, j'ai photographié les paysages
Les détails
Les Arbres
Les animaux
Les silhouettes
Les gens de dos
Je commence à avoir le courage de demander aux gens s'ils sont d'accord que je les immortalise (quelle importante mission) mais maintenant ce sont eux qui m'interpellent pour que je le fasse.
Et ça ne s'arrête pas là. On discute aussi. On m'invite à prendre le thé qu'on a pris avec dans un thermos, on me propose une bière, une tirée de chicha, la pipe orientale traditionnelle, j'accepte, ou je refuse poliment, et je voyage ainsi de pays en pays.
En une après-midi, je suis passée de l'Azerbaydjan à la Gambie, au Cameroun,en Turquie, et au Maroc aussi.
A chaque fois, on c'est intéressé à mon travail, et tout en répondant, lentement dans ma tête se précisait le sens réel de ce que je fait. Je cherchait la beauté, j'ai trouvé les humains. Ceux qui peuplent cette ville. Ils viennent de partout, ils sont tous respectueux et se donne la peine de me parler en français. Intégration, multi-culturalité, échange, adaptation.
Douceur de vivre, de venir avec ses copains, jouer au foot sur les pelouses du bord du lac, écouter ,faire de la musique, discuter...jongler, on vois de tout.
Assis sur les pierres qui bordent la rivière, ils viennent d'Azerbaydjan, par exemple. Ils ont mis une chanson qui leur plait sur leur mp3, et préparé un thé qu'ils ont versé dans des tasses en céramique. Il m'en propose, il est délicieux.Je décline l'invitation de tirer un peu de tabac au miel sur leur pipe portable munie de long tuyau, ils sourient.Petit moment d'évasion.Dans un pays qui n'est pas le leur, mais dont il s'approprie un petit territoire pour installer leurs affaires et simplement apprécier, la liberté d'être la, en sécurité.

Je passe à côté d'eux et ils m'apellent! C'est là que tout ce que j'ai vécu jusqu'à présent, les voyages, les situations,mon expérience, mes observations, me servent pour établir un contact franc, et enrichissant.Inventer une nouvelle foorme de relation entre les gens, un mélange de leurs codes et des notres. J'ai senti du respect pour mon travail, je leur ai donné de l'intéret, j'ai vu qui ils étaient, curieusement, ils me faisaient confiance, alors qu'on ne se connait pas, qu'on est si différents.

La plénitude qui m'envahit alors que je m'éloigne m'indique que je suis sur le bon chemin. Je fait un travail important, je témoigne de la possibilité qui existe pour nous habitants de la terre, de vivre en harmonie, quel que soit notre âge, sexe,mentalité ,religion ou origine. Que cela se passe ici et maintenant, 107 nationalité qui cohabitent pacifiquement dans la même oetite ville. Et qui se retrouve le samedi après-midi au bord du même lac, pour se détendre,,,

Bien sûr, il y aura des frictions parfois..nous sommes humains, si imparfait, mais au bord du lac de Bienne, nul besoin de présence

policière pour se sentir en sécurité

Musulmans, catholique,juifs..quelle importance? il est samedi et il fait beau, tel les peuples antiques nos Dieux s'apellent Soleil, Terre, Eau....Amour aussi...les couples foisonnent.Là aussi la tolérance est de mises, hommes enlacés tendrement sur un banc..

un grand noir main dans lamain avec un petite blanche...Ce qui choquait ou choquerait encore suivant l'endroit et le temps, ici redevient naturel. Tellement que c'est le non-respect à la différence qui serait dérangeant.Je vais encore écrire beaucoup sur ce sujet, je me vois comme une ethnographe de terrain qui observe,prends des notes et des photos d'une population de son époque qui évolue dans un endroit particulier. Bienne, en Suisse. Je n'ai vu ça nul part ailleurs. Je suis une privilégiée qui doit en témoigner.

Pour terminer, en rentrant une voiture klaxonante attire mon attention. C'est un père, son visage, sa moustache, les voiles des femmes qui l'accompagne m'indique plus ou moins d'ou il vient. Certainement d'Inde. J'y étaiis aussi, et je ne crois pas qu l'on

à cette tradition du cortège de voiture klaxonantes pour les mariages, comme chez nous. D'ailleurs, il n'y a qu'une voiture. Et l'expression réjouie, teintée de gêne de la mère sur le siège-passager me ravit. Ils ont pris ce joli droit, qu'on a que dans ce cas là, et ajouté aux traditions qu'ils ont importés.Les dessins au henné sur les bras de loa mariée, le point entre ses yeux.

Si l'on continue dans ce sens, loin de perdre nos identité, on va en créer de nouvelles, comme une recette de cuisine adaptée...

ça n'est pas un secret, j'aime vivre à Bienne et je sais pourquoi.

23:25 Publié dans BIENNE | Tags : bienne, culture, lac, travail | Lien permanent | Commentaires (1) | Trackbacks (0) |