Bien à Bienne : Alpiniste de la Vie

Alpiniste de la Vie

10/11/2011 | Alpiniste de la Vie

Ils n'ont pas survécu.
Les sauveteurs qui s'acharnaient depuis plus de 7 jours à les rechercher, les ont découverts enfin, trop tard.
Dans l'hélicoptère, les corps sans vie des deux alpinistes français.
Et dans la montagne glacée, leurs âme, bloquées dans les rochers, à tout jamais.
Si j'étais la famille, je serais sûrement folle de rage.
Je ne sais pas si ils avaient des enfants.. Je ne l'espère pas.
Quand j'ai eu les miens, quand j'étais enceinte déjà, j'ai réalisé que ma vie devenait plus précieuse.
Qu'il ne fallait plus me mettre en danger inutilement.
Abandonner l'idée de sauter en parachute...
Par exemple.Alors, c'était leur passion, d'accord, c'était des pros, ok.
Mais quel horrible calvaire ont-ils vécu, là, à la pointe Walker, sur le massif du Mont-Blanc.
A 4000 mètres d'altitude.
A moins 10 degrés.
Et des rafales de vents glaciales qui arrivent à 80 km/h.
Dans le Linceul.. qui est le leur à présent.
C'est si triste.
Olivier Sourzac, le guide. Un type bien. Qui aidaient les jeunes délinquants à se réinsérer.
Et sa cliente, Charlotte Demets, une alpiniste chevronnée, parait-il.
Un mystère demeure.
Alors qu'ils avaient trouvé refuge dans un trou, c'est au-dehors qu'on à retrouvé leurs cadavres.
Pourquoi ne sont-ils pas resté dans leur abri?
A la télé, les sauveteurs, abattus, ne disent rien.
Quand du haut de l'hélicoptère, le rouge d'un anorak à attiré leur attention, ce sont des corps figés, immobiles dans la
neige, loin du refuge qui les auraient peut-être sauvé.
Alors? que c'est-il passé?
On ne le saura peut-être jamais.
En tant que professionnel, ils devaient être équipé.
Mais franchement.. ne plus pouvoir joindre personne, parce que les batteries de son natel étaient à plat!!!!
Ca frise l'amateurisme! L'inconscience.. la trop grande sûreté en soi, celle qui tue.
Lorsqu'on à plus peur, on devient imprudent.
Et alors, pourquoi n'était-ils plus dans leur abri, ils auraient pu y survivre plusieurs jours sans trop de difficultés
pour des initiés comme eux. Ils auraient du avoir  des sacs de couchage, réchaud, provision..
L'ascension prévue aurait du être bouclée en 1 jour et demi..
Est-ce qu'à un moment ils ont décidé de descendre??
Au lieu d'attendre "sagement " les secours?
Est-ce qu'elle s'en est cru capable et qu'il la suivi?
Est-ce qu'il a voulu la sauver?
Est-ce qu'ils n'avaient pas les ressources nécessaires pour tenir plus longtemps?
Que c'est-il passé, dans ce trou?
Est-ce qu'il n'a pas tenu?
Quel épouvantable calvaire à du être leur fin..
Mourir de froid. De faim aussi, d'épuisement, de déshydratation.
Au milieu de toute cette eau gelée, il faut un minimum de chaleur pour qu'elle fonde.
Pisser dans une gourde et utiliser cette chaleur..
Et puis, je ne sais pas, moi, mais il me semble qu'il existe toute sorte d'équipements de survie qui devraient pallier à ces problèmes.
Comment se fait-il qu'ils n'en aient pas pris avec eux?
Je m'ennerve, alors qu'ils sont morts, parce que ça me semble si stupide.
Pas leur décès, non, mais qu'un homme qui faisait tant de bien dans son
association,  ne soie plus, disons le, pour avoir promené une touriste.
Quand je lis : "parisienne" et "alpiniste chevronnée", les mots mis ensembles me choquent.
Il y a des montagnes à Paris?
Je suis sûrement injuste.
Il devait bien gagner sa vie, cet homme là.
Un guide, ça sert à ça.
Amener dans la montagne et partager sa passion de la grimpe avec ses clients.
C'était son métier.
Je pense à cet autre alpiniste disparu.
Ehrard Loretan.
Et à sa compagne qui l'avait entrainé dans sa chute.
Elle à survécu, pas lui.
Elle s'en veut, se sent coupable.
Mais la propre mère d'Erhard à déclaré qu'elle ne devait pas se sentir responsable.
Que pour son fils, mourir dans la montagne serait la plus belle mort.
Des gens curieux, ces alpinistes.
Qu'on imagine maître d'eux-mêmes, modèle de zénitude.
Qu'on admire pour leurs exploits et que l'on pleure quand leur montagne adorée, traîtresse, les avales.
Quand Ehrard Loretan à secoué son bébé si fort, qu'il n'a pas survécu, ce sont ses pleurs qui lui avaient
fait perdre ses nerfs.
Alors, on a fini par l’acquitter, le grand guide, le modèle.

-Mais où veux-tu en venir? Je te trouve bien dure..
Je le suis.
Je constate toute la mobilisation humaine, toute l'énergie déployée, les vies mises en danger pour aller récupérer ces deux là.
Les médias qui en parlent chaque jours.
Comme si ils avaient fait quelque chose d'autre que se faire plaisir en escaladant une foutue montagne.
Alors, tant mieux si on s'y intéresse, tant mieux si on en parle.
Je ne suis pas contre!
Seulement, il y a d'autres personnes qui mériteraient davantage cette attention qu'ils monopolisent.

Chaque jour, la mère seule avec ses enfants, qui doit assurer, le toit, la nourriture, la santé de ses petits
avec ses propres forces.
La journée de cette mère là n'est-elle pas comme une montagne à gravir ?
Les mamans sont les alpinistes de la vie.
Mais qui les félicitera pour leur exploit chaque jour renouvelé?
Qui s'inquiètera lorsqu'aux derniers jours du mois, elles faibliront?
-Mais ça n'a rien à voir!!
Non? ce sont tous des êtres humains.
A la différence que l'un vit sa passion et est payé pour ça, tandis que l'autre sacrifie sa vie pour ses petits.
Comment? Elle n'avait qu'à pas faire des gosses si elle n'arrive pas à les assumer toute seule??!!
Ca ne te traverse pas l'esprit qu'on choisi rarement une telle situation?
Que s'il est facile pour un homme de quitter sa famille, on pardonnera nettement moins à une maman?
-Facile, facile.. je ne crois pas que ça soie si facile que ça..
Ah oui, les pauvres, ils ont des remords.. ils prendront dans le meilleur des cas les enfants une semaine, que dis-je, un
week-end sur deux..
-Tu généralise, là.
C'est vrai. Je m'excuse par avance auprès des hommes qui ont pris cette dure décision dans l'intérêt de tout le monde. La je suis sérieuse, il y en a.
Et je pense tout autant sérieusement qu'un enfant préfère voir ses parents séparés mais heureux, qu'ensemble et se détestant.
Donc, ne généralisons pas.
Ni pour les pères, qui peuvent aussi se retrouver seuls avec leurs enfants, ça arrive, plus rarement mais ça arrive.
Ni pour les mères qui , je le redis, n'ont pas choisi d'en arriver là.
Ce qui n'enlève  rien  à leur mérite.
Et  tout les moyens qu'on met à disposition pour aller chercher les deux alpinistes sont fait pour ça.
En aucun cas, je ne voudrais qu'ils n'en bénéficie pas.
Ce que je souhaiterais, c'est qu'il existe l'équivalent pour les mères dans le besoin.
Qu'elles puissent activer leur balise de détresse si nécessaire, et qu'une force composée de professionnels du métier viennent à leur aide.
Genre :
-Allo. ici Madame X., je suis bloquée pour le dîner, en plus cet après-midi j'ai une mammographie à passer, et personne pour aller chercher le petit à la sortie de l'école.
Et puis.. (voix brisée) je n'arriverai pas à payer toutes mes factures ce mois-ci. Depuis quelques temps j'ai presque chaque jour des appels anonymes.
Je n'en peux plus. Ma salle de bain est inutilisable à cause de cette fuite dans la baignoire et je n'arrive plus à dormir. Je vais lâcher..
Parental secours :
-Tenez bon, chère Madame! Vous êtes bien la fameuse Madame X. qui élève seule ses trois enfants depuis deux ans?
C'est un honneur que de vous permettre de continuer. Nos envoyons immédiatement le personnel nécessaire.
-C'est très gentil.
-Mais non, mais non, c'est un privilège que d'avoir l'occasion d'aider une femme aussi valeureuse!!

Et dans le journal, en gros titre : Madame X se porte à merveille, elle entame sa troisième année en tant que cheffe de famille mono-parentale!
Grace à l'intervention rapide du secours parental, elle à évité de justesse la catastrophe.

Alors voilà, peut-être que je fais des parallèles improbables.
Ce que je voulais dire, c'est que le courage, la force, la volonté, sont autour de nous, voir chez nous.
Sans qu'on en parle.
D'ailleurs, c'est au point que ces femmes-là sont toutes étonnées si on leur dit ce qu'elles sont : fortes, magnifiques.
Pour elle, c'est normal.
Mais, je vous assure, c'est bien des exploits qu'elles accomplissent.
Gratuitement.
A perte?
Non, parce que la richesse, la seule, la vraie, elles l'ont.
Une richesse qui a pour nom : l'Amour de leurs enfants.

06:03 Publié dans histoire vraie | Tags : alpiniste, mort, maman, courage | Lien permanent | Commentaires (3) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

♥ Merci Madame !

Écrit par : Bora{♥}Bonheur | 10/11/2011

je suis entièrement d'accord avec toi, pour tout ce que tu viens d'écrire ;
ce que tu dis pour les alpinistes est vrai pour tous ceux qui se mettent en danger et mettent les autres en péril
il y a un mois , un pêcheur est encore mort chez nous
il est allé sur la digue en pleine tempête, quand les vagues passent par dessus !!! c'est le même schéma , et j'étais en colère devant tant de bêtise !!
et j'adore ton hommage aux femmes
bravo

Écrit par : clara | 10/11/2011

:) meric merci

Écrit par : Cat | 10/11/2011

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