08/10/2011 | Transformation

De temps en temps, je prends quelques photos de moi. Histoire de voir ce que ça donne.
Je suis très critique. Très.
Déjà, depuis plusieurs mois, et des petits problèmes aux yeux, j'ai totalement arrêté de me
maquiller.
Il faut dire que c'était terrible, dès que je sortais je me retrouvais avec des grosses larmes
qui piquaient mes yeux.
Et si je frottait ça empirait, et si j'y touchaient pas, ben , bien sur, le mascara, l'eye-liner et le crayon dégoulinaient de manière fort peu gracieuse.
Donc. J'ai renoncé.
Au début, c'était un peu difficile. Mais pas tant que ça.
Parce que rapidement, j'ai remarqué comme l'absence de cette sorte de masque qu'est la maquillage simplifiait mes relations avec les gens.
Dès que je me remaquillais, hop, comme par une sorte de magie, ça remettait de la distance.
Distance qui disparaissait avec l'absence de make-up.
Cette découverte m'a encouragée à encore plus d'authenticité.
Avec tout le reste aussi.
Sans vouloir être transparente, j'ai cherché à être le plus sincère possible.
A la recherche de moi-même.
Il y a déjà longtemps que j'ai compris que le blindage pouvait être néfaste.
Car si il pouvait aider à se protéger, il ne laissait pas non plus passer le reste des émotions.
Les émotions.. elles m'ont bien pourri la vie, celles-là!
Mais maintenant, je crois que depuis que j'ai décidé de les accepter, elles ont repris une place "normale".
C'est simplement ce qui fait de moi un être humain.
J'ai aussi arrêté depuis un peu moins longtemps, mais quand même quelques années, de rechercher une pseudo-perfection basée sur
ce que je croyais que les autres attendaient de moi.
Parce que non seulement, il n'y avait pas grand monde à se préoccuper réellement de moi, mais surtout parce que j'ai vu à quel point la majorité
des gens se fichaient bien de ce que je pouvais ressentir.
Donc, logiquement, à quoi bon se fatiguer?
Depuis cet instant, en essayant d'être seulement moi, paradoxalement le nombre de personnes à se préoccuper de ma personne a augmenté.
En conséquence de quoi, j'ai su que j'étais sur le bon chemin.
Etre sincère, ça ne veux pas dire que tout le monde doit tout savoir de moi.
Chaque personne  a sa capacité ou son intérêt à intégrer des informations différentes.
On ne raconte pas sa vie s. sentimentale à ses enfants, par exemple.
En gros, je dirais qu'il y a moi et puis mes bagages, et je ne vais pas tout déballer tout le temps.
Parfois, en ouvrant mon sac pour y prendre quelque chose, alors peut-être qu'un oeil attentif peut y voir ce que je n'ai pas forcement envie de montrer,
mais ça fait partie de la vie.
Et puis, j'ai vu aussi que rien en sert de prévoir, ni de calculer, on ne sait jamais ce qui va intéresser les autres.
Dans la conversation, une phrase me vient et en la prononçant, je pense : mais pourquoi je dis ça?
Et juste après, j'ai la surprise que ce soie justement quelque chose qui intéresse mon interlocuteur.
J'attache une énorme importance au fait que les gens ne peuvent pas avoir à l'avance ce que je pense et ce que je vais dire.
Donc, logiquement, c'est aussi pareil pour eux!
On ne devrait jamais se limiter en imaginant savoir d'avance les pensées des autres.
Quelque part, c'est une manière presque insultante de les limiter.
Comme une sorte de petite case où on chercherait à les enfermer.
Il faudrait donner aux autres la possibilité de nous surprendre.
Pourquoi et comment le ferais-t-ils, s'ils sentent d'avance que nous croyons tous savoir d'eux?
Donc, je refais des photos et je me maquille, parce que j'aime bien, parce que ça  faisait longtemps, parce que j'adore tout mes petits produits et que ce serait dommage de ne pas les utiliser.
Depuis quelques temps je m'enduis la peau d'une huile d'argan bio provenant d'un petit producteur, que m'a offert ma soeur.
D'après elle, ça réduit les ridules autour des yeux.
Alors, pourquoi se restreindre? je m'en suis tartinée l'intégralité du visage.
Et c'est vrai que ça marche.
Ma peau est plus lisse.
Mais ce qui me frappe le plus, c'est mon regard : il est moins triste, moins angoissé. plus confiant.
Le regard étant miroir de l'âme, ça me donne de l'espoir.
Je sais qu'on en change pas, mais on peut toujours se transformer, évoluer.
Si je repense à mes  vieilles souffrances, eh bien, elles semblent loin loin derrière.
Et c'est bien.

02:30 Publié dans graf | Tags : photo, yeux, émotions | Lien permanent | Commentaires (5) | Trackbacks (0) |