Bien à Bienne : Skins Party

Skins Party

05/10/2011 | Skins Party

Les Skins party's, assume ou assume pas
Hier soir, je n'ai pas pu écrire mon article, j'ai du aller me coucher, tellement je me sentais mal.
La cause? un reportage sur les Skins party.
Vous connaissez Skins?
C'est une série géniale, anglaise, crée en 2007 et qui a remporté deux fois la prestigieuse reconnaissance de l'Académie britannique des arts de la télévision et du cinéma.
La réalisation déjà : nerveuse, sans compromis, créative aussi, donne l'impression d'être immergé dans la vie d'un groupe d'adolescent et de leur famille.
Des adolescent qui ne sont ni riche, ni touts forcement très beau, mais qui ont tous des personnalités et des histoires fortes, intenses, choquantes parfois.
Mais l'humour, le scénario, la manière inédite dont sont traité les sujets aussi essentiels que le handicap, la dérive, l'homosexualité, la drogue .. font que l'on
s'attache à cette petite bande et que chaque épisode est un petit bijoux.relations entre les personnages aussi sont particulièrement bien décrites, et la bande son renforce encore le tout.
Ce n'est surement pas un hasard si l'un des acteurs, Alexandre Nguyen, à été choisi pour interprêter le rôle principal de Slumdog Millionaire, le film multi-récompensé.
Pour une amatrice éclairée comme moi, le visionnage de cette série fut un véritable délice.
Alors.. pourquoi ais-je été saisie de vomissements en visionnant le reportage sur les Skins Party?
Parce que ces fêtes, qui sont censée représenter l'esprit de la série, n'ont rien, mais alors rien du tout à voir avec elle.
Certes, dans le série, les personnages sortent et font des fêtes. certes, la plupart se droguent, certes, ils sont débauchés. sexuellement parlant.
Mais s'il n'y avait que ça, je doute que la série soient devenu cultissime.
Un autre décalage flagrant entre ces démoralisantes reproductions de l'esprit "Skins" telles que je les ai vu hier soir et l'âme de la série originale, c'est le milieu
dont sont issus les personnages originaux et mais surtout les liens qui les unissent.
En deux phrases :
L'action se passe à Bristol, la plupart des parents ne roulent pas sur l'or,et ont d'autres difficultés, nevroses de toutes sortes, divorce etc... leurs enfants ont de quoi être désespérés.
Paris, enfants gâtés ayant assez d'argent pour payer le prix assez élevés de ces soirées, but: boire et se droguer, voir plus si affinité.
Et c'est tout.
Personne n'en a rien à faire de personne.
Et lorsque à 5heures du matin, une fille se couche sur le rebord du trottoir derrière une voiture, c'est dans l'indifférence générale.
Dans le vrai Skins, les relations sont complexes, mais paradoxalement plus réelles et plus humaines que chez les apprentis-partouzeurs parisiens qui n'enlèvent la cuillère en argent
qu'ils ont dans la bouche que pour y mettre autre chose..
Mais en tout cas pas pour s'exprimer.
Mais comment pourraient-ils ressentir ce que l'on ressent quand la vie est si dure que l'on s'éclate pour ne plus y penser?
Leurs dressing est rempli de fringues de marques, dans leur magnifiques appartements ou maisons, et le confortable salaire de leurs parents les font ignorer la peur du lendemain.
Mais l'argent ne protège pas contre tout, c'est clair, en tout cas pas contre la bêtise et puis, je pense bien que parmis les ados parisiens friqués, je l'espère en tout cas, certains ont des amis, des amours,
et des vrais personnalités. Mais je doute qu'ils participent aux Skins party comme celles du reportage.
Voilà, c'est ce qui m'a choquée.
Le décalage de classe sociale, comme si tout ces fils et filles à Papa voulaient imiter ce dont ils n'ont aucune idée.
Mais surtout, la pauvreté de leurs relations, et de leurs personnalités.
Surement que pris individuellement ils sont tous passionnants, mais là.. groupés dans la même cave, avec l'unique leitmotiv "S.A.D." (sex,alcool,drogue)
je n'ai senti ni âme, ni personnalité.
Mais je me trompe peut-être, c'est un vaste sujet et peut-être que d'autres partys sont organisées dans d'autres lieux.
Peut-être qu'elles sont accessibles à ceux qu'elles devraient concerner?
En France, il y a même des agences  qui représentent le "concept" et sont disposées à partager les bénéfices, mais surtout pas la responsabilité,
au cas ou un des nombreux mineurs qui y participent se ferait violer ou atterrirait à l’hôpital dans un comas éthylique.
Voilà, vaste sujet.. il y a même une page facebook intitulée "S.A.D." et  vu ma curiosité, j'y suis allée pour poser la question :
Est-ce que c'est vraiment comme ça?
Et tout ça m'inspire encore deux réflexions :
Ce n'est plus mon cas, mais j'ai été jeune et désespérée et j'ai donc une petite idée du sujet.
S'il m'intéresse tant, c'est en tant qu'humain préoccupé par le reste de l'humanité, justement.
Je cherche à comprendre, je cherche la vérité, et je sais aussi que parfois, décompresser peux faire du bien.
Par contre les dégats que peuvent faire des actions non-contrôlées, même si on ne les remarques pas tout de suite, peuvent être irrémédiables.
Et c'est de notre responsabilité, en tant qu'adulte conscient d'informer, si nous le pouvons.
Il ne suffit pas de dire : la drogue, c'est mal, coucher avant le mariage ça ne se fait pas :).. ce qui produit généralement l'effet inverse de celui escompté.
Informer, et ne pas prendre les jeunes pour ce qu'ils ne sont pas.
Qu'ils sachent que chacune de leur action aura des conséquences sur leur vie.. et qu'à une seconde près, à un centimètre de près, c'est leur existence qui sera brisée.
Pour quelques heures de relâche gâcher toute une vie, c'est un sacré gaspillage.
C'est un peu comme jouer à la roulette Russe.
Je le sais, parce que j'ai un ami qui s'y amusait.. un jour, il a perdu. Et les éclats de son cerveau sont venus percuter sa copine qui le regardait.
Quelques années plus tard son frère s'est suicidé.
Une parenthèse pour dire toute l'admiration que je porte à leur mère qui aujourd'hui donne son temps aux plus démunis.
La vie n'est pas un jeux, c'est un cadeau précieux et celui qui profite d'une gamine bourrée pour lui refiler sa maladie est un assassin.
En tant que parent je serais très très inquiête si ma fille allait dans ce genre de soirée.
On ne peux pas éviter les violeurs de violer, certes, mais banaliser ce fait, en faire une fête ou tout est possible sous ce pretexte, avec en plus les dégats qui peuvent être causé
par les substances diverses, c'est un retour en arrière peu digne de notre évolution.
Et tout les adultes qui participent à ça par profit ou laxisme devront le payer un jour.
Ils ne sont pas seulement responsables, ils sont coupables.
Est-ce que ça vaut la peine de porter un enfant 9 mois, de souffrir autant pour qu'il sorte et de le livrer aux chiens de l'indifférence après?
Finalement, ce n'est pas un question.

16:00 Publié dans histoire vraie | Tags : skins, série, télé, s.a.d. | Lien permanent | Commentaires (1) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

quel beau texte , prenant ,
je ne connais pas ces séries ;
mais de tout temps les riches s'encanaillaient , se donnaient des frissons à jouer aux pauvres;
ces soirées sont hélas des dérives désastreuses, et je n'ai aucune idée sur la façon d'agir pour expliquer à ces jeunes ce qu'ils risquent ;
la société est à l'image de sa jeunesse , déboussolée et sans espoir;

Écrit par : clara | 06/10/2011

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