14/03/2012 | Quoi ma voix, qu'est-ce qu'elle a ma voix?

Contrastes et contradictions
Imaginons que je ne me connaisse pas.
Que je regarde les photos dont j'innonde régulièrement le web.
Qu'en penserais-je?
Je croirais avoir affaire à une femme douce et compréhensive.
Tournée vers l'extérieur, aimant la beauté un peu "carte postale" comme dirais mon ami Didier.
Alors que je ne suis pas du tout comme ça.
C'est un comme ma voix.
Qu'est-ce qu'elle à ma voix?
Même les chiens la reconnaissent.
Quand j'arrive dans les escaliers de ma copine Babs, le petit Momo
déboule dès qu'il m'entends.
Il arrive aussi qu'on ne voie pas mon visage, mais que l'on sache qui je suis, dès que j'ouvre la bouche.
Je déteste ma voix, comme presque tout le monde.
Je ne supporte pas de m'entendre, une fois enregistrée.
Une voix trop enfantine, douce et une tantinet zozotante.
Et ça n'est pas du tout celle que j'aimerais avoir.
Je vais continuer mon roman. Il y a une difficulté imprévue, c'est que mon ordinateur est plutôt lent, ces derniers temps, si je veux revenir en arrière pour me rappeler d'un détail, ça me prends un tant fou.
Du coup, je travaille sans filet.
Je ne me donne pas le droit à l'erreur et pour ne pas en faire, j'évite les incertitudes.
Mais ça n'est pas pratique. Je vais donc imprimer tout ça.
Voilà.
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Soigneusement, Bessie disposa devant elle sa petite collection de vernis à ongle.
Des rouges, des argentés, des pailletés.
Elle en choisit un, bleu, qu'elle appliqua par petites touches sur une enveloppe, pour dessiner une fleur.
C'était ainsi.
Son père lui faisait porter des clé U.S.B., elle lui répondait par des lettres.
Elle prenait son temps.
Il pouvait bien attendre, le militaire à casquette.
Quand elle aurait terminé, elle n'aurais qu'à glisser son message sous la porte.
Il patientait derrière.
Elle souffla  légèrement sur le vernis pour qu'il ne colle pas sur sa main quand elle écrirait dessus.
De son doigt , elle appuya légèrement sur une pétale pour contrôler.
Puis, de sa plus belle écriture, elle inscrit un :
"Commandant des forces suprêmes des Nations Alliées".
Voilà.
Excessivement fière.
Pas du Commandant, juste de son père.
Pour briser un peu la routine, elle ouvrit la porte brusquement et planta son regard dans celui du militaire.
Surpris, il recula d'un pas.
-Je vous fait peur?
Il ignora la question.
Bessie continuait de le fixer, comme si elle tentait de sonder son âme.
Il savait, forcement, ce que son père ne lui disait pas.
Pour la première fois, elle réalisa qu'il pouvait avoir un intérêt.
Dans le couloir un petit groupe  de femmes troubla l'instant par leur passage.
Le contraste entre le foulard qui cachait leurs cheveux et leurs bouches gonflées de rouge
frappait Bessie à chaque fois.
Leurs gloussements l'agaça.
-Entrez! ordonna-t-elle au militaire.
Mais il resta figé.
-Vous avez la lettre?
-Oui, mais..
Elle voulait lui parler, savoir ce qu'il savait, saisir un peu de sa liberté de sortir.
Mais lui était impérméable à ses besoins : réconforter la fille du Commandant ne faisait pas partie de ses attributions.
Son besoin à lui, c'était de quitter ce corridor qui empestait le parfum des femmes.
Détacher son cheval sur le parking quasi vide l'hôtel, et profiter du charme essentiel de sa mission : le trajet.
Bessie soupira,
A ce moment précis, elle aurait tout donné pour être lui.
Et ça, il pouvait le comprendre.
Alors, pendant ce court temps, avant qu'elle ne se décide enfin à lui remettre sa lettre, ils furent en symbiose parfaite.

02:02 Publié dans histoire vraie | Tags : voix, contraste, symbiose | Lien permanent | Commentaires (2) | Trackbacks (0) |