Bien à Bienne : Pleine lune

07/02/2012 | Pleine lune

Pleine Lune
Alors, c'est pour ça que je me sens un peu bizarre. Un peu déphasée...
Mais bon.
Un peu seule aussi.
Pourtant, autour de moi, il y a du monde.
Du monde qui à besoin de moi et c'est tant mieux.
Ma petite-fille chérie.
Qui est encore si petite, qui se réveille et qui me tends les bras, jusqu'à ce que sa maman arrive.
Aujourd'hui, quand je lui ai tendu son natel en plastique, elle à dit : Allô.
C'est incroyable de vivre dans un monde ou les bébés ont ce genre de réflexe de communication
et de se sentir aussi seule.
Est-ce que c'est parce que ça fait tellement d'année que je suis célibataire?
Je n'ai pas changé, je crois toujours que l'amour est une maladie dangereuse, voir mortelle.
Je vis chaque pincement au coeur comme un symptôme à surveiller.
Signe que le virus s'installe et qu'il faut l'éradiquer.
C'est grave docteur?
Je me demande encore à quoi ça tient, tout ça.
L'autre jour, un ami est venu se plaindre du comportement de sa femme.
A l'écouter, c'était l'enfer.
Il à une petite fille.
Et j'ai dit : ah, en plus c'est pas terrible pour la petite.
Et là, c'est comme si j'avais appuyé sur un bouton magique.
Tout c'est dégonflé. Ce n'étais pas le paradis, mais, soudain, sa situation devenait moins grave.
Comme si il ne voulait pas voir le mal qu'il pouvait lui faire.
C'est vrai que c'est dur à accepter.
Souvent les gens préfèrent rester dans leurs difficultés.
Je n'ai rien à dire, moi, je suis pareille.
Même pire.
Comment j'ai pu m’illusionner si longtemps?
Ca semble presque fou.
J'idéalisais l'animal certainement.
L'animal.. le mot est mal choisi, les animaux sont fidèles, eux.
Ils ne nous font du mal que pour se défendre.
J'aimerais bien que dans mon cerveau, le taux de sérotonine ne joue pas au yo-yo.
Aujourd'hui, j'étais chez Denner.
-Passionnant..
C'est bon laisse moi finir!
-Ok, donc, tu étais chez Denner..
Oui et dans la file d'attente de la caisse, je commence une petite discussion sur le temps.
Avec un monsieur inconnu.
Avec mes trois capuchons et mon bonnet spécial pour grands froids, je devais lever la tête pour voir la sienne.
A un moment, je dis "vous voyez, j'habite juste là".
Il faut préciser que depuis cet endroit, on voit ma terrasse à travers la porte vitrée du magasin.
J'ai ajouté "on se ramasse tout le vent" un truc du genre.
Mais qu'est-ce que j'avais pas dit!!
Il s'est reculé en me regardant de travers, comme si je lui avais fait des propositions malhonnêtes.
Et là, il me dit :
-J'espère que vous avez un bon duvet.
....
Là, c'est moi qui ai fait deux pas en arrière.
C'est très bête, tout ça.
Un homme et une femme ne peuvent-ils donc avoir un semblant de conversation sans que derrière plane des sous-entendu vaseux...?
J'essaie d'imaginer la tête que ça peu avoir, un sous-entendu vaseux qui plane.
C'est pas très beau.
Ce qui est beau par contre, c'est l'Amour.
Allez! un petit effort.
Essayons encore de croire que ça existe.
Sinon, la vie serait trop moche.
Ca ne vous est jamais arrivé d'imaginer certains couples.. vous voyez ce que je veux dire?
Et d'être parcouru par un frisson de dégout, tellement ce qui vous vient à l'esprit semble improbable?
Eh bien , faites pareil, en les voyant sourire, heureux d'être ensemble. Ca passe tout-de-suite mieux.
L'Amour, le vrai, transforme tout.
Rends tout possible.
Il donne une force incroyable.
-Je croyais que c'était une maladie?
Aussi. En ce qui me concerne, en tout cas.
Mais heureusement que tout le monde n'est pas comme moi :).