Bien à Bienne : Mourir joyeusement

Mourir joyeusement

18/02/2011 | Mourir joyeusement

Dieu existe.
Pour moi, c'est un fait avéré.
Non seulement il existe, mais pour peu que je lui reconnaisse ce droit, il veille sur moi.
Le secret c'est ça :
on à le choix.
Et si on choisit l'option "reconnaissance d'une force bienveillante", alors, en même temps on ouvre les yeux et on voit tout.
Ce n'est pas la force qui donne confiance, mais la confiance qui donne la force.
Alors bien sur, ce n'est pas pour autant qu'on va tout comprendre!
Mais l'être humain n'en a jamais assez, et parce qu'on lui refuse la connaissance, alors il ne se contente plus de la confiance.

Je regarde ce reportage troublant avec l'écrivaine française Michèle Causs qui à choisit de mourir avec Dignitas.
En Suisse, presque tout le monde sait ce qu'est Dignitas. Avec Exit, c'est une des deux organisations qui pratique le suicide assisté.

Voilà, elle est morte. Je l'ai vu mourir. C'est incroyable, la télé quand même.
Elle avait envie.
Un vertige, voilà ses derniers mots : un vertige, j'en ai eu tellement... j'aime tellement dormir.
Quand on dort on ne souffre pas.
Elle devait vraiment souffrir beaucoup pour aimer tellement dormir...
Elle est partie avec classe. En mangeant un denier carré de chocolat, pas pour passer le mauvais gout de du médicament, mais par gout de la vie.
C'est contradictoire, non? il faut apprécier la vie pour décider de la quitter.
Et vivre en souffrant presque tout le temps, ce n'est pas vivre.
Et la dame de Dignitas presse son front contre le sien en luidisant d'une voix douce de fermer les yeux.
Elle l'embrasse et lui dit "aurevoir", joyeusement.
Michle réponds "Adieu", fermement.
15 grammes de pentobarbital plus loin, elle est morte.
Le jour de son anniversaire, comme elle l'a voulu.

J'ai rencontré une jeune femme qui est inscrite à Exit.
Elle voudrais mourir le jour de son anniversaire. Elle aussi.
C'est curieux, ou logique, boucler la boucle. Partir le jour de son arrivée.
Elle a le Sida.
Elle est toxicomane.
Elle se prostitue.
Elle est très abîmée.
Pourtant, elle a des clients qui la réclament.
Jusqu'à des week-end entier.
Quel sorte d'homme paie pour la voir..pour l'avoir?
Je ne sais pas.
Je me demande.
Elle est en prison.
Elle n'a fait de mal à personne, elle n'a simplement pas envie de dépenser l'argent qu'elle reçoit pour payer ses amendes.
Elle préfère se défoncer à la cocaïne.
Elle dit que c'est son corps, c'est son temps, petit temps qui lui reste...
Que c'est son droit d'en faire ce qu'elle veut.

Je me demande encore pourquoi le sida atteint une personne plutôt qu'une autre.
alors, d'accord, mon exemple accumule les comportements risqués.
Mais je garde en mémoire ce garçon qui est mort  à 20 ans sans avoir eut le temps de faire quoi que ce soit de sa vie, ni en construction, ni en destruction.
Et pourtant, il était devenu odieux. Manipulateur et insupportable.
Je ne fais pas partie des gens qui attribuent une sainteté automatique à "leurs chers disparus".
Ce n'est pas leur rendre hommage que de mentir.
Vous avez remarqué lors du discours du prêtre, à la messe d'enterrement, l'invité d'honneur était toujours parfait.
Si je meurt un jour, on ne sait jamais.. je détesterais qu'un homme qui ne m'a jamais rencontré parle de moi comme s'il me connaissait..déjà.
Et qu'en plus, il débite un ramassis de mensonges sur ma personnalité.
Mentir par omssion c'est toujours mentir.
Comme : oublier de parler de mes sautes d'humeurs de mon caractère énervant, de mon aptitude fondamentale à me mêler de ce qui ne me regarde pas...etc.. etc...
Je renonce à ennumérer mes défauts, on y passerait la nuit.
Le meilleur moyen d'être satisfaite, ça serait de préparer le texte moi-même.
Tiens je vais faire ça.
Le Curé :
Mes chers frères et mes chères soeur.
Je ne connaissait pas du tout la personne qui est là. Enfin, était, puisqu'elle n'est plus. Enfin, pas tout-à-fait.
Elle ne disctutera plus avec vous, elle ne rira plus à vos blagues, elle ne prendra plus de photos, elle n'écrira plus sa vie sur internet.
Mais ne soyez pas triste. si vous avez un peu d'affection pour elle, ne pleurez pas. Parce que son âme vous surveille!
et si vous pleurez, elle viendra vous chatouillez les pieds pendant que vous dormez!
Bon, trève de balivernes, je vais me coucher. Mais c'est toujours un plaisir d'écrire pour vous... toujours plus nombreux.
Après une période de flottement, ma moyenne de visite remonte, doucement, mais surement.
Et c'est cool.

04:07 Publié dans histoire vraie | Tags : dignitas, mourir, joyeusement | Lien permanent | Commentaires (2) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

Soeur si tu pars avant moi, t'inquiète pas j'arriverai encore à te faire rire avec un texte de "soeur".....je mets "soeur" entre guillemet car nous deux avons notre définition à nous. Je sais que tu feras pareil pour moi.
Mais bon on a encore pleins de choses constructives et positives à faire sur cette terre. VIVE LA VIE ....et bientôt une nouvelle VIE..Sidney....on a trop hâte de te voire....je vous embrase très fort ma famille que j'aime bonne journée à tous...

Écrit par : Véro | 18/02/2011

ton texte est très ""prenant"" ; en france cette possibilité n'existe pas
maintenant , je ne suis pas capable d'en dire plus , car ça me ramène à une trop violente douleur

Écrit par : clara1 | 19/02/2011

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