25/03/2012 | Mauvaise habitude

S'il y en a parmi vous qui m'ont croisé, ces derniers jours, peut-être se sont-il posé des question.
Le regard furieux, la fumée sortant par les naseaux, le pas pressé, agressif , et le visage sévère de celle qui à les nerfs compressés par la fureur.
Proférant des insultes, tout en poussant devant elle le carrosse orange pêtant contenant un bébé charmant.
C'est qu'il y aussi des gens qui ont le don de me mettre en pétard.
Pas un petit pétard, un feu d’artifice.
La plupart du temps, ce sont des gens que j'aime bien.
Ma fulmination est égale à mon affection.
La, il s'agit d'un jeune crétin.
Un crétin qui s'incruste, qui vous regarde avec un air suppliant, et je n'ai qu'une envie : le frapper.
Je me retiens, j'ai été éduquée, moi.
Pas lui.
On l'a nourri, vêtu, mais oublié de faire son éducation.
Quand il demande, on dirait un ordre : sans merci, ni s'il vous plaît.
Quand il ne demande pas, il se sert, et je découvre qu'il manque un yoghourt dans mon frigo.
Celui que je me réjouissais de manger, précisément.
-Hé, hé. hé. Toi, t'as encore voulu rendre service.
Oui, j'avoue.
Un pauvre ado. Pourtant je les déteste, mais voilà, je ne peux pas résister à cet espèce d'instinct qui me pousse à héberger temporairement les ados en difficulté.
Ca doit être génétique.
Je fais partie, du côté de ma mère d'une longue lignée d'hébergeur temporaire.
En faisant des recherches, j'ai même retrouvé trace d'une très vieille lettre écrite par un gentilhomme français à mon aïeux, curé de son état.
Pour le remercier de l'avoir sauvé.
En lui offrant le gîte, dans une époque troublée, peut-être la Révolution.
Mais voilà.. moi c'est des crétins d'ados que je sauve.
Chaque fois, je jure que l'on ne m'y reprendra plus.
Que c'est la dernière des dernières.
Et puis, ils arrivent.
En général, c'est le soir.
Le plus souvent, ce sont des amis de ma fille.
Comme c'est le soir, j'hésite, mais pas longtemps.
Ce n'est pas le coeur, qui parle (d'ailleurs, en général un coeur ne parle pas),
masi mon cerveau, ma logique.
Tard le soir  = nombre de possibilité réduit au carré divisé par le pourcentage de dangers potentiels,
Résultat : je cède.
Et puis "oui" c'est facile à dire. C'est vite fait.
Ils sont là, suspendus à vos lèvres attendant qu'elles s’arrondissent pour qu'il en sorte ce son désiré.
"ou-i".
Je le regrette tout-de-suite après.
Bon, ce n'est quand même pas comme si je le faisait tout les jours, Ca ne dure pas longtemps.
C'est mon progrès, j'arrive à réduire.
Mais parfois il suffit déjà d'une nuit pour vous rendre dingue.
Alors, aussi, il y a des exceptions.
Dans les amis de ma fille, deux exceptions.
Le parrain de bébé et son copain.
Des garçons charmants, que j'apprécie beaucoup.
Les exceptions ne font pas la règle.
Règle qui est : les ados sont des crétins potentiels.
Celui dont je me suis enfin débarrassée après deux jours de calvaire,, lui est un crétin en puissance.
Ce qui est particulièrement épuisant avec les ados comme lui, c'est qu'ils se confient.
au début, nous les vielles, on se sent flattée.
Quelle belle preuve de confiance.
Ca pourrait, mais ce n'est pas ça.
En fait, ce que vous prenez pour une marque de respect n'est qu'une basse manœuvre manipulatoire.
Il sent bien que vous brûlez d'envie de délivrez vos vieux conseils.
Il donne l'air de s'en repaitre comme une chèvre avec du papier toilette,
en vérité, il n'écoute pas un mot de ce que vous dites.
Il est déjà en train de préparer sa demande .
Argent, nuit supplémentaire, lavage d'habit.
C'est tout juste si il ne vous appelle pas maman.
Si j'avais gagné 100 francs chaque fois que la phrase :
"Hélène à de la chance d'avoir une mère comme vous" à été prononcée, j'aurais pu investir dans un hôtel....
Enfin, c'est fini.
La décontraction m'envahit jusque dans mes tréfonds....

13:38 Publié dans histoire vraie | Tags : ado, parole, crétin, hébergement | Lien permanent | Commentaires (3) | Trackbacks (0) |