20/04/2012 | Massacre métaphorique

Lentement, j'apparais dans la lumière virtuelle.
Les claviers se mettent à trembler.
Les connexions vacillent.
Les écrans luttent pour ne pas s'éteindre , secoués par des frissons d'angoisse.
Je lève mon doigt sur-aiguisé pour frapper la première lettre d'une diatribe sanguinaire.
...
Et puis je m'arrête.
Ce serait trop facile.
La lutte est inégale.

Et puis j'ai autre chose à faire.
Respirons.
Tentons de nous calmer un brin.
-Mais qu'est-ce qui t'ennerve comme ça?
La stupidité, la lâcheté,l'égoïsme... t'en veux d'autres?
Les aveugles sourd et muets , ceux qui s'en fichent, ceux qui laissent faire, ceux qui ne se sentent pas concernés.
Et encore?
Ceux qui n'évoluent pas.
Ah, ceux là.. hmmm j'ai une petite préférence pour eux.
Mais soyons compatissant, mieux : compréhensif...ayons pitié même.
Attends, je t'explique : tu vois Mireille Mattieu?
-?????????
La pauvre, 60 ans de sa vie avec la même coupe de cheveux. Et pourquoi?
Par peur de perdre ses fans!
C'est presque beau, non?
Ca me touche, en tout cas.
Mais c'est dommage de finir comme ça ,vieiille poupée figée qui ne se rends plus compte de l'effet qu'elle produit.
Alors qu'elle avait tellement de talent.
Lorsqu'elle tenait la note finale de la version française de "Woman in love" par Barbra Streisand (je connais mes classiques),
j'avais encore les poils qui se dressaient.
Maintenant, on ne la voit plus, comme une Brigitte Bardot vieillissante, elle à fait son temps et ne fait plus rêver que ceux qui vivent dans le passé.
-Ben finalement t'es pas si ennervée que ça ?
Détrompe toi. Je suis révoltée. Mais plus je réfléchi et puis je vois cette petitesse en face de moi.
Et comme tout ce qui est petit est mignon, alors, je baisse les yeux, je ramasse ce pauvre poussin qui tente d'attirer l'attention par ses "piouuw"
aussi attendrissants que désespéré.
Qu'est-ce qui se passe mon poussinet?
-Piouw! piouw!
Hein? qu'est-ce que tu dis? toi aussi tu veux exister? Mais tu existe!
-Piouuuw!
Ah! tu veux tout pour toi tout seul? mais il faut en laisser un peu pour les autres!
-Piouw.
Comment ça, piouw? c'est tout ce que tu as à dire?
-Piouw.
Voilà, vous comprenez? comment voulez-vous que je lui en veuille? c'est si chou cette volonté pathétique de se mettre en avant.
-Piouuuuuuuuuuw!
Ah, tu as besoin de moi?
-Piouw.
Tu ne peux pas te mettre dans la lumière tout seul?
Forcement.
Alors qu'il me serait si facile de l'écraser.
-Piouuuuuuuuuuw!
Non, non, ne t’inquiète pas, poussinou, je vais t'aider.
Voilà.
Imaginez-moi 2 secondes en porte-poussin.
Bon , maintenant, je vais pouvoir me défouler.
Hm.. j'aime les poussins.. Rôtis, avec des raisins de Corinthe et une sauce au Sauternes,
Lentement ,mes doigts se rétractent.
Srouiik, les vertébres se brisent une à une.
-Piiiiiiiii...
C'est déjà fini.
Sa petite tête pendouille dans le vide.
Pauvre poussin qui cherchait la gloire.
Tu va la trouver! dans mon assiette.
Et tandis que je suçotte ses micro-cuisses toutes dégoulinantes de sauce, je me dis qu'il en valait la peine..
ce poussin là..
d'en faire tout un plat.
Il eut été si simple de le critiquer, de fustiger son gout prononcé pour les remerciements, (oui, oui, il était comme ça ce poussin), ses préférences
pour les poussines et uniquement les poussines. Ces dernières se bornant à le considérer comme un ami, ce qui le désolait.
Oui, c'est vrai qu'il était aussi sexy qu'un grain de maïs, ce pauvre bestiau.
Mais quel intérêt, de le dénaturer, alors qu'il le faisait si bien lui-même?
Non non, décidément, je ne mange pas de ce pain là.
Maintenant, il plane tout seul, au paradis des gallinacés.
Paix à son âme.
Et merci pour l'apport énergétique.

01:01 Publié dans histoire vraie | Tags : massacre, mireille mattieu, poussin | Lien permanent | Commentaires (2) | Trackbacks (0) |