31/01/2012 | La Grenouille et l'Arrosoir

Il était une fois,

dans un jardin biennois..

une charmante grenouille couronnée.

au sommet d'une pique plantée

dans le sol de l'hiver glacé.

Et à ses pieds..

un arrosoir jaune, abandonné.

La Grenouille était d'humeur discuteuse et puis, elle s'ennuyait un peu,

toute seule, là-haut.

L'arrosoir par contre avait passé l'après- midi à papoter

avec ses amis de passage dans le quartier.

Chats errants

ou faisant semblant,

avant d'aller se réfugier

bien au chaud

dans leurs maisonées.

(on est à Bienne ,les chats sont bien traîté!).

Bref, la grenouille condescend

à bien vouloir lui parler,

à cet arrosoir qui n'est même pas en métal,

comme elle, métal façonné, galvanisé, et collé

au fer à souder.

Elle se prenait pour une oeuvre d'art,

alors que cet arrosoir

n'était qu'un accesoire.

En plastique jaune citron...

- Que fais-tu là? planté devant mon promontoire

de grenouille royal?

-  Euh...sa Majesté!

veuillez me croire,

je suis désolé! répndit l'arrosoir.

-Tu es sur mon territoire!

- Ce sont les enfants qui m'ont emporté

pour s'amuser, et qui m'ont oublié.

La grenouille frissona de jalousie.

Car dans le monde des objets, les humains sont les Dieux

qui les ont créé.

Savoir que les Dieux préréraient un simple arrosoir

pour s'amuser, plutôt que de jouer avec elle, ennerva beaucoup

sa Majesté.

Elle hurla :

-Gardes! Emparez-vous de cet arrosoir!!

Mais rien ne se passa

De garde, elle n'en avait pas.

Par contre, une idée lui arriva,

-Et si tu demandais à tes amis chats.

de sauter sur moi ?

Je suis si haut perchée que les petits d'hommes

ne me voient pas.

Si tes amis arrivent à me faire descendre vers toi

les enfants pourraient jouer avec moi!!

L'arrosoir était sympa, il accepta et rameuta ses copains chats.

La grenouille s'y croyait déjà :

-Tu verra! Bientôt il n'y en aura plus que pour moi.

D'un coup de patte bien appliqué,

un gros matou la fit tomber.

Et voilà que la porte du jardin grinça.

et la maman des enfants arriva.

-Chéri!! dit elle à son mari. Tu as vu, la grenouille est par terre.

-Ah oui.

-Les enfants pourraient se blesser, avec ses bords en métal,

je préfère m'en débarasser.

Et hop, sans égard pour la royale personalité, elle la saisit et l'emmena

hors du jardin.

Devant la barrière, à côté des poubelles.

Tandis que son mari, lui, ramassait l'arrosoir.

-Avec toutes les plantes qu'on à dans la maison, il me sera bien utile, celui-là.

Seule et abandonnée, même pas plantée dans le sol goudronné,

la grenouille avait perdu le peu de noblesse qui lui restait.

Mais tout de même, en passant devant elle,

je l'ai trouvé assezbelle                                                                                                                                                                                                                                                                                                                            pour la ramener chez moi.

Figurez-vous que je lui ai trouvé une place de choix :

dans le petit jardin sur ma terrasse.

Lorsque le printemps reviendra,

elle me servira,

d'épouvantail à oiseaux.

Ca lui fera de la compagnie!

 

 

 

 

04:05 Publié dans conte | Tags : grenouille, arrosoir, conte | Lien permanent | Commentaires (5) | Trackbacks (0) |