Bien à Bienne : La force de l'escargot et la logique du crapaud

La force de l'escargot et la logique du crapaud

26/02/2012 | La force de l'escargot et la logique du crapaud

Nouvelles du Front
Je vous préviens d'avance : tout ce qui va suivre est authentique (C'est pour vous donner envie de lire).
Non, tout de même, quand j'y repense je me dis qu'être de mauvaise foi à ce point là ça frise l'indécence.
Ce n'est pas que malhonnête. Les qualificatifs me manquent.
Je vous raconte : mais d'abord je précise que, vu la remise du chauffage pendant la nuit, j'avais décidé d'attendre un peu et de garder mon énergie pour aider ma fille dans son déménagement avant de me lancer dans ce combat contre mon pseudo-propriétaire.
Ding ding!
J'ouvre la porte, il est là. Il ne me dit pas bonjour, il attaque directement, en agitant une feuille sous mon nez.
-Oauis, alors, c'est toujours pas payé.(accent kosovar ou du style)
Tu as téléphoné à mon assistante sociale?
Silence...Il réfléchit. Je me doute qu'il n'a pas obtenu l'effet désiré. Mon assistante, c'est une lionne, elle en a vu d'autres et
je sais parfaitement qu'elle ne va pas se laisser intimider par cet homme là, ni par qui que ce soit, d'ailleurs.
-Oui, alors j'ai fait une autre facture (je suppose que c'est avec ça qu'il me fait de l'air parce que je n'aurais pas le loisir de consulter son papier).
Ok.
Je réponds, je m'en fiche un peu. Je ne suis pas d'humeur. J'ai pas trop mal dormi pour une fois, mais j'ai beaucoup à faire et là, je perd mon temps.
Il reprend:
-Il faut payer. Tu me dois...
Et là, il énumère une suite de chiffre qu'il mélange allégrement avec ses propres factures, puisqu'il travaille dans le garage en bas et que les chauffages sont liés.
J'écoute, mais ça rentre par une oreille et ça sort par l'autre.
Je demande comment c'est possible, étant donné qu'il ne m'a pas chauffé correctement l'hiver passé, ni cet hiver d'ailleurs.
De plus, rien dans mon appartement ne justifie non plus les factures exorbitantes d’électricité qu'il présente.
Puis, voyant mon absence de réaction, il remenace.
-Si tu ne leur dit pas de payer, je te jette dehors. C'est ma maison.
Mais non, pas du tout.
Je lui dit que je le sais.
Ca l'embête, alors ça commence.
Le garage est là depuis 40 ans!
Eh non, mon bonhomme, ça aussi, je le sais..Et même, qu'est ce qu'il croit, que ça le rend magiquement propriétaire comme prime à la durée? D'ailleurs, il y a 40 ans, il n'était pas né! Mais je ne dis, rien, ni non plus que je sais que la vraie gérance ne l'apprécie pas plus que ça.
Et le dialogue de sourd continue en devenant carrément surréaliste.
Il y a des lois..
Il me regarde avec un air d'incompréhension calculé.
Tu ne sais pas ce que c'est la loi?
Il secoue la tête.
On est mal barré.
Je tente de lui expliquer que moi aussi, j'ai des droits.
Ca prends du temps.
J'ai l'impression de parler à une fenêtre ouverte..ça passe tout droit.
Même quand je lui dit que mon loyer peut être bloqué.
Quand même, quelque chose à du percuter son cerveau : il demande ;
-Qu'est ce que j'ai fait qui n'est pas correct ?
La liste est longue. Je commence par le début :
Le premier loyer qui a été versé par erreur deux fois et qu'il n'a jamais remboursé, c'est 1000 francs, quand même!!
Et là, je vous assure que c'est vrai, il sort une liasse de billet de sa poche et me les secoue sous le nez (décidément il aime m'aérer).
-Je peux payer! tu vois, j'ai de l'argent
Je louche sur les billets de 100 et je pense : donne!
Il à du lire dans mes pensées parce qu'il les remets précipitamment dans sa poche.
-Mais d'abord, tu dois payer!!!!!!!!
Je lui dis, qu'en premier, il doit me rembourser et là.. soudain, mes 1000 francs se transforment en caution!!!!!!!!!
En bonus, il m'explique ce qu'est une caution!!!!!!!
J'hallucine.
-Rien dans le contrat ne parle de caution. Tu n'a pas été correct..Il y a aussi la boite aux lettres ..
Il ne sait pas non plus ce qu'est une boite aux lettres..
Je vous épargne un bon quart d'heure d'explications vaines de ma part et de réponses hallucinantes de la sienne.
Son grand truc, c'est qu'il faut parler. Qu'il faut se dire les choses directement. Le problème c'est qu'il ne tient pas compte de ce que je lui demande, depuis le début.
Donc, parler pour lui, c'est à sens unique, moi, je n'ai le droit qu'au silence et à tout ce que je subi depuis que j'habite là.
Le premier mois sans eau chaude, l'installation dangereuse bricolée par son copain qui à failli mettre le feu à la maison,, etc..
Quoi que je dise, c'est toujours la même réponse : paye d'abord.
Mais logiquement? tout ce qui c'est passé avant cette fameuse facture prouve qu'il n'en à rien à faire de mes droits.
Je lui dit.

Là, il essaie autre chose, il hausse le ton.
Dommage pour lui, c'est pas le bon jour : je suis en forme. Même si je viens de me réveiller et que hier soir j'ai oublié de me démaquiller, j'ai le cerveau qui fonctionne parfaitement.
Je le calme immédiatement. Personne ne me parle sur ce ton là.
En plus, j'ai l'avantage de l'escalier, il est une marche en dessous et je suis de toute façon plus grande.
Je domine clairement la situation, pour la première fois. Je n'ai plus peur.
Il continue d'agiter sa feuille, peut être qu'il pense m'achever en me refroidissant? Après toute les nuits sans chauffage, je suis blindée.
Mithridatisé au froid.
Je ne sais pas comment j'ai fait, mais j'ai réussi, il baisse d'un ton.
Ca semble incroyable, mais je crois qu'il commence à.. j'ose à peine le croire.. à ressentir une vague forme de respect.
soudain, miracle, il à tout compris ; ce qu'est la loi, qu'il faut mettre les choses par écrit..
Il se radoucit tellement, qu'il conclu en me demandant de regarder pour cette histoire de facture et que de son côté il verra. (!) en me donnant la main.
Style top-là, comme si on avait conclu un accord.
Je suppose que c'est le moyen qu'il a trouvé pour garder la face.
Moi, tout ce que je veux, c'est la paix.
Alors, je vois ça comme une trève.
Mais, tandis que je referme la porte, je pense déjà à la suite.
En attendant, je suis fière de moi.
Fini la pauvre chose tremblotante.
J'ai des droits, et lui surtout des torts.
Alors, la balance est vite faite!
Qu'est-ce qu'il peut faire?
Me pêter la figure?
Non.. attirer l'attention sur lui ne serait pas une bonne idée, si il veut continuer de se remplir les poches avec... son honnête travail (eh.. je ne suis pas folle).
Alors, voilà.. la route sera longue. Mais j'aime trop cet appartement.
La vie m'a appris une chose.
Ca peut prendre 5 ans 10 ans 20 ans..mais quiconque me veut du mal finira par en payer le prix.
Quand à moi, Tant que je  me cantonerai à faire respecter mes droits, j'aurai la même force.
J'écris tout ça, c'est mon droit aussi, nul part je n'ai signalé son nom. Et je ne fait que dire la vérité.
Je l'écris pour qu'il reste une trace de ce que je vis.
Tant qu'il n'aura pas réussi à me faire mourir de froid.
Deux radiateurs sont encore en panne.. je lui ai dit. Et vous savez quoi? Le printemps arrive, alors je n'en ai pas besoin!!
J'aimerais le voir dormir dans une chambre à 12 degrés, faire sa toilette dans une salle de bain glacée,,
Heureusement pour ma fille et son bébé, elles déménagent.
Et les chauffages électriques ne sont pas fait pour les chiens.

06:59 Publié dans histoire vraie | Tags : facture, proprio, combat | Lien permanent | Commentaires (1) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

quel sale type !

Écrit par : clara | 26/02/2012

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