Bien à Bienne : La faute à tout le monde.

La faute à tout le monde.

06/09/2012 | La faute à tout le monde.

Et ma tête tombe de son socle de  verre.

Dans mon salon, un silence miraculeux.

Je me récupère.

Je ramasse les miettes de mon esprit dispersé, ça et là, et tente un petit bilan.

Le monde ne s'arrête pas pendant ce temps.

Et c'est tant mieux.

Je ne suis là pour personne d'autre que moi.

Je ne rends de compte qu'à moi.

Je suis une égoïste, une grosse.

Une énorme même! C'est nécessaire, voir salutaire.

Les bruits qui viennent du dehors résonnent comme une douce musique.

Les cris, les reproches, les demandes, les questions s'emmêlent comme un filet de pêcheurs.

Un de ces grands filets qui part de la plage pour s'enfoncer dans l'océan.

Il faut au moins 10 hommes pour l'en extraire et ça nourri tout le village..

Des petits poissons, des grands, des crabes qu'ils rejettent à la mer.

A la Coop une petite boîte de crabe coûte 40 francs, mais ce ne sont pas les mêmes, quoi que.

Tandis que nous devions nous contenter de lait caillé, l'homme qui nous retenait chez lui en séquestrant nos passeports, faisait griller sur sa terrasse deux énormes thons.

Il nous avait convié au spectacle.

L'odeur grimpait jusque dans nos cerveaux et nous nous réjouissions de cette soudaine générosité.

Jusqu'à ce qu'il appelle ses chiens.

Deux bergers allemands dressés non seulement pour empêcher les intrus d'entrer, mais aussi pour nous empêcher de sortir.

Inutile nous enfermer.

La maison bâtie comme un château -fort de béton n'avait qu'une seule sortie.

Les deux molosses ,habituellement sttachés dans la cour , ne nous auraient pas laissé la traverser.

La longueur soigneusement calcuée de leurs chaînes leur permettait d'atteindre les moindres recoins

des murs d'enceinte.

Bien trop hauts pour être escaladés.

Enfin, ceci est une autre histoire.

Curieusement, elle m'apaise.

C'est si loin, c'était si dur que  tout à côté me semble dérisoire.

Je me disais à ce moment : un jour j'en rirai.

Mais surtout, si je peux le raconter, c'est que j'en suis sortie.

Les chiens dévoraient les deux thons ruisselants de graisse..

Spectacle insoutenanble.

Eux encore plus forts, nous encore plus faibles.

Pourtant je suis là.

A mon bureau dans mon appartement biennois.

Sans l'intervention salvatrice e ma soeur, je ne sais si nous aurions survécu.

En deux semaines de captivité où chaque jour l'heure et la quantité du repas s'éloignait et se rapetissait.

Nous n'avions plus la force de nous défendre.

A peine l'énergie pour penser.

Je rêvais d'être un chien. Je rêvais de manger les restes.

Quand on vous prive de tout les besoins redeviennent basiques.

Les rêves aussi.

Mais voilà, ma soeur nous à sauvé, je suis là à présent.

Avec mes chips, un steack qui m'attends, et le cerveau qui fonctionne très bien.

Et voilà ce que j'en retire :

Clara déteste les apparences.

Moi je les aime de plus en plus.Justement parce que souvent elles sont contre moi , et là je vois.

C'est le test ultime, celui qui me permets de dégager les vraies promesses des faux sentiments.

Jugez-moi, critiquez moi et vous me renderz service.

Je ne suis ni meilleure, ni pire que vous.

Nous détestons tous qu'on nous juge et pourtant, quel peine nous avons de nous en empêcher quand il s'agit des autres.

Je remarque en ce qui me concerne que plus j'ai des soucis et plus mes capacités de compréhension s'amenuisent.

Et c'est là que je sais vraiment.

Alors ce soir, je vais m'accrocher aux idées que je défends lorsque tout va bien.

Parce que je suis là, justement, et pas six pieds sous terre dans un obscur cimetière de Dakar.

Parce que ma petite fille dort paisiblement.

Parce que mon fils chantonne à présent dans la chambre à côté.

Celles et ceux qui croient en moi n'ont ni besoin que je me justifie, ni que je réponde aux gentils "coucou" qu'ils me lançent sur internet.

Parce que, comme moi, ils ne font pas leur vie d'après celle des autres et ne s'inquiête pas des apparences.

Ils ne me font ni pression ni ultimatum,  ni prises de tête. Et si ils se sentent visés quand j'écrit quelque chose alrs il savent qu'ils en tirerons un bénéfice.

Et même s'ils ne savent pas comment faire pour ne pas rendre les autres responsables de leur état d'esprit.

Je  cherche encore comment faire.

Ce soir, je n'ai ni la force ni l'envie de me mesurer aux difficultés, qu'elles qu'elles soient.

Ni même celle de discuter avec les personnes que j'aime.

Je veux profiter de cette acalmie.

De cet instant de paix.

Et tel le thon que je n'ai pas pu manger, m'échapper dans le courant, me laisser porter dans le courant.

Jusqu'à ce que les pêcheurs m'attrapent dans leur filet.

Et si j'ai le choix, je préférerais nourrir le village plutôt que les chiens.

-Mais les chiens aussi aiment le thon? Qu'est-ce qu'ils t'ont fait, ces chiens? Ils obéissent à leur maître.

Tu crois qu'ils partageraient avec moi, si ils savaient que j'ai si faim?

-Je crois surtout que tu as effectivement besoin de repos.

Parce que tu n'a pas compris ma métaphore?

-Non.

Ce n'est pas grave, ça ne concerne que moi.

Tout ce que je fais, je dis ou je pense est absolument toujours en fonction de moi.

Mais voilà le problème quand on en fait profiter les gens, c'est qu'ils interprêtent, réclament des explications, voir des modifications.

Je n'ai aucune idée de ce que pense les gens, tant que je ne leur ai pas demandé. Je suppose, parfois je devine, mais je ne sais pas.

Tout ce que je demande, c'est de la compréhension.

-Tu en demande beaucoup.

De la compassion alors?

Ca devrait être possible.

Je l'espère de tout mon coeur.

Je pnse que parmi vous certains me comprendront bien.

J'embrasse ma soeur de plume qui va si vite que si j'essayais seulement de la suivre je serais perdue dans l'immensité du ciel.

D'autres expériences m'attendent, sur d'autres terres acceuillantes.

Demain, j'entame de nouveaux voyages.

Ce soir, je m'enferme dans ma salle de transit.

Selon mon humeur et selon mon coeur.

Comme les gitans que la pluie ne gêne pas, puisqu'au dessus, l'arc-en-ciel les protège.

21:00 | Lien permanent | Commentaires (2) |

Commentaires

^_^ sacré épisode de notre vie ce passage en Afrique, j'avais l'impression d'être dans une autre dimension, je suis ravie qu'on en soie revenu sain et sauf....-_-

Écrit par : Véro | 07/09/2012

l"apparence, les paillettes dont on s'inonde pour briller:
je préfère l'essence nue ;
bisous

Écrit par : clara | 09/09/2012

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