Bien à Bienne : LA FAMILLE ONATOU et LA FAMILLE ONARIEN (et la souricette magique!)

LA FAMILLE ONATOU et LA FAMILLE ONARIEN (et la souricette magique!)

25/08/2010 | LA FAMILLE ONATOU et LA FAMILLE ONARIEN (et la souricette magique!)

Pffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffff
Grosse décompression!!!! C'est fait.
Et, vous savez quoi?  C'était bien. C'était très bien. Ca c'est bien passé.
C'était presque incroyable quand j'y pense :
les enfants m'ont écouté dans un silence quasi-religieux. Avec respect.
Oui oui! ils sont super ces enfants! ils m'ont applaudi. Ils ont aimé mes histoires, mon dessin..et
ma ratounette!!
June super-star!! Qui passait sans crainte de mains en mains. Qui est restée postée sagement sur mon épaule
(ce qu'elle ne fait jamais d'habitude).
C'était magique.


En plus, les cieux étaient avec moi, il pleuvait et j'ai pu aller sous la fameuse yourte , endroit tout à fait propice.

J'aimerais remercier, en bloc, tout ceux et celles qui m'ont soutenue dans cette aventure, Par leur confiance,par leurs encouragements,
par leur aide. C'était tout une aventure. Et rarement dans ma vie, j'ai été autant entourée. De mon assistante sociale préférée en passant par les organisateurs,Monsieur Boillat en particulier qui m'a "supportée" dès le départ par mail et qui a corrigé mes textes
ma petite maman, mes enfants, mes amies, Alabama, Clara, Gisèle,Daniela, ma soeur chérie bien sur! et ma très chère Babs qui à supporté héroïquements mes humeurs et m'a aidé
jusqu'à me servir d'assistante photographe, garde de rat et porteuse d'affaires. Je n'oublie pas Simone et Nath qui m'ont aussi soutenue virtuellement et sms-ment.
Ce qui est intéressant, c'est que malgré mon trac intensif qui m'a fait trembler pendant 10 bonnes minutes, j'ai trouvé
une manière de raconter mon histoire, comme si c'était la mienne (et c'était la mienne). Spécialement la première,
celle qui va suivre. Je me suis basée sur des faits réels, mais j'y ai ajouté beaucoup d'imaginaire.
Ce qui fait que toutes ressemblances avec des personnes existant vraiment ne serait pas tout à fait une coïncidence,
mais cependant, cette histoire, telle qu'elle est écrite ne c'est jamais produite.
C'est, des trois histoires que j'ai composé exprès pour l'exposition "si jamais", ma préférée. et je crois aussi que c'est celle
que les enfants ont le mieux apprécié.
J'ai apprécié ce moment parce que je me sentais concernée, impliquée. Je ne crois pas être une conteuse "comique", ni théatrale, mais j'avais un message à faire passer et une
émotion qui a touché les enfants et surement aussi quelques "grands".
J'aimerais encore remercier les enfants qui ont été formidables. une petite fille m'a offert un bracelet magnifique, en bois avec des images pieuses, qui vient d'Italie.
Les autres m'ont offert leurs sourires, leur attention et leur compréhension. Je les adore et j'ai eut bien du mal à choisir parmi les photos que nous avons pris. Les classes se sont succédées, différentes,colorées,
un mélange d'enfants avec leur personnalité bien affirmée.  Plus ils étaient et plus c'était cool.
Malgré ça, je ne suis toujours pas persuadée être une conteuse..c'est un métier! par contre, j'aime plus que j'aimais écrire pour les autres

 

LA FAMILLE ONATOU, LA FAMILLE ONARIEN ET LA SOURICETTE MAGIQUE

Il était une fois, dans une petite ville d’un pays lointain, deux familles très différentes : la Famille Onatou et la Famille Onarien.

Il était une fois, aussi, une vieille dame qui possédait un couple de souricettes magiques. Elle habitait dans la même ville que les Onatou et les Onarien.

La Famille Onatou ne manquait de rien et la Famille Onarien manquait de tout. La Famille Onatou vivait dans une jolie maisonnette à deux étages. Papa et Maman Onatou possédaient chacun leur propre voiture, et la petite fille Onatou avait reçu un poney rose à poils longs pour son anniversaire.

Chez les Onarien, la maman élevait, seule, ses trois enfants et il lui arrivait d’oublier leur date de naissance. Par contre, elle sillonnait les rues de la ville sur son vieux vélo et ramenait courageusement les objets, parfois très lourds qu’elle trouvait, abandonnés sur les trottoirs.

Vous avez déjà remarqué tout ce qu’on trouve devant les maisons ? Des jouets, des meubles et même… des télés ! Bon, d’accord, celle qu’elle avait rapportée à ses enfants n’avait pas de télécommande. Mais la Maman Onarien la customisa avec une jolie peinture bleue (elle aussi dénichée dans la rue) et elle colla, au-dessus, toutes sortes de petits personnages en plastique, comme ceux qu’on trouve dans les « Kinder-surprises », ou alors des Pokémons. Avec un Pikachu de chaque côté et un poussin jaune au milieu, la télé des Onarien, même si elle était toute petite, devint ainsi un objet très décoratif.

Chez les Onatou, l’écran plat, tout noir, qui occupait le salon n’était pas aussi rigolo. Enfin, c’est le genre de chose que disait la maman de la famille Onarien pour rester positive.

Les enfants Onarien préféraient jouer à la Playstation et heureusement, la maman en avait trouvé une d’occasion, mais qui fonctionnait parfaitement.

Les Onatou et les Onarien avaient des existences très différentes : pendant que la Famille Onatou partait en vacances sous le soleil d’Espagne, les enfants Onarien se baignaient sous la pluie chaude des orages, dans la grande fontaine du parc.

Pendant que la Famille Onatou allait au restaurant et mangeait les plats les plus fins, la mère de la Famille Onarien cuisinait sa grande spécialité : les pâtes à la « n'importe nawouak ». C’était une recette que sa fille avait inventée, en utilisant ce qui restait dans les placards : un peu de miel, un peu de poudre d’ail, un oignon... En rôtissant les spaghettis dans un peu d’huile d'olive, ça donnait quelque chose d’étonnement délicieux.

Toute la Famille Onatou respirait la santé et n’allait jamais chez le médecin. La famille Onarien était malade tout le temps, mais n’allait pas chez le médecin non plus, parce qu’elle n’avait pas assez d’argent pour le payer. Alors, les Onariens se soignaient avec rien ! Ils avaient l’habitude d’être malade et attendaient que cela passe. Et cela passait.

La Famille Onatou s’achetait souvent de nouveaux habits dans boutiques les plus chics de la cité. La famille Onarien mettait les mêmes fripes depuis des années.

La Famille Onatou était invitée partout, la Famille Onarien n’était invitée nulle part.

La fille de la Famille Onatou faisait du patinage artistique et de l’équitation sur son gentil poney rose. La fille de la famille Onarien faisait... ah non ! elle ne faisait rien. Par contre, elle avait une souricette magique. Mais elle ne le savait pas. D’ailleurs, elle croyait que c’était un rat. Un petit raton, tout mignon, qu’elle adorait et qui la suivait partout où elle allait. Un petit rat… de ce genre là : … (entrée en scène de la ratonnette).

La vielle dame, qui possédaient des souricettes magiques, trouvait la fille Onarien très gentille et serviable. Comme ces animaux-là font un petit par année, elle en avait déposé un, pendant la nuit, sous l’oreiller de la fille Onarien.

Justement, elle avait perdu une dent, la fille Onarien. Aussi, quand elle la mis sous son coussin, le soir, et qu’elle retrouva au matin la souricette, elle ne fut pas si étonnée. Elle se dit que la petite bête n’avait peut-être plus de pièces de monnaie à échanger contre sa dent.

La Fille de la Famille Onatou aurait adoré avoir un mignonne ratonne comme ça. Mais chez les Onatou, c’est le père qui commandait. Et jamais, il n’aurait accepté de rat dans sa maison. Le Père de la Famille Onatou était très fier de son jardin : il y faisait pousser des roses toutes plus magnifiques les unes que les autres.

Quand il rentrait de son travail de chef de chantier, il passait des heures à s’en occuper. La Maman Onatou, elle, travaillait chez un fleuriste ; elle dépensait presque toute sa paye pour acheter du matériel de jardinage pour faire plaisir à son mari. Pourtant, ils n’étaient pas heureux : le Papa Onatou, qui s’occupait si bien de ses fleurs, négligeait sa femme et sa fille.

Chez les Onarien, la maman ne travaillait pas ; elle s’occupait des ses enfants et recevait de l’argent de la Ville. Pas énormément d’argent, non ! Elle ne pouvait pas avoir de voiture ni partir en vacances, mais elle pouvait rester avec ses enfants et les voir grandir. Et vous savez : elle avait du courage, la maman de la famille Onarien. Parce que, s’occuper toute seule de ses enfants, sans mari pour elle, ni papa pour eux, c’est trois fois plus de travail !

Les deux familles ne se connaissaient pas. Elles ne se croisaient jamais, c’était un peu comme si elles vivaient chacune sur des planètes différentes.

Pourtant, un jour, la Fille de la famille Onatou attendait le bus, bien sagement, pour aller à ses cours de violoncelle, quand la Fille de la famille Onarien vint s’assoir à côté d'elle. La souricette de la Fille Onarien dormait tranquillement dans une poche de sa veste. Il n'y avait que son petit museau mignon qui dépassait !

Quand le bus arriva et que la Fille Onatou se leva, elle l’aperçut. La Fille Onarien lui fit un grand sourire. Alors, prenant son courage à deux mains, la Fille Onatou (qui était pourtant très timide) prit une grande respiration et demanda à la Fille Onarien si elle pouvait voir sa petite bête de plus près.

Elles s’installèrent ensemble dans le bus et la Fille Onarien sortit la souricette de sa poche. La Fille Onatou, qui ne souriait pas beaucoup, d’habitude, sentit que quelque chose d’étrange se passait, quelque chose de bizarre et de nouveau qu’elle n'avait jamais ressenti jusque-là : quelque chose qui ressemblait au bonheur d’un commencement d’amitié.

Les filles décidèrent de se revoir et se donnèrent rendez-vous pour le samedi suivant. La Fille de la famille Onatou arriva en avance, la Fille de la famille Onarien n’arrivait pas... Evidemment : une fois de plus, elle n’avait pas payé dans le bus et les contrôleurs l’avaient attrapée. Quand arriva enfin la Fille Onarien, la Fille Onatou fut très heureuse.

Elles devinrent très amies et naturellement, la Fille Onarien invita la Fille Onatou à venir chez elle. La Maman Onarien leur fit des crêpes et tous les enfants jouèrent au Monopoly. La Fille Onatou était ravie : elle adorait ce jeu, mais n’y jouait jamais ; ses parents n’avaient pas le temps.

Bien entendu, le samedi d’après, la Fille de la famille Onatou voulut inviter son amie à son tour. Comme elle était très bien élevée, elle demanda la permission à ses parents. La Maman Onatou, qui s’ennuyait un peu, proposa d’inviter toute la famille.

La Maman Onarien hésita : elle savait qu’il lui serait difficile d’inviter à son tour la famille Onatou. Mais la Maman Onatou insista beaucoup et la Maman Onarien était quand même contente d’être invitée quelque part... pour une fois.

Tout se passa très bien. On aurait pu en rester là.

Mais, un jour, le Papa de la famille Onatou rencontra un de ses amis qui connaissait très bien la famille Onarien. Il lui dit que la Maman était une profiteuse, qu’elle n’aimait pas travailler et qu’elle préférait ne rien faire et recevoir de l’argent de la Ville. Tous les deux n’avaient aucune idée des difficultés de la Maman Onarien. En plus, l’ami du Père Onatou lui dit de se méfier, car il avait entendu dire que le Papa de la famille Onarien était une sorte de délinquant et qu’il avait fait de la prison.

En fait, il y avait longtemps que la Maman et les enfants de la Famille Onarien n’avaient plus du tout de contact avec le Papa. Mais le Père de la Famille Onatou décida quand même que son ami avait raison.

De toute façon, il n’appréciait pas les gens qui ne travaillent pas et profitent de l’aide de la Ville. C’était un point qui le gênait déjà beaucoup. Il interdit à sa fille de revoir son amie et ils n'invitèrent plus jamais la Famille Onarien.

On aurait pu en rester là. Mais le destin est malin. Et la souricette magique veillait.

Quelques temps plus tard, la Maman de la famille Onatou rencontra un beau jeune homme sur l’Internet. Elle en tomba follement amoureuse et quitta sa famille pour le rejoindre dans un pays lointain. Quand elle arriva là-bas, elle se rendit compte que celui qui l’attendait ne correspondait pas du tout à la photo qu’il lui avait envoyée. Mais bien pire : qu’il n'en voulait qu’à son argent ! Elle voulut rentrer, mais avant qu’elle n’ait eu le temps de prendre son avion, elle rencontra un autre homme qui, lui aussi, n’en voulait qu’à son argent. Mais il était si beau qu’elle oublia ce détail et décida de divorcer pour l’épouser.

Le Papa de la famille Onatou fut si choqué qu’il tomba malade. Il avait aussi beaucoup de peine à s’occuper de sa fille. Il perdit son travail et n’en retrouva pas.

Au bout d’un certain temps, le bureau du chômage lui annonça qu’il lui faudrait demander l’aide sociale ou alors abandonner sa fille. Le Papa Onatou n’avait pas d’autre solution. C’était très humiliant pour lui, spécialement, mais indispensable. Et finalement, il pouvait s’estimer heureux.

Pour la Maman Onatou, les choses se passaient encore plus mal : une fois divorcée, elle voulut épouser son bel étranger, mais son ex-mari, ruiné, ne lui envoyait plus d’argent. Voyant qu’elle était sans le sou, son nouveau fiancé décida de la quitter pour une autre femme, moins jolie, mais tellement plus riche !

La Maman Onatou était très vexée. Elle se décida à rentrer, sa fille lui manquait quand même beaucoup.

Papa Onatou était trop humilié pour lui pardonner. Maman Onatou chercha donc du travail, mais n’en trouva pas. Elle aussi dut se résoudre à demander l’aide sociale.

Et la Fille Onatou ?, me direz-vous. Elle habitait désormais dans la grande villa au bord du lac de la Famille Onarien. Villa ? Vous avez dit villa ? Oui, villa, avec une magnifique piscine à débordement. Comment est-ce possible ? Eh bien ! c’est grâce à la souricette magique. Toutes les nuits, elle rentrait chez la vieille dame et lui faisait son rapport. La vieille dame était très riche, mais vraiment très, très, très riche ! Parce que les souricettes magiques devinaient, pour elle, les chiffres gagnants de l’Euromillion. La vieille dame jouait et gagnait une fois par mois.

Elle eut une idée pour aider la famille Onarien : dans la rue, sur le chemin de la Maman, elle fit déposer un petit meuble avec un tiroir fermé à clé. Et, dans ce tiroir, se trouvait une lettre... C’était une lettre d’amour qui n’avait jamais été envoyée, mais il y avait une adresse.

La Maman décida de s’y rendre et c’est ainsi qu’elle rencontra la vieille dame. Elle croyait que c’était le hasard... Mais vous savez quoi ? Le hasard n’existe pas et la vieille dame avait tout inventé ! C’était une vieille dame très gentille qui ne s’était jamais mariée et n’avait jamais eu d’enfant. Par contre, elle avait beaucoup d’imagination. Elle raconta à la Maman Onarien que c’était une lettre de son amoureux. Qu’il l’avait écrite, des dizaines d’années plus tôt, juste avant de partir en expédition, car il faisait de l’alpinisme.

Malheureusement, à cette époque, on n’avait pas de balise d’urgence ni de téléphone portable. Le pauvre était tombé dans une crevasse et on ne l’avait jamais retrouvé. Par un fabuleux hasard, la vielle dame habitait toujours à la même adresse. Elle fut très heureuse et émue devant les dernières lignes écrites par le seul homme qu’elle ait jamais aimé…

Enfin, c’est ce qu’elle raconta à la Maman Onarien, qui ne se douta de rien. Elle se prit d’affection pour la vielle dame et la vieille dame, qui se sentait très seule dans sa grande villa, proposa à toute la Famille Onarien d’y habiter.

C’était une dame très âgée et la Maman Onarien s’en occupa aussi bien que s’il s’était agi de sa propre mère. Lorsque la vielle dame sentit la fin proche, elle décida de tester la Maman Onarien. Elle lui dit :
– Ma chère, je sens que je vais mourir et j’ai décidé de donner tout mon argent à la société protectrice des animaux. La Maman Onatou lui répondit :
– Quelle bonne idée ! De toute façon, c’est votre argent, vous en faites ce que vous voulez.

Aussi, elle fut très surprise, lorsque la vieille dame décéda, d’apprendre qu’elle lui avait légué sa villa, l’intégralité de son immense fortune et son couple de souricettes magiques. Elle lui expliqua aussi, dans son testament, comment ses petites souris devinaient les chiffres gagnants de l’Euromillion.

Moralité : à présent, la Famille Onatou n’a plus rien, mais alors plus rien ! Et les Onarien ont tout, tout, tout ! Dans la vie, tout est possible : que l’on n’ait rien de rien ou absolument tout, le hasard, le destin (ou serait-ce les souricettes magiques ?) peuvent chambouler l’ordre établi. Et c’est ainsi que l’on peut passer du tout… au rien et du rien… au tout !

Juin 2010

00:51 Publié dans conte | Tags : conte, expo, si-jamais, enfants, ratounette | Lien permanent | Commentaires (1) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

bravoooooooooooooooooooo;

Écrit par : clara1 | 25/08/2010

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