Bien à Bienne : Gentillesse mode d'emploi

Gentillesse mode d'emploi

14/11/2011 | Gentillesse mode d'emploi

Gentillesse mode d'emploi
Voilà, la journée est passée.
Malgré mes efforts, je ne crois pas avoir été plus gentille que d'habitude.
La gentillesse est importante pour moi.
Je lui dois ma survie.
Alors, quand enfin j'ai pu me remettre à vivre, c'est tout naturellement que j'ai continué à
lui faire une place.
Comme me dit si justement Pat dans son commentaire, il y a gentil, gentil et gentil.
Alors, c'est vrai que parfois, ça à la couleur de la gentillesse, l'odeur de la gentillesse, et même le gout,mais
ça n'en est pas.
Il n'y a qu'une seule authentique gentillesse et c'est de ça dont je veux parler.
A quoi on la reconnait?
Son autre nom est "bienveillance".
Elle n'a aucune intention.
Aucune.
C'est à ça, et à ça seulement qu'on l'identifie et c'est aussi ce qui est fait
un acte pur, désintéressé, donc.
Quelque chose de simple, mais de beau et qui peut sauver des vies.
Ecouter un ami dans la peine. Tenter de lui redonner un peu d'espoir et ensuite ne plus y penser.
Jusqu'à ce qu'il vous avoue, des années plus tard que ce jour là, il voulait se suicider.
En ce qui me concerne, la gentillesse fut donc une nécessité.
Lorsqu'on va mal, lorsqu'on souffre, il arrive fréquemment que sans le vouloir, on devienne méchant.
Ca m'est arrivé, donc, je sais de quoi je parle et je l'observe d'autant mieux chez les autres.
Ce n'est pas qu'on le fait exprès, c'est qu'on ne peut pas faire autrement.
On essaie de se protéger.
De quoi?
De la phrase qui fait mal.
Des mots insupportables.
De la vérité qui blesse.
Alors, on nie.
On écoute pas.
On coupe la parole.
On rabaisse l'autre de peur qu'il le fasse avant nous.
Et lorsque c'est extrême, on se fâche.
On coupe les ponts.
Incapable que nous sommes de trouver des solutions.
De discuter équitablement avec l'autre.
Comme si lui donner raison serait une défaite.
Un acte de soumission inacceptable.
Une preuve de notre manque de valeur.
Alors que, bien entendu on se trompe.
Sur toute la ligne.
Le jour ou je me suis retrouvé toute seule, ou presque, je n'ai pas compris tou ça.
La réflexion est venue bien après.
Non, tout d'abord, j'ai constaté l'évidence : j'étais seule. Point.
Je suis devenue aimable par intérêt.
Pour l'être moins.
Ce n'est pas une bonne raison, certes, mais qu'importe le chemin, parfois seul compte le but.
Et c'est dans ce processus que, lentement j'ai compris la valeur de la gentillesse.
Ca m'a pris du temps.
Je suis passé par toute sorte de stades.
Par exemple : je déplorais fortement que les gens se détournent de vous quand vous allez mal.
Et pourtant, mieux j'allais et moins je supportais ceux qui se trouvaient dans mon état précédent.
Je remarquais à quel point ils s'engluaient dans leur propre histoire.
Comme ils se défendaient mal
Comme ils se persuadaient que les autres étaient leurs ennemis.
En particulier ceux chargé de les aider.
Et du coup, ils n'avançaient pas.
Leur compagnie me fatiguait.
Mais lorsque vous avez fait le vide autour de vous, les premiers que vous rencontrez sont souvent ceux-là.
Tout ce que vous aimeriez fuir en vous ,reviens dans votre visage, comme un miroir.
C'est l'occasion d'en apprendre beaucoup. Et de bien examiner ce type de comportement pour le reconnaitre,
quand il reviendra.
Parce qu'il revient, comme un boomerang, et là, tout le jeux consiste à trouver de nouvelles attitudes.
Etre créatif.
Et là, ô miracle, ça fonctionne.
C'est comme si après avoir épuisé tout le trousseau, on trouvais enfin la bonne clé.
Les portes s'ouvrent.
Vous comprenez même une règle fondamentale :
Pou qu'on vous propose de l'aide sincère, il ne faut pas la demander, et c'est la conjugaison de ce précepte ancien
mais toujours d'actualité qui dit : aide-toi, le ciel t'aidera.
C'est le genre de phrase que j'écrivais au feutre sur les catelles de ma cuisine.
Tandis que j'appuyais mon front sur le rebord en bois.
Un autre truc.
Pour ne pas tomber.
Quand je faisais ma vaisselle.
Tant j'étais épuisée.
Heureusement, petit à petit, ma vie s'est améliorée.
Et aujourd'hui, j'ai retrouvé le sourire.
Je ne vais plus tomber, mais je continue d'appliquer les préceptes qui m'ont aidé.
A l'époque, je ne comprenais pas vraiment ce qu'ils signifiaient, seulement qu'ils fonctionnaient.
J'en suis la preuve vivante.
La gentillesse, ça marche.
Dans les deux sens.
Et si la plupart des gens n'y croie pas, c'est qu'ils se trompent sur son sens.
Soit, ils attendent quelque chose en retour.
Soit, ils la voie comme preuve de faiblesse.
Alors que c'est tout l'inverse.
La gentillesse est une force.
Une force immense, capable de sauver des vies.
Vu comme ça, c'est déjà plus tentant, non?
Alors voilà tout le challenge de la chose :
Appliquer un concept dans son intérêt et celui des autres, sans en attendre de résultat.
Quelle image je pourrais donner pour illustrer ça?
Celle de la plante précieuse qu'on met en pot, et qui toute seule à ensemencé d'autres coins de votre jardin.
Tandis que le goji dont vous vous êtes si bien occupé n'a pas donné le moindre début de fuit.
Parfois on comprends tout de suite pourquoi, parfois, c'est des années plus tard.
Je n'ai pas vécu assez longtemps pour savoir si parfois, on ne le sait jamais.
Comme tout les processus d'apprentissage, il y a le stade "piège", celui est est fait pour vous faire douter.
Je m'explique : une fois que j'allais mieux, alors, ça c'est vu.
Et soudain, des personnes particulières ont croisé mon chemin : les faux-amis.
Il existe plusieurs types de faux amis.
Ceux-là sont difficiles à détecter, au premier abord, vous les admirez : ils ont tellement l'air d'avoir réussi!
Leur compagnie est agréable, vous êtes fière de les fréquenter.
Jusqu'au jour ou vous comprenez ce qu'ils attendent de vous.
Mes expériences à ce sujet sont tellement édifiantes que je peine à résumer.
Mais il y a de quoi vous dégouter de la gentillesse.
Peut.être, parce que ça n'en est pas justement, mais que ça y ressemblait.
Tout ces compliments, cette place qu'on me faisait soudain..
Cette énergie que ça me prenait, allant même jusqu'à négliger mes véritables amis.
C'est le piège ultime, donc. Une fois qu'on l'a passé, ça peut faire mal, très mal même,
mais la gentillesse, commence par soi.
Laissez les autes vous massacrer, leur servir de paillasson, c'est tout sauf gentil.
La, le salut est dans la fuite. Le fameux coupage de pont dont je parlais au début qu'on pratiquait par peur, se justifie enfin.
Il est possible qu'on soie un peu perdu. Moi je l'étais, en tout cas.
J'ai eu peur d'être revenue en arrière.
Alors que j'avançait.
J'en ai passé des jours à m'interroger, aveuglée par la fourberie.
Tellement habituée à me rabaisser toute seule que je n'y voyais plus clair.
Mais quand la logique est absente, il faut garder les pieds sur terre!
Et le points commun é ce genre d'histoire, c'est quand les piégeurs me disaient : "je ne te ferai pas de mal" tout en me plantant des poignards sans le dos.
Amour, amitié, boulot, ils étaient partout.
Heureusement pour moi, j'ai encore énormément à apprendre de la vie.
Et là encore j'y vois un rapport avec la gentillesse :
Donner aux autres la possibilité de vous apprendre quelque chose.
Je suis persuadée que nous détenons tous des informations auquel nous ne faisons pas attention mais
qui peuvent être très importante pour quelqu'un d'autre.
D'où la nécessité de communiquer et de ne pas garder pour soi ce que l'on croit être peu intéressant.
C'est ce que j'essaie de faire. :)

01:58 Publié dans histoire vraie | Tags : gentillesse, mode d'emploi | Lien permanent | Commentaires (1) | Trackbacks (0) |

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et tu y arrives

Écrit par : clara | 15/11/2011

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