17/09/2011 | EMOTIONS (encore)

Alors! vous voulez savoir??
Quel effet ça fait de rencontrer celle qui part sa générosité, son ouverture d'esprit, sa réactivité, son empathie, son expérience et sa créativité (je résume :)
vient bouleverser positivement votre vie?
Quelqu'une qui donne et n'attends rien en retour.
Comme si elle avait compris depuis longtemps qu'en espérant rien, elle s'épargnait des souffrances inutiles.
Et que son bonheur de donner prenait ainsi toute sa valeur.
Moi non plus je n'attendais rien.
Mais pas pour les mêmes raisons  : je savais qu'il était impossible que je soie déçue.
Que depuis les semaines que nous papotons par messages interposés, j'avais saisi toute la chance qui se présentait à moi.
Dans toute sa beauté.Celle qui me touche le plus.
La beauté métissée.
La beauté du dedans qui rejaillit comme  une grosse vague à l'extérieur.
Une beauté qui s'assied par terre sur ma terrasse.
Qui boit ma citronnade maison et la partage avec son prince.
Une beauté qui fait glisser son regard sur mon désordre.
Et avec qui je me sens si bien que c'est comme si on s'était toujours connue.
Une sorte d'évidence.
Et elle ne m'en veut pas quand elle comprends que je suis tellement fauchée que je peux même pas lui donner les dix misérables francs
pour le Doudou qu'elle m'apporte et qui en vaut 5 fois plus...
Il est magnifique ce Doudou.
Choupepette, l'a adopté tout de suite.
Moi aussi.
Quand j'aurais des sous, je me ferai toute une collection.
Tellement ils sont jolis.
Celui-ci est une chouette, hallucinée, noire avec des motifs et une inscription cousue de fil doré.
En plus, il est magique.
Choupepette s'est endormie avec, et on l'a retourné, pour qu'on le voie bien sur la photo.
Debora,elle est là. Et ça y est, l'émotion incompréhensible qui me prends quand je pense à elle remonte à la surface.
Vous vous rendez compte? quelqu'un qui vous tends la main spontanément, comme une sorte d'ange terrestre,
juste au moment pile.
Qui comprends toute seule ce que vous n'osez pas espérer : de l'aide gratuite.
Mais ce n'est pas ça qui m'émeut, c'est elle.
Son âme.
Voilà, c'est ça, exactement : une belle âme.
Y'en a.
Alors, dans l'éternel débat qui m'oppose à Clara sur la nature profonde de l'être humain,
me revoilà avec un argument de plus.
Clara qui a trouvé un allié avec Alex.
Ca me ravi. Finalement, ils ne sont différents qu'en apparence, ces deux-là!
Mais je n'ai pas fini.
Des belles âmes, j'en ai trouvé trois dans la même journée.
Celle de Débora, mais aussi celle de Philippe Sandoz et de sa maman.
Je les ai rencontré tout deux cette après-midi, à l'expo de la plage.
Au milieu des blocs de pierre du Jura sculptées.
Que dis-je, sublimées, transformées, à coup de burin et de machine, Philippe révèle ce qu'il à de plus profond.
Quelle fraicheur dans ce jeune homme.
Il voit que Laurent et moi nous intéressons à son travail.
Il ne parle pas français, mais on s'arrange.
Il répond à nos questions avec simplicité.
Et voilà sa maman.
Je vois tout de suite que c'est sa maman.
Il a pris cette expression d'amour qu'elle pose sur lui.
Tout ses encouragements de maman, pour ce fils, particulier.
Qui a trouvé sa voie.
Ses oeuvres ne sont pas spectaculaires, mais pourtant la pureté des formes attire le regard.
Et quand on s'approche, alors, on a envie de toucher.
Et quand on pose sa main, la pierre lisse est presque chaude sous les doigts.
On leur dit qu'on aimerais bien lui acheter quelque chose, mais qu'on ne peut pas.
Et au lieu de les éloigner, cette confidence les rapproche.
La maman me parle de son fils, et de sa famille aussi.
Je sens tellement d'amour entre eux.
Ca me fait penser à ce qu j'éprouve pour mon fils.
C'est pareil.
Le temps file et c'est plus d'une heure qu'on passe en leur companie.
Et c'est la que je trouve un point commun qui va tout relier :
les Doudous de Débora, Débora elle-même, Philippe, sa maman, les sculptures de Philippe.
L'Amour.
L'amour ne s’achète pas-
Par contre acquérir une oeuvre faite avec amour c'est obtenir en même temps quelque chose d'invisible.
Comme un ingrédient secret mixé avec le tissus ou ancré dans la pierre.
On ne voit bien qu'avec le coeur, disait Saint-Exupéry.
Ben ç'est ça.
Et plus encore.
Comme une sorte de médecine magique qui fait du bien.
Tiens? qu'entends-je au loin? ce murmure désapprobateur.. je le reconnais.
Mais je m'en fiche, je continuerai imperturbable à diffuser les informations qui me semblent importantes.
Et celle-là l'est : tout ce qui est fait avec amour en contient.
Et l'amour étant indestructible, c'est garanti à vie.
Le Doudou de Déb, perdra peut-être ses couleurs avec le temps, un peu de rembourrage, une oreille en moins.. mais ç'est certain, quoi qu'il lui manque ça n'entamera pas
l'affection de l'enfant pour son Hibou.
Le pierres de Philippe seront plus solides certes, mais plus difficiles à prendre dans ses bras :).
La, il y a une démarche à faire.
Pour moi et d'autres (oui d'autres et moi je sais) c'est normal : on s'approche, on touche, on ressent. Et c'est bon.
Pour ceux qui n'ont pas l'habitude, essayez pour voir!
Allez à la plage de Nidau.
Sur la droite en entrant, vous les verrez, les pierres du Jura sculptées par le temps, polie par l'eau et par Philippe Sandoz.
Allez vers celle qui vous attire le plus, sans réfléchir.
Si vous êtes assez sensible, vous remarquerez que ça suffit déjà pour se sentir bien.
Posez votre main dessus, et le contact naturel vous emplira d'un bien-être si doux et subtil, presque imperceptible, si vous vous sentiez déjà bien avant.
Si vous avez les moyens, n'hésitez pas, achetez ce cailloux magique.
La vous aurez compris ce qu'est l'art et participé à son expansion, en plus.
Et si vous ne pouvez pas l'acheter, qu'importe, comprendre l'art c'est déjà immense.
Et si vous ne ressenter rien d'autre que la douceur de la pierre, alors.. rien est perdu!
Peut-être serez vous plus ému par ces personnages de bois avec leurs parapluie, qui s'enfoncent dans le lac?
Ou par le feu sublimé par les brazeros de métal, découpés en dentelle?
Ou alors que la musique qui passera derrière vous fera ressentir une petite émotion?
Voilà l’essentiel : l'EMOTION.
Si je devais résumer l'art en un seul mot, ce serait-celui ci.
Et tiens, même si vous détestez ce que j'écris vous me faites plaisir! Au moins vous avez ressenti quelque chose.
C'est ce qui fait de nous des êtres vivants.

02:57 Publié dans histoire vraie | Tags : émotions, art, debora, doudou, philippe sandoz | Lien permanent | Commentaires (3) | Trackbacks (0) |