Bien à Bienne : Cuisine interne

31/07/2011 | Cuisine interne

Le temps...

Parfois, il est bon de dire ce que l'on pense.
en tout cas, moi j'ai décidé de ne plus faire ce fameux "poing dans la poche", sauf, peut-être, si je ne suis pas concernée et qu'en ouvrant ma gu.. je pourrais gêner des gens.
Un exemple pratique?
J'ai assisté aujourd'hui à une scène de méchanceté gratuite, à la caisse du Denner en face de chez moi.
Pauvres caissières, parfois, la méchanceté des clients envers elles est plus que déplacée.
Elles servent de punching-ball, de défouloir , aux petites et grandes frustrations de certains.
Quand ce n'est pas de l’indifférence pure.
Franchement, les caissières ont bon dos.
Et celle de mon histoire est exemplaire.
Petite pièce en deux actes.
Le décor : chez Denner petit magasin de quartier, bon marché.
Les personnages:
La cliente classe : grande ,belle et mince. Habillée avec recherche.Avec son petit garçon d'environ 5 ans.
La caissière: la cinquantaine, cuisse-allemande, air sympathique.
Moi.
Premier acte : fonds du magasin.
La cliente classe (légèrement excédée)
- Oh, mais c'est pas possible, je ne trouve pas..
Moi (aimablement, c'est mon Denner, je connais par coeur)
-Je peux vous aider
La cliente classe (regard oblique vers moi genre : "qu'est-ce que c'est que ce vieux chewing-gum collé sur ma chaise")
- Je cherche les tomates séchées.. (soupir) sous en tendu : ""Denner de plouc, même pas capable de mettre les tomates séchées sous mon nez).
Moi (qui sait parfaitemenet que dans mon Denner on ne trouve pas de tomates séchées).
-Euh.. je doute qu'il y en aie..
Elle (un tantinet plus agacée)
-Si, si, ils en ont!j'en ai trouvé déjà.
Moi (sachant parfaitement que parfois dans mon Denner, on trouve des petits lots d'articles inédits mais que c'est pas pour autant qu'ils y sont tout le temps).
- Désolée de ne pas pouvoir vous aider.
Elle :
Silence (sous-entendu, dégage pauvre cloche inutile).
Fin du premier acte.
Deuxième acte: la caisse.
Je compte rapidement en installant mes articles sous le regard maintenant carrément mauvais de la dame classe qui est derrière moi.
Alors que j'ai deux paniers bien remplis, elle n'a que deux-trois articles et ô surprise, pas de tomates séchées. Pourtant, je vois bien que mes calculs l’énervent.
Je sens la haine monter derrière moi, mais je n'y prête pas attention, je suis concentrée sur mes comptes.
Voyant qu'on arrive à ma limite, je dis à la caissière:
-Oh, je dois m'arrêter à 70 francs.
Il reste encore deux trois articles.
A ma grande surprise, la caissière les prends quand même.
La caissière:
-Pas de problème! Ca va aller.
Et hop, elle sort de derrière sa caisse un bon de réduction de 10 %.
Je suis ravie!! Non seulement je peux tout prendre, mais en plus ça me coute moins cher que prévu.
Je remercie chaleureusement la caissière
Et c'est la que ça devient ridicule.
La dame classe se raidit.
Elle prends avec agacement ses trois articles que la caissière vient de typer.
Tandis que je tente de remplir le plus vite possible mes sacs, afin que, vu la petitesse de la place, ses précieux articles ne touchent pas les miens,
La caissière, faisant son travail ;
-Voulez-vous votre tiquet?
Et c'est la que la classe change de camp.
La dame (plus classe du tout et plus tellement dame non plus) :
-Vous voyez bien que j'en ai plein les mains, vous voulez que je le mette où votre tiquet?
Grand silence gêné dans la file d'attente.
L'enfant se tasse derrière mes sacs en attendant sa mère, visiblement, il a l'habitude.
La caissière, d'une voix aimable (purée, elle est forte cette caissière! moi je lui aurais suggeré un endroit ou elle pouvait se le mettre son tiquet..et bien profond!)
-Je vous demande si vous le voulez ou non?
La c.. euh.. la grande perche pas classe du tout, en rajoutant une couche tout en rangeant sa monnaie :
-Je vous ai répondu, maintenant si vous n'avez pas compris c'est pas mon problème.
Et, entendons-nous bien, ces mots , même si ils ne sont pas très aimable, ne sont ni grossiers ni insultants, par contre terriblement déplacés ,voir inappropriés.
Mais surtout, d'une voix sourde et chargée d'une haine.. une haine venue de loin.
La caissière. Toujours aussi classe, ne dit rien. Personne ne dit rien.
Sortie de la femme dans le soulagement général.
La caissière prends les articles du client suivant et n'en pouvant plus laisse échapper quelques mots en suisse-allemand.
Je ne comprends pas les paroles exactes, mais je saisi le sens :
- Mais qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça?
Et là, je l'ouvre enfin :
- C'est vrai que c'était très agressif. Ils y a des gens qui ont des problèmes, on ne peut rien y faire...
Sourire de la caissière. Regards d'acquiescement des clients. J'ai résumé la situation.
Elle ne mérite pas un mot de plus.
Par contre toute mon admiration va à cette caissière, qui n'est pas rentré dans le jeux de cette cliente mal dans sa peau.
Certains diront :
-Moi je lui aurais rabattu son caquet.
Mais à quoi bon?
Devant son enfant, rabaisser cette femme , qui se rabaisse déjà très bien toute seule?
Et comment faire abstraction de la souffrance qui lui dicte ses réponses?
On est pas tous psy.
Alors, je suis d'accord, parfois ce sont les caissières qui exagèrent, comme l'autre semaine celle qui prétendait ne pas avoir de vélo sous le nom..que je ne lui avait pas donné...
Mais la plupart de celles qui ont encore la force ou le professionnalisme, ou les deux, de vous dire bonjour avec un sourire.
Malgré la bêtise, malgré la méchanceté, malgré l'indifférence.
Le jour se lève.
Aujourd'hui j'ai de quoi réfléchir, mais ça, on en reparlera demain... j'ai à faire dans ma cuisine!!

Ps. ce mois -ci, j'ai explosé mon record avec mon article d'hier, intitulé "création"... ce qui fais passer mon nombre de visite de 4660 à 5496!!!

C'est la deuxième fois que ça m'arrive et chaque fois le thème était une ou deix personnes que j'apprécie..Est-ce que c'est à cause du titre, peut-être, mais ensuite, beaucoup sont resté, puisque le nombre de page lue ce jour là est aussi impressionant. Ca va faire ma journée!!