Bien à Bienne : Conte de Noêl pour les petits

Conte de Noêl pour les petits

08/12/2011 | Conte de Noêl pour les petits

Il était une fois un homme qui avait un troupeau de petites chevrettes angora qu'il aimait beaucoup.
Chaque année, il tondait leur épaisse toison toute douce.
Ensuite, sa femme transformait tout ça en laine et tricotait  des écharpes, des bonnets, des pulls magnifiques
que leur plus grande fille vendait au marché de Noêl.
Mais cette année là, sa chèvre préférée, Rosette, lui causait quelques souçis.
Impossible de l'attraper pour la tondre.
Dès qu'il s'approchait, elle s'enfuyait très vite pour un chèvre de son âge, en poussant des cris aigus
-Bêeeeeeeeeiiiii, bêiiiiiiiii!
Genre sirène de police version chèvre.
Le marchand était bien embêté.
Les poils de Rosette avaient tellement poussés qu'ils lui faisaient des drealocks.
Vous savez? comme Bob Marley.
Mais surtout, elle ne voyait plus rien parce qu'il lui recouvraient les yeux.
Ses poils étaient si long que lorsqu'elle se tenait tranquille, il était impossible de savoir ou était sa tête
et ou se trouvait son derrière.
Et pourquoi Rosette ne voulait-elle plus se faire tondre?
Tout simplement parce qu'elle était fâchée.
L'homme ne lui donnait plus ses friandises préférées : des petits pains au beurre.
Oh, ce n'était pas parce qu'il était méchant!
Mais parce qu'ils coutaient cher et qu'il n'avait plus assez d'argent pour en acheter.
Alors, au lieu de recevoir chaque jours son petit pain au beurre, Rosette devait se contenter de foin
comme les autres chèvres.
C'était justement ça le problème.
Tant que Rosette recevait son petit pain au beurre, elle se sentait spéciale : préférée.
Et les chèvres ne connaissant pas de soucis financiers (généralement), Rosette ne comprenait donc, pas
les raisons de sa privation.
Mais l'homme avait un autre soucis  qui le préoccupait encore davantage.
Chaque année, une fois que les pulls, les bonnets et les écharpes tricotés par sa femme étaient prêts
pour la vente, l'homme s'inscrivait pour le marché de Noêl.
Mais cette année, il avait pris du retard, à force de courir derrière Rosette.
Aussi, lorsqu’il reçu par la poste la confirmation de sa  participation au marché, il eut une mauvaise surprise.
On lui avait donné une très mauvaise place.
Tout au bout de la rue.
Alors que les autres années, il était toujours bien situé, au milieu du marché.
L'homme était très fâché.
Et ce soir là, lorsque sa femme et lui allèrent se coucher, il ne trouva pas le sommeil.
Heureusement pour lui, l'homme avait une femme intelligente.
Elle lui dit :
-Dis, donc, Charles!
-Oui chérie?
-Quelqu'un qui est fâché parce qu'un jour il n'a plus son avantage habituel, ça ne te rappelle rien?  
L'homme n'était pas fort pour les devinettes.
Il réfléchi un instant puis il dit .
-Je donne ma langue au chat.
Sa femme se moqua gentiment :
- Donne la à Rosette plutot!
- A Rosette?
Et là, l'homme compris qu'il se conduisait comme sa chèvre.
Le lendemain, il pris dans ses dernières économies pour lui acheter un petit pain au beurre.
Rosette fut très contente et accepta enfin de se laisser tondre.
La femme de l'homme prépara en plus des croissants au chocolats.
Des croissants qui sentaient si bon que même si ils étaient placés tout au bout de la rue, les gens venaient quand même.
Cette année là, quand le marché fut terminé, il ne restaient plus rien.
Ils avaient tout vendu et encore pris des commandes pour le reste de l'année.
Voilà.
Moralité :
Une femme intelligente, un homme pas borné,
Une chèvre contente et le monde peut tourner.

09:21 Publié dans conte | Tags : conte, chèvre, homme, laine, noêl | Lien permanent | Commentaires (1) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

jolie fable

Écrit par : clara | 08/12/2011

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