Bien à Bienne : La faute à qui?

La faute à qui?

06/11/2012 | La faute à qui?

Ce que j'aime se trouve groupé sur cette photo.

Manque mon fils qui préfère massacrer des zombies virtuels plutôt que de poser.

Dans un mois, il sera majeur, lui aussi.

Mes deux enfants sont adultes.

Ca fait un peu bizarre, mais je suis assez fière de les voir évoluer jusque là et déjouer tout les pièges mesquins que la vie met en travers du chemin de la jeunesse.

Quand un enfant, un ado a un soucis, automatiquement, on pense que c'est faute des parents.

Enfin, de la mère surtout.

Mère qui s'empresse de rejeter la faute sur les mauvaises fréquentations de sa progéniture.

Forcément, il faut bien un responsable.

C'est oublier un peu vite le libre arbitre.

La faculté de choisir qui se trouve résumée en deux mots tout simple à prononcer :

"Oui" ou "non".

Ca me rapelle une histoire.

Quand j'étais plus jeune, je sortais avec un garçon qui j'avais choisi plus pour la possibilité de trainer avec sa bande que de profiter de sa relativement charmante companie.

N'ayant pas de véritable sentiment, je gardais la tête plus ou moins froide.

Nous voilà donc invité à passer une soirée video.

Je m'installe et, ô stupeur, un des garçons charge un film porno dans le magnétoscope.

Je sais par ma mère que cette pratique que je trouve répugnante est moins choquante suivant les

endroits du globe.

Mais dans ce côté de notre famille, c'est tout simplement innaceptable.

Rabaisser la femme au niveau d'objet et en faire un sujet de voyeurisme peu râgoutant et absolument pas éducatif.

Voilà ce que j'en pense.

Mais là, dans l'instant, je n'ai jamais vu , ni de près, ni de loin, à quoi ça peut ressembler.

Alors, j'attends.

Ca commence.

C'est encore pire que ce que je craignais.

Aucune histoire, aucun scénario pour justifier ce qui arrive.

Il me suffit de quelques secondes pour me faire une opinion.

Beurk.

Alors là, moi tout seule, parce qu'aucune autre fille n'est présente, sans même avoir besoin de me lever, j'exprime clairement ma position :

-Non!!!!

J'ajoute qu'ils sont libres de leurs actes, mais que je ne resterai pas un instant de plus à visionner cette décadence.

Et vous savez quoi?

La bande de garçons, des durs : des Rockys comme on les appelaient à l'époque, et bien...

ils ont arrêté le film et l'ont remplaçé par "La grande bouffe".

Donc, à moi toute seule, toute timide et complexée que j'étais, j'ai réussi à changer le cours des choses , au lieu de subir ce qui me déplaisait.

Des histoires comme ça, j'en ai quelques unes.

Donc, je sais, par expérience, que vraiment, si on ne veut pas, il faut vraiment qu'on nous force par la violence pour nous obliger à faire ce qu'on ne veut pas..

Même jeune, même dépassée par le nombre et soucieuse de s'intégrer.

Et qu'en plus, on peut faire changer les choses.

Parmi les durs en question, la majorité à bien tourné.

Il sont pères de famille et soucieux du bien-être de leurs enfants.

Sur le chemin qui nous amenait à cet appartement, ils s'amusaient à détruire les poteaux indicateurs.

Je trouvais ça très bête aussi , mais ça ne me révoltait pas au point de me manifester.

Je pouvais comprendre ce besoin de violence.

Etre jeune dans les années 80 ... choisir son camp, tenter de s'imposer dans une période ou plus rien n'était sûr et ou les signaux contradictoires de la société amenaient à la perdition des plus faibles.

Appartenir à une bande c'était être fort, en groupe.

Les Rockys étaient forts et respéctés.

Je ne partageais par leurs idées, mais il me fallait de la sécurité.

Quand j'y repense, ils avaient quand même certaines valeurs.

Parfois.

Et d'autres, ils étaient injustes et même très bêtes.

Pour rester polie.

Dance ce moment ou confrontée à ce que je détestais, j'ai pu me faire entendre et changer les choses,

je ne pensais qu'à moi.

A ce que j'étais capable de supporter ou pas.

S'ils n'avaient pas changé le film, je serais partie, point.

Je ne sais pas pourquoi ils l'ont fait, mais le fait est qu'on à passé une bonne soirée.

Et quelque chose me dit qu'ils préféraient voir un vrai film.

Si ils avaient mis cette autre cassette en premier, c'était pour faire "genre".

Et si ils l'ont changé c'est plus pour eux que pour moi.

Qu'importe.

La morale de l'histoire c'est qu'il faut en avoir envie pour se faire influencer.

P.S. Ca me fait penser à "Black Swann" que j'ai vu en streaming.

Cette pauvre ballerine perfectionniste et malade sous l'emprise de son professeur abuseur m'a laissée aussi froide que la température extérieure actuelle.

Et quand (attention spoiler) elle meurt à la fin, je l'ai trouvé ridicule.

Tout ça pour ça?.. chacun ses choix.

12:41 Publié dans histoire vraie | Tags : faute, enfant, influence | Lien permanent | Commentaires (1) |

Commentaires

elles sont magnifiques tes tiotes

Écrit par : clara | 06/11/2012

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