Bien à Bienne : C'est ma famille

09/04/2012 | C'est ma famille

e soir encore, ma connexion ne tiens qu'à un fil. Mais je tente quand même en priant les Dieux du Web de bien vouloir venir à a ma rescousse.
J'aimerais vous parler de ma famille.
Au fil du temps, elle s'est transformée.
Énormément transformée.
Quand j'étais petite, ma famille, c'était mes parents, ma soeur et mon grand frère, d'abord.
Presque tout les week-end, nous montions au Prévoux.
Village du haut, dans le canton de Neuchâtel.
Là, il y avait mes grands-parents, mon tonton Papin et ma Tante Francine.
Avec mes cousins Fabienne et Christian.
J'adorais.
C'était un autre monde, un monde à nous ou je connaissais chaque branche de chaque sapin.
Les branches pour grimper, la branche qui servait de balançoire, les branches pour se cacher et les branches pour rêver.
Et je rentrais dans la maison, les pantalons collants de sève, et les narines remplies de cette bonne odeur d'arbre.
Il y avait aussi la forge, avec Monsieur Charly, le vieux maréchal.ferrant qui partageait avec moi l'amour des chevaux.
Les gens ne comprenaient pas trop ce que cette gamine et ce bonhomme-ours, pouvaient faire ensemble.
Moi, ça reste dans mes souvenirs comme des instants merveilleux de complicité.
J'arrivais le matin, je buvait mon petit sirop et lui son coup de gnôle, et ensuite, on allait s'occuper des chevaux.
Il m'apprenait à monter, à descendre, sur ses gros chevaux de traits, Bourbanza (la Boum) et "Ami". Ou alors, on partait en tournée
dans les fermes, pour ferrer, avec une carriole et deux chevaux attelés qu'il me laissait conduire.

Les jours de Fête, ma tante préparaient des repas légendaires.
Sa sauce aux morilles.. avec son ingrédient secret.
Rien que l'effluve divine qui se répandait dans la maison nous mettais les glandes salivaires en émois.
Son poulet à la peau craquelante et juteuse.
Ses frites, qu'on trempait dans la sauce.
Rien que d'y penser, je sens l'odeur, tant elle fortement gravée dans ma mémoire olfactive.
C'était ma famille, ça l'est toujours, mais les temps ont changés.
Mes grands parents sont partis les premiers.
Noël sans eux, ce n'était plus tout à fait Noël.
Et puis les enfants ont grandi et chacun de son côté, fondé sa propre famille.
Le salon de ma tante n'était plus assez grand.
La Vie nous à séparé, le temps à passé et aujourd'hui, ma famille à rapetissé
Mais c'est ma famille, celle que j'ai fondé
A la base, il y a ma fille et moi.
Son géniteur n'ayant fait que passer, je suis devenue par obligation, cheffe de cette micro famille.
Ensuite, j'ai rencontré David, et nous avons eu notre fils Achille.
David qui n'est plus avec moi, mais qui est toujours dans nos vies
Un original, un esprit libre.
Ma petite Maman, qui a 80 ans mais en parait 60.
Pas par les artifices de la science, mais simplement grâce aux hasards de la génétique.
Et a petite dernière, Sidney, la fille de ma fille.
Ma soeur aussi à sa propre famille, pour l'instant ils habitent encore en France.
Son mari, mes deux neveux chéris et elle, devraient bientôt venir habiter ici.
Comme ça, on les verra plus souvent.
Enfin, pour l'instant, voilà ma famille, c'est nous 7.
J'aime bien ce chiffre.
Vous devriez voir comme nous sommes différents.
A part peut-être, bébé, qui est tout le portrait de sa maman à son âge.
Sinon, nous sommes plutôt hétéroclites.
C'est ma famille.
On ne fait pas de chichi. On se débrouille avec ce qu'on à.
Mes deux enfants sont capables de faire la cuisine avec trois fois rien.
Aujourd'hui, ma fille à fait des tartelettes aux fruits des bois.
avec des amandes.
On ne les as pas mangé. Parce que soudain, ma petite maman s'est senti mal.
On oublie toujours qu'elle à 80 ans.
Alors, on s'en est occupé, comme on a pu, mais on avait plus trop faim.
C'est ma famille. J'y tiens.
Elle est rentrée à la maison, mais je ne suis pas tranquille.
Je sent la peur, au fond de mon ventre.
Dans ces moments, j'aimerais tellement que nous habitions tous dans la même maison.
La, elle est à l'autre bout de la ville.
Si je dois y aller, avec mon vélo, j'en ai pour un bon 1/4 d'heure.
D'habitude, c'est un plaisir.
J'aimerais que ça le reste.
Longtemps.