Bien à Bienne : Bienne que j'aime : Le Mystère du Paon

Bienne que j'aime : Le Mystère du Paon

22/11/2012 | Bienne que j'aime : Le Mystère du Paon

45 ans à Bienne et j'y découvre encore des rues, des maisons, des cours intérieures et jardins pleins de charmes et de mystères.

La vieille ville en particulier garde des traces de ce passé qui m'est inconnu.

Des indices foisonnent : petits rideaux, sculptures murales, enseignes de restaurant, le paon est partout.

Jusque dans les jardins de mon Elfenau chérie.

Mais que viennent-ils faire là, tout ces volatiles exotiques, si loin de leurs contrées originelles?

Tiens, ça vient d'où, un paon, à la base?

D'Inde, je crois, vérifions.

Merci Wikipédia.

J'apprends au passage, que les petits sont des panneaux.

Que l'on croyait que sa chaire ne pourrissait pas, et qu'on le mangeait.

C'est surement très  bon, comme une sorte de poulet alternatif, aux accents indiens.

Du paon au curry?

Ou Africain : paon en brochettes épicées et sa garniture de patates douces.

Symbole d'éternité, et artistiquement bien représenté dans la période "Art Nouveau"...

Le Jugendstyle dont Bienne garde de nombreux témoignages, de cette période aux accents animal

et végétal, aux couleurs forte et à la grace certaine.

Le paon biennois serait donc une figure culturelle ?

C'est bien possible.

Alors, j'imagine, la première famille, peut-être les propriétaires de l'Elfenau, ou ceux de la Villa Lindenegg, ramenant un paon.

Pauvre animal arrivé par bateau et train.

Les biennois se pressant le dimanche pour venir admirer sa roue le long du faubourg du Lac.

Et les propriétaires d'un nouveau restaurant de l'époque, surfant sur la tendance, baptiser leur établissement "Pfauen".

Les récentes rénovations de notre joyaux du Bourg, cette petit place dominée par l'Eglis et le banneret mythique, lui font face.

Sur la facade, le Paon porte haut ses couleurs et la volonté de le mettre à l'honneur.

Alors? Servait-on du paon en spécialité comme on sert du filet de Perche?

Flüegeli de panneaux?

Pizza au paon? Non, ça c'est venu plus tard.. avec la crise et l'immigration des premiers italiens venus apporter sang neuf et bras costauds pour pallier au manque de bâtisseurs dans nos contrées.

Maintenant, on ferait du Kebab au paon.

Avec des oignons et de la sauce blanche...

Pauvre paon, obligé de porter son immense parure.

Paon si lent dans la marche, si lourd dans le vol.

Qui ne doit son salut des prédateurs qu'à l'admiration des hommes pour les yeux de ses plumes.

Le paon, dont les "léons" désespérés retentissent encore le lond des quais,  lorsqu'il franchi les barrières du Parc et tombe bec à museau avec un castor.

L'année passée, j'en ai vu un,

Enorme! et la police, avec ses représentant amusés , un brin inquiet, qui tentait de le remettre à l'eau en lui demandant gentiment.

Cette année, je ne l'ai pas vu, ce gros père castor.

Mais il est peut-être encore là, si j'en crois un arbre rongé un peu plus loin.

En parlant d'animaux sauvages et dérangeants, le Yucca ferme ses portes.

Interview de la gérante qui de son petit bureau parle de sa reconversion.

Grand bien lui fasse.

Mais les usagers.. ou iront-ils?

Ce qui n'est pas écrit dans l'article, c'est les vraies raisons de leurs présences dans ces lieux méconnus et redoutés.

D'abors, souvent le besoin d'acheter quelque chose qu'ils pouvaient y trouver, et une sorte de besoin d'y retrouver un semblant de chaleur humaine.

Humain cabossé certes, mais pas forcements perdus.

Egarés volontaire ou largué par la force des choses, cette salle d'attente perpétuelle leur manquera cruellement.

Ou iront-ils?

On ne le sait pas.

Moi je connais des gens qui s'en sont si bien sorti que personne n'imaginerait qu'il puisse y être seulement passé devant.

Mais aussi tellement d'autres qui , lorsque je les croise dans la rue, savent que je les saluerai quand même.

Pour bien d'autres de leurs anciens camarades ou amis de jeunesse, ils n'existent déjà plus.

Ils sont morts, parce qu'il semble presque impossible qu'il aie survécu si longtemps à la maladie ou la déchéance.

Eux-mêmes se sentent parfois invisibles, comme s'ils n'existaient déjà  plus dans les yeux des autres.

C'est justement ce qui les tuera plus vite : l'indifférence.

Aurait on trouvé ce moyen pour se débarasser de leurs encombrantes présences?

Alors que,il n'y a pas si longtemps on citait l'endroit en exemple, que d'illustres visiteurs s'y pressaient pour constater qu' il était possible d'y partager des instants, des dialogues, un peu d'histoire personelle.

D'après une source bien informée, ce qui a tué l'ambiance, c'est la loi sur le tabac, et avec elle la curieuse manière d'agencer la salle.

Instalation d'une vitrine de séparation, de table hautes et sans chaises.

Comme pour éloigner les usagers de la normalité d'une table et de chaises.

Il y a surement diverses raisons.. mais personne n'a vraiment cherché les analyser.

Ou alors, n'a trouvé de remède.

Ou iront-ils?

Il faudra bien qu'iils aillent quelque part.

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